
Répondant à une stratégie qui échappe parfois à nos réflexions de simples plaisanciers, avec un catamaran au prix standard affiché par les chantiers, il est tout simplement impossible de naviguer. Exagérons-nous ? Malheureusement non, car avant même de parler d’équipement, le transport de l’usine à la mer et la mise à l’eau sont le plus souvent des options. Selon la localisation du chantier, les prix peuvent grimper très haut si le forfait ‘livraison’ inclue un transport routier voire maritime pour les chantiers étrangers, mais ils se situent majoritairement entre 3 500 à 15 000 euros. Le nivellement par le bas de l’équipement présent en standard répond à une logique commerciale imparable et une concurrence féroce pour attirer les futurs propriétaires et briller dans les premiers comparatifs de prix. Conscients de l’incongruité de la situation et voulant éviter des listes d’options vraiment trop longues, la plupart des chantiers ont proposent des Packs qui permettent très rapidement de satisfaire 80% des besoins. Alors que le prix moyen d’un multicoque de 45 pieds neuf aujourd’hui est de 480 000 Euros HT, le prix des packs que l’on pourrait qualifier d’essentiels, varie de 20 000 à 70 000 Euros.

La magie des packs
À ce tarif, il faudra encore ajouter un pack électronique complet incluant traceur, radar avec son antenne, ais, loch, sondeur, speedo et VHF, soit 15 000 à 23 000 euros selon les marques et les spécificités. Antifouling : un incontournable là-encore qui mériterait d’être partout en standard. Voir l’annexe et son indispensable moteur hors-bord en option est en revanche tout sauf une surprise tant les goûts et les modèles varient en la matière. Sachez qu’il faut quand même compter sur un budget de 6 000 à 12 000 euros pour un semi-rigide d’environ 3.50m avec un moteur de 10 à 15 CV équipiers indispensables d’une croisière réussie. Obligatoire quant à lui, le coût du radeau de survie est très prévisible, soit entre 1 500 et 2 000 euros, malgré quelques choix possibles entre le format en sac ou en conteneur, la catégorie (coastal ou offshore) et le nombre de personnes maximum prévu.

Moteurs et voiles à upgrader
Mais à de rares exceptions près, et surtout si le programme est de naviguer loin et longtemps, cela ne contentera pas les marins exigeants. Si une option pour des moteurs plus puissants est proposée, c’est qu’elle est très probablement presque indispensable (coût : 2 000 à 6 000 euros). Qui plus est, pour manœuvrer en sécurité dans les ports, même par vent fort, et sans trainer trop d’eau sous voiles, une paire d’hélices repliables ou à mise en drapeau, est plus que cohérente, mais le coût vient doubler l’option précédente. Mais à bord d’un voilier, il serait dommage de négliger… les voiles. Si la résistance intrinsèque du tissu dacron de série n’est pas remis en cause, de l’Hydranet ou équivalent, sera plus résistant à l’usure et à la déformation même si le surcoût peut atteindre 20 000 euros pour le cumul Grand-Voile et Génois. Il faudra dans tous les cas compléter la garde-robe d’une ou deux voiles de portant à choisir entre gennaker, code zéro ou spi asymétrique, soit 5 000 à 9 000 euros avec l’emmagasineur ou la chaussette indispensables. Mais que ferez-vous de ces voiles si vous n’avez pas l’accastillage idoine (bout-dehors, sous-barbe, écoutes, poulies, bloqueurs…) feront monter l’addition de 2 500 à 7 000 euros selon les modèles. Enfin, le winch électrique s’est imposé ces dernières années comme l’équipier idéal. Un seul est vraiment indispensable, continuons à mouliner un peu c’est bon pour la santé, mais en avoir un pour la drisse de grand-voile par exemple est presque un élément de sécurité pour ne jamais hésiter à prendre ou renvoyer un ris. (de 2 000 à 4 000 euros).

Confort et sécurité en sus
Dans plaisance il y a plaisir, alors il ne s’agit pas que d’avancer vite sous voile ou au moteur, mais de le faire confortablement. À ce titre, la sellerie de cockpit est indispensable, en navigation comme au mouillage c’est le cœur de vie du bateau, même s’il faudra pour cela débourser 2 000 à 6 000 euros). Et comme au XXI° siècle qui dit confort dit électricité, les panneaux solaires, source d’énergie verte inépuisable, sont devenus incontournables, mais l’addition peut atteindre 10 000 euros. Pour ceux qui ont des envies de longue route en toute autonomie, un dessalinisateur vient s’ajouter à cette (déjà) longue liste, même s’il est sensible, demande un entretien rigoureux, et surtout onéreux, de 12 000 à 20 000 euros selon sa capacité de production. Il ne faudrait pourtant pas oublier l’essentiel, à savoir qu’un bateau passe plus de 80% de son temps au mouillage. Alors difficile de se passer d’un guindeau électrique et d’un mouillage complet (1 000 à 2 000 euros), d’amarres et pare-battages (600 à 2 500 euros).

Anticiper 30% d’options
Voilà, nous avons presque fait le tour de l’indispensable, même si on aurait pu inclure des WC électriques devenus fiables et pratiques (environ 800 euros posé). Nous éviterons tant que possible l’onéreuse, lourde, énergivore et complexe climatisation (24 000 euros) et préfèrerons opter pour un hydrogénérateur (8 000 euros pour un Watt&Sea), un pour un four micro-ondes (1 710 Euros intégré) voire pour le must, une cave à vin à 2 927 €. Finalement, entre prix standard et équipé, il faut anticiper 20 à 25% d’options quasi-obligatoires, plus 5 à 10% de choix plus personnels ou liés à un programme spécifique. La facture finale pourrait donc atteindre 130% du prix affiché initialement, c’est mieux de le savoir avant.