Les anodes : faites le bon choix

Equipements

La corrosion n’attaque pas uniquement les bateaux en alliage ou en acier. Elle est présente sur tous les bateaux à partir du moment où il y a, à bord, des pièces métalliques en contact avec l’eau. Elle est inévitable, mais pour protéger ces équipements métalliques, la solution est d’utiliser un élément (anode) dont le potentiel est tel qu’il sera attaqué en premier.

Différentes anodes ©Albert Brel
La corrosion n’attaque pas uniquement les bateaux en alliage ou en acier. Elle est présente sur tous les bateaux à partir du moment où il y a, à bord, des pièces métalliques en contact avec l’eau. Elle est inévitable, mais pour protéger ces équipements métalliques, la solution est d’utiliser un élément (anode) dont le potentiel est tel qu’il sera attaqué en premier.

Peut-on éviter la corrosion ?

La corrosion est un phénomène naturel. Elle ne peut être évitée à partir du moment où deux matériaux différents sont en contact ou plongés dans un liquide conducteur. L’un des deux métaux joue le rôle d’anode, l’autre de cathode. L’anode se ronge tandis que la cathode reste intacte. Sur un bateau, nous trouvons bon nombre d’équipements métalliques en contact avec l’eau. Parmi lesquels nous pouvons citer : les hélices, les passes-coques, les vannes, les arbres d’hélice, les embases moteur, etc. Lors du carénage, il est important de vérifier les éléments métalliques immergés (hélice, passes-coques, arbre, embases, etc. Par exemple, une hélice qui prend une couleur rougeâtre et qui donne un son cristallin lorsqu’on la frappe, est synonyme de corrosion. Pas de solution, elle devient cassante et doit être changée. Il en est de même pour les passes-coques. La cause de la corrosion doit être trouvée, bien souvent elle est d’origine électrique.

Comment choisir les anodes ?

Chez les accastilleurs, voire sur Internet, on trouve des anodes qui ne portent aucune marque ou référence, à des prix souvent attractifs. Pour un élément que l’on peut qualifier de consommable, on pourrait être tenté de prendre le moins cher. Détrompez-vous une anode, pour qu’elle ait un maximum d’efficacité doit être composée de zinc d’une pureté minimale de 99,996% et d’une teneur en fer inférieure à 0,0014%. L’examen visuel voire le prix ne vous garantissent pas la qualité. Le seul élément qu’il faut prendre en compte est sa conformité. Par exemple, celles proposées par Vetus portent la référence pour le zinc MIL-A-18001K et pour l’alu la référence américaine MIL-A-24779. C’est un gage de qualité.

Quel matériau pour les anodes : aluminium, zinc, magnésium ?

Pour les bateaux naviguant sur des eaux douces (lacs rivières), les anodes en aluminium sont recommandées. Ce matériau a une plus grande différence de potentiel avec les autres métaux présents sur le bateau que celles en zinc. Elles sont également efficaces en eaux salées ou saumâtres mais se désagrègent plus rapidement que le zinc. Ce dernier est conseillé en eau de mer. Le magnésium n’est pas recommandé. Sa différence de potentiel avec les autres matériaux est trop grande. En naviguant en eaux salées, la peinture de la coque et des moteurs pourrait être attaquée.

Le minimum pour être protégé

Sur les bateaux en polyester équipés d’un moteur in-bord, les points à protéger sont l’arbre ou l’embase moteur, l’hélice et sa chaise éventuellement les ferrures du safran et les vannes.

Sur une coque en acier, on place les anodes à proximité de l'hélice (arbre et chaise) et du gouvernail. Sur un bateau de 10 mètres, il faut 4 à 5 Kg d’anode pour protéger toute la surface immergée du bateau.

Pour une coque en alliage léger, il existe des anodes spécifiques et des pendanodes. Les pendanodes (anode en alu) sont des anodes mobiles que l’on place autour du bateau dans les ports pour faire barrière à la corrosion (2 sur un bateau jusqu'à 12 mètres, 4 entre 12 et 14 mètres).

Les embases moteur quel que soit leur type (Z-drive, S-drive, etc.) ainsi que les propulseurs d'étrave, sont presque toujours réalisés en alliage d'aluminium. Pour les protéger, il faut s’orienter vers des anodes spécifiques en alu.

Pour les moteurs hors-bord, les constructeurs ont prévu des emplacements pour les anodes. Il est impératif de les respecter et de prendre les anodes correspondant au moteur.

Pour les moteurs in-bord, certaines marques sont équipées d’anodes. Celles-ci sont généralement placées sur le circuit d’eau ; il est nécessaire de les vérifier annuellement et de les changer si besoin.

A partir de quand une anode doit-elle être changée ?

Une anode est conçue pour se désagréger dans le temps. Si elle ne s’use pas c’est aussi inquiétant que si elle s’use rapidement. Dans le premier cas, c’est un équipement du bateau qui joue le rôle d’anode (vanne, hélice, arbre, embase, etc.). Tandis que le deuxième cas est généralement synonyme d’une fuite électrique. Il est difficile de quantifier une usure normale. Elle dépend du bateau, de son environnement et du port. Sur un bateau qui reste continuellement à flot, on peut estimer que les anodes doivent être suffisamment attaquées (60 à 70%) pour être changées annuellement.

Bien installer son anode

Pour assurer une efficacité maximum, la liaison mécanique avec les pièces à protéger (arbre, safran, hélice) doit être parfaite. En aucun cas, on ne doit mettre un produit entre l’anode et le métal à protéger. De même, elle doit être en contact avec l’eau. Ne jamais les recouvrir d’antifouling ou de peinture. Les pendanodes (anodes de mouillage pour bateau en alliage) doivent être en contact avec la coque. Il est conseillé de les brosser régulièrement pour ôter salissures et oxydation.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…