Acheter un bateau à l’étranger

Economie

Aucun doute. C’est lui ! Le bateau de vos rêves, celui qu’il vous faut absolument pour la saison prochaine… Mais, magie d’internet, c’est hors de France qu’il attend son nouveau propriétaire. Pas de panique : acheter son bateau à l’étranger est possible, à condition de respecter quelques règles…

Si vous souhaitez importer en Europe un bateau construit après 1998, le marquage CE est impératif ! ©Dufour – Jean Marie Liot
Aucun doute. C’est lui ! Le bateau de vos rêves, celui qu’il vous faut absolument pour la saison prochaine… Mais, magie d’internet, c’est hors de France qu’il attend son nouveau propriétaire. Pas de panique : acheter son bateau à l’étranger est possible, à condition de respecter quelques règles…


Europe, Caraïbes, USA, Australie, Thaïlande ou Afrique du Sud : comment y acheter le bateau de ses rêves ?
L’achat d’un bateau hors de France peut être assez simple… ou très compliqué. Commençons par la facilité : acquérir un bateau dans l’Union Européenne. S’il est d’occasion (la définition pour l’administration est qu’un bateau d’occasion est un bateau dont la mise en service a plus de trois mois et a navigué plus de 100 heures) et que la TVA a bien été acquittée par le précédent propriétaire, vous n’aurez pas de TVA à payer en sus en France. Pour enregistrer votre nouveau bateau (l’acte de francisation et la carte de circulation ont été remplacées par le « certificat d’enregistrement » depuis 2022), il suffira de fournir le certificat de radiation du pavillon étranger fourni par le vendeur, un certificat fiscal et la déclaration d’importation. Quand le bateau a déjà été immatriculé en France, la procédure peut être faite en ligne sur le site : demarches-plaisance.gouv.fr. Par contre, si le bateau n’a jamais été enregistré dans notre pays, il faudra vous rapprocher d’une Délégation à la mer et au littoral au sein d'une direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).

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Le bateau que vous convoitez est sous pavillon français ? Bonne nouvelle, où qu’il soit sur notre planète, son achat sera simple…© unsplash - Mathias Reding

Tout se complique si l’unité sur laquelle vous avez jeté votre dévolu est actuellement en dehors de l’Europe, en particulier si elle a été construite hors UE. Depuis 1998, un bateau neuf ne peut être mis en service dans un pays de l’Union Européenne que s’il est homologué CE. Un marquage indispensable pour le faire immatriculer en France, sauf à justifier de sa conformité vis à vis des exigences communautaires en matière de sécurité, de protection de l’environnement et des consommateurs… Bref, un chemin de croix. Donc si le bateau sur lequel vous avez des vues a été construit après 1998, il doit avoir le marquage CE. S’il a été construit avant 1998, ce marquage n’est pas indispensable.
L’acquisition d’un bateau hors des frontières de l’Union Européenne nécessite de nombreuses compétences – notamment pour réaliser une déclaration d’importation – qu’il est souhaitable de déléguer à un transitaire en douane. Au moment de l’importation, il vous faudra vous acquitter des droits et taxes calculés à partir de la valeur d’achat du bateau. A noter que vous pouvez faire cette démarche dans n’importe quel pays de l’Union Européenne, même si le taux de TVA y est réduit par rapport à celui de la France. Ce qui compte, c’est de s’en acquitter quelque part dans l’Union…

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Certaines unités sont assez rares sur le marché de l’occasion. Dans ce cas, vous n’aurez pas d’autres choix que de l’acheter à l’étranger… © Sunreef Yachts

Le recours à un professionnel est-il indispensable pour acheter un bateau à l’étranger ?
Vous l’avez compris, acheter son bateau à l’étranger reste compliqué et il est fortement recommandé de faire appel à un vendeur professionnel qui saura vous orienter dans les méandres de la jungle administrative des différents pays. L’importation du bateau en France n’est pas la seule difficulté, chaque pays ayant ses spécificités sur l’enregistrement des bateaux selon leur taille, leur motorisation, etc. C’est d’autant plus important si vous devez découvrir, visiter et négocier votre futur bateau dans une langue qui n’est pas maternelle. Même si vous parlez un anglais courant, rien ne garantit que votre vendeur n’ait cette même dextérité shakespearienne… Surtout au moment de préciser certains points techniques. Alors oui, si le recours à un professionnel est utile pour un achat de bateau d’occasion en France, il devient quasiment indispensable si le bateau (et son pavillon) sont extra-européens.
Le seul cas où l’achat à l’étranger devient simple, c’est lorsque le navire que vous convoitez arbore votre pavillon national. Un bateau est une infime parcelle du territoire de son pavillon. Il est donc beaucoup plus facile d’acquérir un bateau sous pavillon de votre pays de résidence ou de votre passeport, même s’il est à l’autre bout du monde, qu’un bateau qui se trouve dans votre port d’attache, mais qui serait sous un pavillon extra-communautaire !
La logique veut donc, si vous souhaitez acheter un bateau à l’étranger, surtout hors de l’Union Européenne, de faire appel aux services d’un professionnel. Et nous vous conseillons de choisir un courtier spécialisé dans l’immatriculation et l’importation sous peine de vous exposer à de sérieuses déconvenues. Attention, ces services ont un coût, tout comme le rapatriement du bateau acheté dans votre zone de navigation, que vous optiez pour le transport routier, le cargo, l’équipage professionnel…

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Pour les unités plus petites, attention à « la fausse bonne affaire ». Acheter à l’étranger implique des coûts supplémentaires qui peuvent être… très important ! © Jeanneau – Jérôme Kelagopian

Visite virtuelle, expertise, visite « en vrai » : comment bien s’organiser pour un achat à l’étranger ?
Vous avez repéré une petite annonce intéressante, avec un tarif qui rentre dans votre budget ? La distance va rendre compliquée les visites. Commencez donc par demander un dossier complet, dans une langue que vous maîtrisez. S’il y a une expertise, c’est encore mieux. N’hésitez pas à appeler l’expert pour avoir des explications sur certains points. Dans un deuxième temps, si l’affaire vous semble toujours attrayante, vous pourrez organiser une visite virtuelle avec le vendeur (ou son broker).
Vous êtes toujours sur le coup après cette visite ? Il est temps de trouver le professionnel qui va vous accompagner durant tout le processus d’achat, et qui se chargera aussi du côté administratif.
Une fois la vente entendue, n’oubliez pas de bien notifier dans le compromis le montant dans votre monnaie de paiement. Entre la signature d’un compromis de vente et la vente effective, il se passe toujours un laps de temps plus ou moins important – quelques jours à quelques semaines. Et pendant ce délai, les taux de change entre Livre Sterling, Dollar US ou australien, Franc suisse ou Bath thaïlandaise (…) va forcément changer face à l’Euro. Un peu ou… beaucoup ! L’idéal est de fixer le taux de change au jour de la signature du compromis pour éviter les mauvaises surprises.
Vous aurez alors bien mérité de naviguer sur votre nouveau bateau, après toutes ces péripéties administratives !

Bonnes navs…
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.