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Peut-on éviter la corrosion ?
La corrosion est un phénomène naturel. Elle ne peut être évitée à partir du moment où deux matériaux différents sont en contact ou plongés dans un liquide conducteur. L’un des deux métaux joue le rôle d’anode, l’autre de cathode. L’anode se ronge tandis que la cathode reste intacte. Sur un bateau, nous trouvons bon nombre d’équipements métalliques en contact avec l’eau. Parmi lesquels nous pouvons citer : les hélices, les passes-coques, les vannes, les arbres d’hélice, les embases moteur, etc. Lors du carénage, il est important de vérifier les éléments métalliques immergés (hélice, passes-coques, arbre, embases, etc. Par exemple, une hélice qui prend une couleur rougeâtre et qui donne un son cristallin lorsqu’on la frappe, est synonyme de corrosion. Pas de solution, elle devient cassante et doit être changée. Il en est de même pour les passes-coques. La cause de la corrosion doit être trouvée, bien souvent elle est d’origine électrique.
Comment choisir les anodes ?
Chez les accastilleurs, voire sur Internet, on trouve des anodes qui ne portent aucune marque ou référence, à des prix souvent attractifs. Pour un élément que l’on peut qualifier de consommable, on pourrait être tenté de prendre le moins cher. Détrompez-vous une anode, pour qu’elle ait un maximum d’efficacité doit être composée de zinc d’une pureté minimale de 99,996% et d’une teneur en fer inférieure à 0,0014%. L’examen visuel voire le prix ne vous garantissent pas la qualité. Le seul élément qu’il faut prendre en compte est sa conformité. Par exemple, celles proposées par Vetus portent la référence pour le zinc MIL-A-18001K et pour l’alu la référence américaine MIL-A-24779. C’est un gage de qualité.
Quel matériau pour les anodes : aluminium, zinc, magnésium ?
Pour les bateaux naviguant sur des eaux douces (lacs rivières), les anodes en aluminium sont recommandées. Ce matériau a une plus grande différence de potentiel avec les autres métaux présents sur le bateau que celles en zinc. Elles sont également efficaces en eaux salées ou saumâtres mais se désagrègent plus rapidement que le zinc. Ce dernier est conseillé en eau de mer. Le magnésium n’est pas recommandé. Sa différence de potentiel avec les autres matériaux est trop grande. En naviguant en eaux salées, la peinture de la coque et des moteurs pourrait être attaquée.
Le minimum pour être protégé
Sur les bateaux en polyester équipés d’un moteur in-bord, les points à protéger sont l’arbre ou l’embase moteur, l’hélice et sa chaise éventuellement les ferrures du safran et les vannes.
Sur une coque en acier, on place les anodes à proximité de l'hélice (arbre et chaise) et du gouvernail. Sur un bateau de 10 mètres, il faut 4 à 5 Kg d’anode pour protéger toute la surface immergée du bateau.
Pour une coque en alliage léger, il existe des anodes spécifiques et des pendanodes. Les pendanodes (anode en alu) sont des anodes mobiles que l’on place autour du bateau dans les ports pour faire barrière à la corrosion (2 sur un bateau jusqu'à 12 mètres, 4 entre 12 et 14 mètres).
Les embases moteur quel que soit leur type (Z-drive, S-drive, etc.) ainsi que les propulseurs d'étrave, sont presque toujours réalisés en alliage d'aluminium. Pour les protéger, il faut s’orienter vers des anodes spécifiques en alu.
Pour les moteurs hors-bord, les constructeurs ont prévu des emplacements pour les anodes. Il est impératif de les respecter et de prendre les anodes correspondant au moteur.
Pour les moteurs in-bord, certaines marques sont équipées d’anodes. Celles-ci sont généralement placées sur le circuit d’eau ; il est nécessaire de les vérifier annuellement et de les changer si besoin.
A partir de quand une anode doit-elle être changée ?
Une anode est conçue pour se désagréger dans le temps. Si elle ne s’use pas c’est aussi inquiétant que si elle s’use rapidement. Dans le premier cas, c’est un équipement du bateau qui joue le rôle d’anode (vanne, hélice, arbre, embase, etc.). Tandis que le deuxième cas est généralement synonyme d’une fuite électrique. Il est difficile de quantifier une usure normale. Elle dépend du bateau, de son environnement et du port. Sur un bateau qui reste continuellement à flot, on peut estimer que les anodes doivent être suffisamment attaquées (60 à 70%) pour être changées annuellement.
Bien installer son anode
Pour assurer une efficacité maximum, la liaison mécanique avec les pièces à protéger (arbre, safran, hélice) doit être parfaite. En aucun cas, on ne doit mettre un produit entre l’anode et le métal à protéger. De même, elle doit être en contact avec l’eau. Ne jamais les recouvrir d’antifouling ou de peinture. Les pendanodes (anodes de mouillage pour bateau en alliage) doivent être en contact avec la coque. Il est conseillé de les brosser régulièrement pour ôter salissures et oxydation.