Les poulies : nos conseils pour faire le bon choix

Equipements

Sur un voilier, les poulies font partie de l’équipement incontournable dont il est difficile de se passer. Sur un bateau de croisière de 10 mètres, on en compte pas moins d’une vingtaine, sur un de régate beaucoup plus. Comme nous allons le voir, pour remplir les différentes fonctions qui vont des renvois en tête de mât en passant par le palan de bôme, il n’existe pas de modèle universel.

Poulies pied de mât ©Albert Brel
Sur un voilier, les poulies font partie de l’équipement incontournable dont il est difficile de se passer. Sur un bateau de croisière de 10 mètres, on en compte pas moins d’une vingtaine, sur un de régate beaucoup plus. Comme nous allons le voir, pour remplir les différentes fonctions qui vont des renvois en tête de mât en passant par le palan de bôme, il n’existe pas de modèle universel.

Technologies et matériaux utilisés

 

Pendant de nombreuses années, on s’est contenté de poulies à friction puis les modèles à billes et à rouleaux sont arrivés et, depuis peu, les manilles textiles et les anneaux de friction sont apparus. Quant aux matériaux retenus, les plus courants sont l’aluminium anodisé, l’inox, le composite et le textile. 

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Poulies en alliage© Albert Brel

Poulies à friction : toujours d’actualité

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Anneau à friction© Albert Brel

Elles ont été pendant de nombreuses années les plus utilisées à bord. Leur conception se résume à un réa en plastique, en matériau composite ou en métal qui tourne autour d’un axe en inox ou en bronze. Leur principal avantage est qu’elles peuvent supporter des charges importantes au détriment de la vitesse. Cette dernière est tributaire du frottement du réa sur l’axe. La rapidité est importante lorsque l’on reprend une manœuvre sous faible charge. Pour l’améliorer, on trouve des modèles avec des chemins de billes latéraux. Sous faible charge, les billes assurent la rotation. Lorsque la charge augmente, elle est reprise par l’axe. Les billes ne servent qu’au centrage du réa.

Poulies à billes : la plus rapide

Pour reprendre rapidement une manœuvre, ce sont celles qui donnent les meilleurs résultats. Mais, attention, elles ne doivent pas rester sous charge en statique au risque de voir les billes se déformer.

Poulies à rouleaux : rapidité et charge importante

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© Albert Brel

Pour éviter la déformation des billes en utilisation statique, les constructeurs ont imaginé de les remplacer par des rouleaux. Tout aussi rapides que les billes, ils offrent l’avantage de pouvoir travailler sous forte charge et de posséder un axe creux, pour une utilisation avec de l’accastillage textile.

Poulies textiles : légèreté et forte charge

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© Albert Brel

Le textile est de plus en plus présent en accastillage (manilles, mousquetons, loop, etc.) et depuis peu sur les poulies. Ces dernières n’ont pas une utilisation universelle, mais elles sont bien adaptées aux applications sous fortes charges et, par rapport aux modèles traditionnels, elles sont plus légères et moins encombrantes. Elles sont recommandées pour les renvois en pied de mât, d’écoutes ou encore pour la bordure de grand-voile.

Anneaux de friction 

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© Albert Brel

Pour les puristes, parler de poulies lorsque l’on évoque les anneaux de friction, est une aberration. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, ils sont de plus en plus utilisés pour les applications sous forte charge ou à faible circulation en particulier sur les bateaux de course et depuis peu en plaisance. Il existe des modèles simples, par exemple pour les renvois en pied de mât, ou ouvrants qui permettent de passer rapidement un cordage dans toutes les situations.

Faites le bon choix

Une poulie ne se choisit pas en fonction de son prix mais de sa technologie pour une fonction donnée. Pour les manœuvres statiques comme les renvois de drisses (tête et pied de mât) où l’on recherche plus la solidité que la rapidité, les modèles à friction sont recommandés. Pour les manœuvres rapides (écoutes, reprises de manœuvre), les modèles à billes sont préconisés voire ceux à rouleaux si la charge est importante. Le choix est large sur le marché tant sur la forme que sur les matériaux utilisés ou sur les possibilités offertes. N’hésitez pas à vous référer à un catalogue qui vous donnera toutes les caractéristiques. Les plus importantes sont le diamètre du réa en fonction du cordage que vous allez utiliser, par exemple (10/12 mm), les charges travail et de rupture. La charge de travail n’est pas évidente à définir. Certains catalogues la donnent en fonction de la surface de voile et de la force du vent. En règle générale, on estime une pression moyenne sur la voile de 25 kg/m². Par exemple, sur un génois de 75 m², elle est de 1875 kg. Mais, attention, cette pression est répartie sur trois points (drisse, amure, écoute) soit 625 kg au niveau de l’écoute. Ce calcul est une approche qui peut s’appliquer à l’ensemble des poulies utilisées. Mais il faut aussi tenir compte du nombre de poulies, par exemple sur un palan, et de l’angle de renvoi sur un modèle placé à plat pont. Lorsque l’on renvoie un cordage à 45°, l’effort sur la poulie est de 75% (pour 100 kg sur le cordage 75 kg sur la poulie), à 90° il est de 140% (pour 100 kg sur le cordage 140 kg sur la poulie) et à 180° de 200% (pour 100 kg sur le cordage 200 kg sur la poulie).

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© Albert Brel

Entretien et hivernage

Les matériaux utilisés pour la fabrication des poulies demandent peu d’entretien. Il est recommandé de les laver régulièrement à l’eau douce pour ôter le sel. La majorité des modèles sont graissés à vie toutefois, il y a des démontables qui peuvent être graissés avec un produit spécifique. Le plus important, pour celles qui restent à poste pendant l’hivernage, est de ne pas les laisser sous tension. En effet, les petits mouvements d’une drisse qui reste sous tension ont vite fait d’ovaliser le réa des poulies (tête de mât et renvoi en pied de mât). A bord, il est prudent d’avoir une poulie ouvrante. Elle vous sera utile pour le remplacement provisoire d’une poulie défectueuse ou pour reprendre un cordage sous tension.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…