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François Gabart enchaîne les records de vitesse allant jusqu’à parcourir 545 milles en 24 heures, le seuil des 500 milles - franchi une première fois par Jean-Pierre Dick – paraît bien loin. Voici les dernières impressions du skipper Macif
Lors de son record de vitesse, François Gabart affichait près de 23 nœuds de moyenne. Des chiffres qui laissent encore sans voix mais qui ne déstabilisent pas le skipper de Macif, très serein ce mardi. « Le bateau est en harmonie, assure-t-il. Une harmonie qui n’est pas toujours facile car cela tire un peu sur les surfs à 28 nœuds mais je sens que le bateau est correct. » François Gabart assure même, d’une voix enjouée et dynamique, qu’il a le temps de dormir. « Autour de la porte de Crozet, avec un vent hyper variable, j’ai accumulé un retard de sommeil mais depuis je me suis bien reposé. Depuis trois jours, on n’a dû faire que trois changements de voile et dans ces cas-là, une fois qu’on a fait un peu de bricolage et qu’on est sûr que tout va bien, il ne nous reste plus qu’à s’allonger. » François Gabart a le sentiment de beaucoup dormir mais il assure ne pas avoir en tête la durée de ses siestes dans les mers du sud. « C’est écrit dans mon carnet de bord », lâche-t-il brièvement.
Un vacarme quotidien
Ce mardi, nous entendons très peu de bruit derrière la voix du skipper mais lors des vacations de la mi-journée, le bruit des vagues est parfois assourdissant. Comme nous l’expliquait Roland Jourdain : l’océan Indien, c’est la fin du silence. "Si je débarquais du jour au lendemain dans le bateau, il me faudrait quelques heures pour m’habituer, détaille François Gabart, parce que le bruit mais surtout les mouvements sont assez violents et brusques, ça fait un gros raffut, mais je m’y suis habitué, ça fait partie des bruits familiers." La nuit, le skipper de Macif évite les manœuvres et les changements de voile : « on ne voit pas grand-chose, tout est plus dur ». Parfois, il suffit d’abattre un peu pour que le bateau ralentisse, « mais au reaching, il n’y a pas grand-chose à faire, on continue à filer, il n’y a pas de frein sur mon bateau. » Le jeune bizuth assure qu’il ne prendra pas de risques inutiles sur ce Vendée Globe. « Je vois des traces de bateaux qui vont dans les glaçons, observe-t-il, mais ce qui est certain, c’est que je ne prendrai pas le risque de m’approcher des icebergs. Après, il y a des chocs qu’on ne peut pas éviter ». Dans la nuit de dimanche à lundi, son concurrent Alex Thomson a heurté un OFNI. Quand on lui demande ce qui l’a le plus surpris pendant la première moitié de son Vendée Globe, François Gabart cite la pétole, « des jours entiers avec les voiles qui claquent et 5 nœuds de vent. » Lors de sa première navigation autour du monde, lors de la Barcelona World Race 2010-2011 en équipage avec Michel Desjoyeaux, « nous avions eu de la pétole en Méditerranée - c’était attendu – mais une fois passé Gibraltar, nous avions eu du vent tout le temps. » Le duo avait été contraint à l’abandon à l’entrée des mers du sud. Le skipper de Macif affronte donc désormais un parcours inconnu qu’il apprivoise à grande vitesse.
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