Multicoques – l'accroissement de la longueur est-elle une fatalité ?

Voiliers
Par Figaronautisme.com

Dans trois semaines le salon du multicoque de La Grande Motte aura renoué avec le public. Avant d’arpenter ses pontons à la recherche du catamaran ou du trimaran de vos rêves, bien cadrer sa recherche est un impératif. Au carrefour des contraintes économiques, des envies de confort et de nécessaires qualités marines la longueur en multi est encore plus cruciale qu’ailleurs.

©Astus 24 DR
Dans trois semaines le salon du multicoque de La Grande Motte aura renoué avec le public. Avant d’arpenter ses pontons à la recherche du catamaran ou du trimaran de vos rêves, bien cadrer sa recherche est un impératif. Au carrefour des contraintes économiques, des envies de confort et de nécessaires qualités marines la longueur en multi est encore plus cruciale qu’ailleurs.

Si vous êtes nés au siècle dernier, sans doute vous souvenez-vous des premiers multicoques de grande série. Anglais (Prout, Snowgoose), Français (Louisiane chez Fountaine Pajot ou Blue II chez Bénéteau) ils ne dépassaient pas 11 mètres mais faisaient figure de véritables yachts avec leur volume habitable inconnu sur les monocoques qui avaient jusque-là le monopole. Quarante ans plus tard, le cœur de la production s’est déplacé entre 40 et 50 pieds. Parmi les nouveautés les plus attendues de l’année l’Aura 51 et le Lagoon 51. Le Bateau Européen de l’année ? Outremer 55. Avec des prix tout équipés qui frôlent ou dépassent le million d’euros, l’investissement qu’ils représentent n’est raisonnable qu’avec un programme adapté. Heureusement, du trimaran de 25 pieds au luxueux catamaran de 80 pieds il y en a pour tous les goûts, encore faut-il faire le bon choix.

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© Lagoon 51 DR

La longueur recette magique du multi ?

Plus qu’en monocoque, la longueur d’un multicoque est un critère essentiel. Si c’est bien sûr une composante majeure de sa vitesse, elle améliore surtout le passage dans la mer et tend à réduire le tangage pour peu que les poids soient bien regroupés autour du centre de gravité. Si ce même centre de gravité est bien reculé, plus de longueur d’étrave réduit le risque d’enfournement, éloigne les embruns de la zone de vie, recule la nacelle en limitant les chocs des vagues surtout si elle n’est pas trop basse. Plus de longueur intelligemment utilisée, et donc pas seulement pour ajouter plus d’espace et d’équipement grevant le devis de poids, rend donc la navigation plus sûre et plus confortable. Si nous ne naviguons pas tous en 60 pieds, voire plus, c’est parce qu’il y a bien sûr des raisons d’encombrement mais aussi de budget.  Non seulement avec la longueur le prix augmente de façon exponentielle en rapport avec la surface voire le volume développé, mais au-delà de 50 pieds, cette croissance se fait encore plus forte. La technologie pour tenir structurellement et pour manœuvrer de tels navires est en effet onéreuse. Elle est parfois issue de la course au large qui a, à la fois accompagné et favorisé cette croissance : structure carbone, pilotes automatiques infaillibles, enrouleurs, emmagasineurs, chaussettes de spis, lazy-bag, ris automatiques, winches électriques, nous assistent pour notre plus grand plaisir, confort et sécurité. Mais cela a un coût.

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Fountaine Pajot Aura 51© Berret Racoupeau Yacht Design

Convergence des coques

Alors quand hier, pour les précurseurs, les 40 pieds étaient inenvisageables, aujourd’hui la production des grands chantiers se concentre entre 45 et 55 pieds. Comme dans tout projet à vocation commerciale c’est une affaire de compromis. Entre 14 et 16 mètres, catamarans et trimarans peuvent encore être menés en équipage réduit par des propriétaires privés, certes aguerris, mais encore amateurs au sens non-professionnel du terme. Le budget est certes élevé mais pas encore dans la pente forte de la courbe. Beaucoup programmes y trouveront leur bonheur, du 4 cabines / 4 salles d’eau de location, à la version propriétaire qui verra une coque entière dédiée à ce dernier avec salle d’eau digne d’un hôtel de luxe, dressing, et lit queen size, de quoi envisager une vie de Robinson version quatre étoiles. Parce que cette longueur pourra accueillir tout l’équipement indispensable aux circumnavigateurs du XXIème siècle sans devenir une usine à gaz nécessitant la présence permanente d’un équipage professionnel chargé de sa maintenance. La liste de ces équipements s’allonge pourtant d’année en année : dessalinisateur, panneaux solaires en nombre, annexe semi-rigide bien motorisée, planches de kite, de paddle, antenne satellite…

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© Aventura 34 DR

Au bonheur des alternatives

Et pourtant, ne dit-on pas « petit bateau, petits problèmes » ? La planète ne nous pousse-t-elle pas à un peu plus de raison et de sobriété ? Le bonheur n’est-il pas avant tout de naviguer ? Petit trimaran transportable, catamaran de 35 pieds que l’on pousse à la main pour quitter le ponton, catamaran de sport en camping côtier, le bonheur en mer ne dépend pas du nombre de pieds. Alors des constructeurs refusent la course à l’inflation et se persistent à offrir des tailles raisonnables dans des budgets abordables. C’est d’autant plus vrai pour les trimarans, dont le volume de la coque centrale permet d’aménager plus tôt qu’en catamaran un aménagement décent. Leur architecture à bras repliables ou télescopiques leur permettant en plus d’être transportables, ils permettent de changer de plan d’eau toutes les saisons.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…