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A l’heure où les skippers du Vendée Globe multiplient les tweets et vidéos, la classe mini affirme sa particularité : un esprit d’aventure conservé avec une seule VHF à bord.
Le parcours de la mini-transat, course reine du parcours, a été dévoilé au Salon Nautique de Paris. "Il faut partir avant les tempêtes de l'automne et arriver avant les cyclones antillais", avertit Gwen Chapelain, directeur de Douarnenez courses. Les 80 skippers partiront de Douarnenez le 13 octobre 2013 à 13H13, après un prologue sur place le 6 octobre. La première étape, longue de 1200 milles, les conduira aux Canaries avec Arrecife sur l’île de Lanzarote. Avec la deuxième étape, longue de 2800 milles, les concurrents fileront en direction de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une arrivée prévue entre le 23 et le 30 novembre. C’est un retour aux sources puisque la Mini-Transat avait quitté les rives de la Cornouaille bretonne en 1999 et, comme aux origines de la course, les skippers suivront la route des alizés jusqu’aux Antilles. La première étape sera riche en sensations avec la traversée du Golfe de Gascogne et la négociation de la pointe de l’Espagne. Place ensuite au grand large et aux surfs sur les alizés.
50% de pré-inscription le premier jour.
Ce parcours a suscité l’enthousiasme puisque 50% de la flotte s’est pré-inscrite sur le Salon Nautique de Paris, au moment de l’annonce des villes d’accueil. Le premier à avoir déposé son dossier est Arnaud Gentien, 32 ans, un ingénieur automobile qui a découvert la voile pendant ses études. « A l’achat de mon bateau, quand j’ai réalisé le niveau d’investissement nécessaire, j’ai décidé d’aller jusqu’au bout : le grand large de la mini-transat », explique-t-il, le sourire aux lèvres. « Sur l’eau, je ne « et c’est déjà pas mal », lance-t-il avec malice. Arnaud Gentien explique avoir très peur avant le départ – « le plus stressant c’est de larguer les amarres » - mais il a moins peur qu’il ne le pensait lorsqu’il est en mer. Le jeune ingénieur cherche activement un sponsor pour sa saison 2013 : « Je vise un budget de 50 000 à 100 000 euros, explique-t-il. A 50 000, je m’arrête cinq mois de travailler car j’estime qu’il est nécessaire de s’investir pour le sponsor qui me fera confiance. »
Une classe qui conserve farouchement son goût d’aventure
« La classe mini est composée de prototypes et de bateaux de série avec des jauges assez proches, explique Olivier Avram, président de la classe mini. Nous avons des coureurs qui ont un travail à côté et qui prennent des vacances pour courir, des régatiers et des aventuriers. » Pour Henry Bacchini, le vice-président de la Fédération française de voile, la mini-transat reste une « belle école de formation de la course au large », « un moment de vérité et une épreuve sur soi-même ». Les skippers partent en mer sans moyen de communication à part une VHF. « Il n’y pas de science du placement très précis comme en Figaro, analyse Tanguy Leglatin, entraîneur, mais un mental et un sens de la débrouillardise très fort. » Les prototypes permettent aussi de tester des innovations techniques sur des bateaux de 6.50, comme les quilles basculantes. Un système de qualification a permis de limiter les abandons sur la mini-transat. « Le parcours de qualification est encore plus difficile que la course, avance Tanguy Leglatin qui connaît parfaitement la boucle en Atlantique. Les navigateurs ne sont pas du tout encadrés, ils n’ont pas le soutien du copain d’à côté ou du bateau accompagnateur… même si on ne capte pas toujours le signal de son dernier lors des compétitions » Résultat : si en 1999, plus de la moitié de la flotte avait abandonné, le taux est descendu à moins de 10% en 2009 et maximum 15% en 2011.
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