La bonne utilisation d'un guindeau

Equipements

On a tendance à considérer qu’un guindeau n’est utile que sur les bateaux dont les propriétaires pratiquent le mouillage forain. Il est vrai que pour ces derniers, c’est un équipement incontournable. Cependant, pour ceux qui ne pratiquent pas le mouillage, il reste toutefois un équipement de sécurité. En effet, il faut pouvoir mouiller rapidement, par exemple, en cas de panne moteur et de dérive du bateau vers des zones dangereuses.

©Albert Brel
On a tendance à considérer qu’un guindeau n’est utile que sur les bateaux dont les propriétaires pratiquent le mouillage forain. Il est vrai que pour ces derniers, c’est un équipement incontournable. Cependant, pour ceux qui ne pratiquent pas le mouillage, il reste toutefois un équipement de sécurité. En effet, il faut pouvoir mouiller rapidement, par exemple, en cas de panne moteur et de dérive du bateau vers des zones dangereuses.

A partir de quelle taille de bateau ?

Les chantiers, en particulier les français, ne le montent en série que sur des bateaux à partir de 33 pieds. En dessous, il est rarement installé, mais il peut être proposé en option. Mais quels critères devez-vous retenir pour prendre ou non cette option ? Si vous vous orientez vers un achat de bateau qui ne possède pas de guindeau et que l’utilisation que vous en ferez est principalement la pêche ou le mouillage forain, pas d’hésitation prenez-là. Un autre point important est la force physique nécessaire pour remonter un mouillage à la main. Lorsque l’ancre est engagée, il n’est pas toujours évident de la remonter manuellement. De plus, manipuler de la chaîne reste une opération qui peut s’avérer dangereuse même si on prend les précautions minimales en s’équipant de gants et de chaussures.

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Guindeau manuel© Albert Brel

Quel modèle : manuel ou électrique, vertical ou horizontal ?

Le chantier peut vous proposer un modèle manuel ou électrique. Il en est de même si c’est vous qui installez le guindeau. Sur un bateau qui ne dispose d’aucune énergie, le manuel s’impose. Car un guindeau est un gros consommateur électrique, mais son utilisation est ponctuelle. A partir du moment où le bateau est équipé d’une batterie, par exemple celle de démarrage du moteur (minimum 75 Ah) et d’un moyen de recharge (alternateur du moteur), on peut s’orienter vers un électrique à condition de respecter certaines règles (cf. la bonne utilisation). Un guindeau manuel est surtout utile pour décrocher l’ancre, il a une force de l’ordre de 200 kg. Sa vitesse moyenne de remontée, suivant la vigueur et la force de l’équipier, est d’environ de 5 m/mn soit plus de 10 minutes pour remonter 50 mètres. C’est long est pour éviter que le bateau ne dérive pas pendant que l’on remonte, on termine l’opération manuellement sans l’aide du guindeau. A titre indicatif, la vitesse de remontée moyenne d’un modèle électrique est de l’ordre de 20 à 25 m/mn.

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Guindeau horizontal© Albert Brel

Vertical ou horizontal ? Les modèles électriques installés en première monte par les chantiers sont bien souvent des verticaux sans poupée ou avec poupée sur le barbotin. En deuxième monte ou si vous souhaitez en faire installer un par un chantier ou le faire vous-même, le modèle horizontal pose moins de problèmes. Il peut être placé sur le pont ou dans la baille à mouillage suivant la configuration du bateau.

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Guindeau vertical© Albert Brel

La bonne utilisation

Avec un modèle électrique, il faut en premier lancer le moteur. C’est une précaution que bon nombre de loueurs a bien comprise. Sur leurs bateaux, on ne peut utiliser le guindeau que lorsque le moteur tourne pour éviter de décharger la batterie.

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Guindeau avec commande sur le guindeau© Albert Brel

Lorsque l’on mouille, on doit laisser filer la chaîne tout en reculant lentement. Lorsque l’ancre touche le fond, on stoppe le bateau, on attend que celui-ci se stabilise dans le lit du vent et on relâche de la chaine ou du cordage en fonction de la hauteur d’eau et de la zone d’évitage. On prend des alignements et on surveille que le bateau ne chasse pas. Une fois le bateau stabilisé, on ôte la chaîne du barbotin et on la tourne sur un taquet. L’idéal, pour soulager le mouillage et évier le bruit, est d’utiliser une main de fer.

Pour remonter le mouillage, le guindeau n’étant pas conçu pour tirer le bateau, on doit tout en le remontant et en s’aidant du moteur, venir à l’aplomb de l’ancre. Il faut vérifier que la chaîne et le cordage se positionnent bien dans la baille à mouillage. Bien souvent, à l’aide d’une gaffe, on doit veiller à ce qu’elle ne forme pas une pyramide qui peut bloquer le guindeau.

Pour éviter que l’ancre ne bouge sur la ferrure d’étrave (davier) et pour la sécuriser, il est prudent de l’arrimer avec un petit cordage. Point important, la chaîne. Elle doit être calibrée et correspondre au barbotin. On trouve trois références de chaîne calibrée : le grade 40, le 50 et le 70. Par exemple, une chaine de 10 mm de grade 40 a une charge de rupture de 5120 kg, une de grade 70 en a une de 11.000 kg.

Les 6 points à retenir pour bien mouiller

1. Choisir un endroit dégagé (zone d’évitage) pour mouiller.

2. Laisser filer la chaine tout en la contrôlant jusqu’au moment où l’ancre touche le fond.

3. Laisser le bateau se stabiliser face au vent puis relâcher du mouillage.

4. Une fois stabilisé, si l’ancre est bien crochée, le bateau doit rappeler sur son mouillage. S’il dérape c’est que l’ancre n’est pas crochée. Il faut relâcher de la chaîne voire remouiller.

5. Faire des relèvements pour s’assurer que l’on est bien mouillé.

6. Si tout est correct (bonne tenue et zone d’évitage), on ôte la chaîne ou le cordage du barbotin et on l’assure sur un taquet. L’idéal est d’utiliser une main de fer.

Pendant toute la manœuvre, lorsque l’on utilise un guindeau électrique, le moteur doit être en service.

Incidents et entretien

Sur un modèle manuel, il y a peu d’entretien. Il est conseillé de le rincer régulièrement à l’eau douce et annuellement de démonter son barbotin, de le nettoyer et de le graisser.

Sur un électrique, en plus de l’entretien courant comme sur un manuel, il faut vérifier les connexions électriques. Un guindeau est un gros consommateur électrique, une connexion encrassée, une cosse desserrée voire un câble en mauvais état, peuvent être une cause suffisante pour que le guindeau ne fournisse plus sa puissance ou ne fonctionne pas.

Les accessoires utiles

Si vous avez un modèle électrique, la commande peut se faire par une raquette à main, des contacteurs à pied voire, principalement sur les bateaux moteur, par un inverseur (montée/descente) placé au poste de commande du bateau.

Les contacteurs à pied, placés à plat pont, sont exposés ; leurs protection souple (caoutchouc) est fragile, elle peut se fissurer et laisser entrer l’eau ce qui détériore rapidement les contacts.

La raquette à mains est préférable. Lorsqu’on ne l’utilise pas, elle peut être rangée dans un endroit sec.

La commande par inverseur ne permet pas de visualiser le déroulement du mouillage. Il faut donc une personne à l’avant pour vérifier la descente et lors de la remontée pour veiller à ce que la chaîne se place correctement dans la baille.

Parmi les accessoires utiles, nous avons déjà mentionné la main de fer, on peut rajouter les marqueurs de chaîne, le compteur de chaîne, une commande électronique sans fil, les émérillons et les jonctions chaîne/ancre. Pour rallonger une chaine, il n’y a pas de solution idéale. On peut envisager une manille, mais elle ne passe pas sur le barbotin. Quant au maillon à river galvanisé, c’est un fusible, il a une charge de rupture 3 à 5 fois inférieur à celle de la chaîne.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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