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L’ASN obligatoire et sécurisant
Sur tous les modèles de VHF mis en vente sur le marché français, on trouve un bouton rouge marqué DISTRESS, protégé par un capot. Pour beaucoup ce bouton est un mystère et pourtant, comme nous allons le voir, ses fonctions sont importantes, en particulier, pour la sécurité. Il suffit de presser ce bouton (plus de 3 s.) pour qu’un message soit envoyé automatiquement sur le canal 70. Ce message comporte l’identifiant du bateau (numéro MMSI), la position et éventuellement la nature du sinistre choisie dans une liste programmée dans la VHF. Ce signal est reçu par les CROSS et les bateaux équipés de VHF ASN à portée de réception. Dans les minutes suivant l’émission, le CROSS accuse réception et se met en liaison avec le bateau sur le canal 16. Au bout de 3 à 4 minutes si l’appel n’est pas accusé, il est renvoyé. Hors distance de ces services, si vous émettez un signal de détresse, il est reçu par tous les bateaux à portée équipés d’une VHF ASN mais seuls les bateaux habilités possédant une VHF (classe A ou B) peuvent servir de relais (bateau relais) pour prévenir les services de sécurité.
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MMSI et interface
Le numéro MMSI, indispensable pour identifier la VHF, est délivré gratuitement par l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences), lorsque vous achetez une VHF, un formulaire de demande est fourni. Ce numéro doit être programmé dans la VHF. La procédure est décrite dans le manuel de cette dernière mais, attention, vous n’avez pas droit à l’erreur au risque de bloquer la VHF et, dans ce cas, seul le fabricant peut la débloquer. Si vous achetez une VHF d’occasion déjà programmée ou un bateau qui en est équipé, l’ancien propriétaire doit le signaler à l’ANFR. Vous devez donc faire la demande d’un nouveau numéro et la reprogrammer. Pour pouvoir transmettre la position du bateau, la VHF doit la connaître. Certains modèles possèdent un GPS intégré, là pas de problème. Dans le cas contraire, il faut l’interfacer à un GPS. Tous les modèles sont équipés au minimum d’une entrée NMEA 0183. La liaison entre la VHF et la sortie NMEA du GPS se fait simplement par deux fils. Les plus évoluées possèdent en plus une entrée/sortie NMEA 2000. Cet interface permet d’envoyer et de recevoir des signaux. Par exemple, afficher sur l’écran de la VHF les données d’une centrale de navigation, du moteur ou de transmettre vers un appareil muni d’une entrée NMEA 2000 (écran, ordinateur) les données AIS si la VHF en possède un.
Les autres fonctions de l’ASN
L’ASN ne se limite pas aux appels de détresse, il permet également d’envoyer un message de sécurité ou d’urgence. Ces messages sont reçus par tous les bateaux sur zone. Le CROSS n’en accuse pas la réception mais suit l’appel (urgence ou sécurité) et donne les instructions sur le canal 16. Une autre fonction permet de programmer une liste de bateaux dont on connait le numéro MMSI. Pour appeler un bateau, plus besoin de passer par le 16, on clique sur le numéro MMSI du bateau à joindre en indiquant la voie de dégagement par exemple le 6. Le correspondant reçoit l’appel (sonnerie) avec affichés sur l’écran le MMSI de l’appelant et le canal de dégagement. On peut par la même procédure faire un appel de groupe (plusieurs bateaux ou un à tous les navires). On peut également connaître la position d’un bateau dont on connait le MMSI. Pour cela, via le MMSI, on envoie un message de demande de position, s’il répond, on a sa position qui peut être enregistrée sur un lecteur de carte (interface VHF/lecteur). Pour connaitre la position de l’appelant, si la VHF possède la fonction Track-your-Buddy et si elle est interfacée à un lecteur de carte compatible la position géographique de l’appelant ainsi que sa vitesse et son cap sont affichés sur l’écran.
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Puissance et fonctions principales
La puissance d’émission reste limitée, comme sur les anciens modèles, à 25 watts (1 watts en réduit) et elle possède au minimum en plus de l’ASN, la double veille et une touche dédiée au canal 16. Mais, les fonctions n’étant plus bridées, suivant les modèles de plus en plus de possibilités sont offertes. Parmi les plus significatives, on peut citer : l’écran déporté (filaire, sans fil voire tactile), une touche MOB (homme à la mer) qui enregistre la position, un mégaphone, une corne de brume, l’enregistrement des deux dernières minutes de conversation, l’AIS. Ce dernier peut être, suivant les modèles, un simple récepteur ou un transpondeur (émetteur/récepteur). Les informations sont affichées sur l’écran de la VHF ou envoyées (interface NMEA) vers un traceur ou un ordinateur.

La règlementation
Pour une navigation au-delà des 6 milles (semi hauturière), depuis 2017, une VHF fixe est obligatoire à bord. Pour son utilisation, le CRR (certificat restreint de radiotéléphoniste) n’est pas obligatoire dans les eaux territoriales françaises pour les titulaires du permis Plaisance (ou permis bateaux obtenus avant 2011). A l’étranger, le CRR est obligatoire. A bord, on doit avoir une licence d’exploitation renouvelée annuellement. Cette dernière est attribuée (ANFR) au nom du bateau avec description du matériel embarqué.