Sylvie Ernoult - Yachting de Cannes : « Nous sommes les premiers témoins de l'évolution de l'industrie nautique »

A un mois de l'ouverture, comment s'annonce cette nouvelle édition ?
"Elle s'annonce bien ! Evidemment, tout n'est jamais vraiment prêt, même lors de l'ouverture. Il y a toujours des choses à faire, à améliorer, des problèmes techniques à gérer… mais aujourd’hui, on peut dire une chose : d'un point de vue contenus, 2023 sera au moins aussi bien que 2022 je suis très confiante. Les chiffres annoncent un bon cru. Il est certain qu'on ne va pas faire de miracles avec un +20% car de toute façon nous n'avons pas assez de place, on ne peut pas augmenter en nombre, enfin pas beaucoup. Mais on augmente le plus possible en nouveautés, en avant-premières, en intérêt… nous sommes les premiers témoins de l’évolution de l’industrie nautique."
Quelles sont les nouveautés du salon cette année ?
"Nous avons créé un nouvel espace : une petite marina au milieu du Vieux-Port, à côté des RIB. Nous avons décidé d’y exposer à flot des petits bateaux, à partir de 8 mètres. De par son ADN, le Yachting Festival couvre les petits, les moyens et les grands bateaux. Nous avons eu de la demande et nous manquions d’espace à terre pour eux, donc nous avons créé cette marina. Une petite cinquantaine de bateaux de 8 à 11 mètres sont prévus.
C’était une demande des exposants, et donc de leurs clients. Mais c’était surtout qu’on ne peut pas avoir d’espace à terre supplémentaire, donc on travaille pour avoir plus de disponibilités dans le Vieux-Port et le seul endroit où on pouvait augmenter l’accueil était à cet endroit-là. Les petits bateaux sont un sujet très important, particulièrement pour le visitorat français, qui en consomme beaucoup."
Combien d'avant-premières allons-nous découvrir cette année ?
"On en avait 135 l’année dernière. Je ne sais pas pour cette année exactement, mais ce sera similaire. C’est un sujet qui n'est pas réellement contrôlable en réalité, tout dépend des chantiers et de leurs délais de production et de livraison.
650 bateaux, 135 avant-premières : nous sommes un salon très riche en contenus, ce qui fait de nous le premier salon d’Europe. Nous sommes un salon stratégique pour les chantiers, nous lançons la saison donc nous avons toujours énormément d’avant-premières, c’est incontournable pour les chantiers de les présenter à leurs clients."
Avez-vous constaté une augmentation des nouveaux modes de propulsion parmi les unités exposées ?
"C’est la tendance de l’industrie et nous accompagnons l’industrie en effet qui a des nouveautés à présenter. La tendance aujourd’hui est de proposer des propulsions électriques et hydrogènes. Nous ne sommes pas encore dans des gros volumes de production évidemment mais très clairement, il y a un véritable intérêt. Nous avons plusieurs moyens de montrer cela dans le salon : le premier est l’espace bateaux électriques, où on retrouve les petites unités électriques, les visiteurs peuvent les essayer en mer. Et ensuite, sur un très grand nombre de stands sont présentés des bateaux avec des nouvelles propulsions, dans le cadre de la marque. On va avoir aussi beaucoup de nouveautés design, esthétique car il n’y a pas que la propulsion."
D'un point de vue organisation, vous adoptez également une démarche responsable ?
"En tant qu’organisateur de salon, nous adoptons autant que possible une démarche propre. Par exemple en accompagnant les sociétés novatrices grâce à l’espace Start-Up pour les mettre en valeur et accompagner leur développement. Puis nous-même nous réduisons le papier, nous utilisons une moquette recyclable, nous avons de plus en plus d’exigences concernant nos prestataires, nous travaillons avec le port qui a une qualification « Port Propre », dont nous imposons les règles à nos exposants. Nous mettons en place nos actions avec ces derniers en les sensibilisant, en faisant un travail pédagogique. Après c’est un thème sans fin, on peut toujours s’améliorer mais c’est important que ce soit l’une de nos priorités."
Ce n'est maintenant plus une nouveauté, mais le Port Canto s'est rapidement développé en quelques années
"C’est un vrai sujet chez nous Port Canto. Nous avons eu beaucoup de retours l’année dernière dans ce sens. La connexion entre les deux ports fonctionne bien et c’est un sujet très important, ce n’est pas deux ports/deux salons mais bien un seul salon."
Quand doivent arriver les bateaux ?
"Les bateaux arrivent assez tard en général vendredi, samedi, dimanche avant l’ouverture. On est dans le maritime donc on n’est jamais sûr. Selon la météo on s’adapte et on prépare le plan d’eau en amont afin de pouvoir anticiper les arrivées. Cela se passe bien en général, sauf quand il y a des vents forts, une année certains bateaux n’ont jamais pu arriver. Il y a toujours des aléas mais je n'ai pas d'inquiétudes."