
Technologies et matériaux utilisés
Pendant de nombreuses années, on s’est contenté de poulies à friction puis les modèles à billes et à rouleaux sont arrivés et, depuis peu, les manilles textiles et les anneaux de friction sont apparus. Quant aux matériaux retenus, les plus courants sont l’aluminium anodisé, l’inox, le composite et le textile.

Poulies à friction : toujours d’actualité
Elles ont été pendant de nombreuses années les plus utilisées à bord. Leur conception se résume à un réa en plastique, en matériau composite ou en métal qui tourne autour d’un axe en inox ou en bronze. Leur principal avantage est qu’elles peuvent supporter des charges importantes au détriment de la vitesse. Cette dernière est tributaire du frottement du réa sur l’axe. La rapidité est importante lorsque l’on reprend une manœuvre sous faible charge. Pour l’améliorer, on trouve des modèles avec des chemins de billes latéraux. Sous faible charge, les billes assurent la rotation. Lorsque la charge augmente, elle est reprise par l’axe. Les billes ne servent qu’au centrage du réa.
Poulies à billes : la plus rapide
Pour reprendre rapidement une manœuvre, ce sont celles qui donnent les meilleurs résultats. Mais, attention, elles ne doivent pas rester sous charge en statique au risque de voir les billes se déformer.
Poulies à rouleaux : rapidité et charge importante
Pour éviter la déformation des billes en utilisation statique, les constructeurs ont imaginé de les remplacer par des rouleaux. Tout aussi rapides que les billes, ils offrent l’avantage de pouvoir travailler sous forte charge et de posséder un axe creux, pour une utilisation avec de l’accastillage textile.
Poulies textiles : légèreté et forte charge
Le textile est de plus en plus présent en accastillage (manilles, mousquetons, loop, etc.) et depuis peu sur les poulies. Ces dernières n’ont pas une utilisation universelle, mais elles sont bien adaptées aux applications sous fortes charges et, par rapport aux modèles traditionnels, elles sont plus légères et moins encombrantes. Elles sont recommandées pour les renvois en pied de mât, d’écoutes ou encore pour la bordure de grand-voile.
Anneaux de friction
Pour les puristes, parler de poulies lorsque l’on évoque les anneaux de friction, est une aberration. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, ils sont de plus en plus utilisés pour les applications sous forte charge ou à faible circulation en particulier sur les bateaux de course et depuis peu en plaisance. Il existe des modèles simples, par exemple pour les renvois en pied de mât, ou ouvrants qui permettent de passer rapidement un cordage dans toutes les situations.
Faites le bon choix
Une poulie ne se choisit pas en fonction de son prix mais de sa technologie pour une fonction donnée. Pour les manœuvres statiques comme les renvois de drisses (tête et pied de mât) où l’on recherche plus la solidité que la rapidité, les modèles à friction sont recommandés. Pour les manœuvres rapides (écoutes, reprises de manœuvre), les modèles à billes sont préconisés voire ceux à rouleaux si la charge est importante. Le choix est large sur le marché tant sur la forme que sur les matériaux utilisés ou sur les possibilités offertes. N’hésitez pas à vous référer à un catalogue qui vous donnera toutes les caractéristiques. Les plus importantes sont le diamètre du réa en fonction du cordage que vous allez utiliser, par exemple (10/12 mm), les charges travail et de rupture. La charge de travail n’est pas évidente à définir. Certains catalogues la donnent en fonction de la surface de voile et de la force du vent. En règle générale, on estime une pression moyenne sur la voile de 25 kg/m². Par exemple, sur un génois de 75 m², elle est de 1875 kg. Mais, attention, cette pression est répartie sur trois points (drisse, amure, écoute) soit 625 kg au niveau de l’écoute. Ce calcul est une approche qui peut s’appliquer à l’ensemble des poulies utilisées. Mais il faut aussi tenir compte du nombre de poulies, par exemple sur un palan, et de l’angle de renvoi sur un modèle placé à plat pont. Lorsque l’on renvoie un cordage à 45°, l’effort sur la poulie est de 75% (pour 100 kg sur le cordage 75 kg sur la poulie), à 90° il est de 140% (pour 100 kg sur le cordage 140 kg sur la poulie) et à 180° de 200% (pour 100 kg sur le cordage 200 kg sur la poulie).

Entretien et hivernage
Les matériaux utilisés pour la fabrication des poulies demandent peu d’entretien. Il est recommandé de les laver régulièrement à l’eau douce pour ôter le sel. La majorité des modèles sont graissés à vie toutefois, il y a des démontables qui peuvent être graissés avec un produit spécifique. Le plus important, pour celles qui restent à poste pendant l’hivernage, est de ne pas les laisser sous tension. En effet, les petits mouvements d’une drisse qui reste sous tension ont vite fait d’ovaliser le réa des poulies (tête de mât et renvoi en pied de mât). A bord, il est prudent d’avoir une poulie ouvrante. Elle vous sera utile pour le remplacement provisoire d’une poulie défectueuse ou pour reprendre un cordage sous tension.