Gabart prend le large

Course au large
Par Figaro Nautisme

François Gabart a pris une belle avance sur Armel Le Cléach qui ne peut, pour le moment, inverser la tendance.

François Gabart a pris une belle avance sur Armel Le Cléach qui ne peut, pour le moment, inverser la tendance.

Samedi après-midi, François Gabart (Macif) creusait encore l’écart qui le sépare d’Armel le Cléac’h (Banque Populaire) pour le porter à 217 milles. Une avance qui pourrait bien encore augmenter dans les prochaines heures car le jeune skipper de Macif remonte l’Atlantique Sud vers l’équateur à 16,7 noeuds de moyenne contre 13 seulement pour son dauphin.

 



Les dés sont jetés

 



Dans ces conditions favorables, aucune raison de changer actuellement de stratégie, comme l’explique Gabart : « Ça va bien, je n’ai pas à me plaindre, ça va assez vite depuis quelques heures, c’est assez agréable. J’ai un vent beaucoup plus régulier que celui que j’avais hier, c’est plus que plaisant. Niveau tactique, je suis dans le même fonctionnement depuis le début. J’essaye de prendre la trajectoire la plus rapide jusqu’aux Sables. Ça fait 3-4 jours maintenant que les choix sont faits, dorénavant c’est plus une question de vitesse que de stratégie. Les dés ont été jetés. A l’approche de l’arrivée, je ne vais prendre aucun risque inconsidéré, à me fatiguer inutilement. Je ne l’ai pas fait avant non plus ; donc, ça ne changera rien. Peut-être que j’accélèrerai dans les derniers “100 mètres” ».

 



Priorité à la vitesse

 



De son côté, Armel Le Cléach se concentre sur la vitesse du bateau : « Tout va bien, il fait beau et chaud dans l’alizé brésilien. François a le vent avant moi donc c’est normal qu’il creuse son écart. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas en train de pêcher ! La météo est comme ça pour le moment. Je n’ai pas encore trop regardé ce qui est prévu dans l’Atlantique Nord, pour l’instant je me concentre sur la vitesse du bateau. On s’en sort tant bien que mal, la route est claire, il n’y a pas trop d’options pour l’instant. Depuis trois ou quatre jours, quelques cargos croisent notre route, on croise un peu plus de vie. Mais on est à fond, il reste encore pas mal de milles devant nous, tout peut arriver ». Dans ces déclarations respectives, il y a forcément une part d’info et une autre d’intox. Il est clair que Le Cléac’h ne va pas se contenter d’emboîter le pas de Gabart jusqu’aux Sables d’Olonne et qu’il réfléchit déjà à une stratégie à moyen terme. 


 

Belle frayeur pour Wavre



 

520 milles derrière Macif, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) navigue à 10 noeuds face à des vents de Nord-Est de l’ordre de 10-15 noeuds. Le marin qui concède toujours du terrain aux deux leaders se consolera en ayant récupéré la troisième place du podium provisoire au détriment d’Alex Thomson (Hugo Boss) qui peine pour se recaler dans l’Est. Jean Le Cam (SynerCiel) commence à voir grossir dans ses rétroviseurs Mike Golding (Gamea) qui n’a plus que 122 milles de retard. Derrière, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) s’est emparé de la huitième place devant Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) et Dominique Wavre (Mirabaud). Le trio n’étant séparé que par 20 milles en sachant que Wavre s’est fait une belle frayeur : « Il y avait 40 nœuds de vent. Soudain, l’alarme pilote s’est enclenchée ; ça a été très brutal : le voilier est aussitôt parti au lof, puis il a viré de bord et je me suis retrouvé à contre, le voilier couché à 90 degrés. C’est mon plus gros vrac depuis le début de ce Vendée Globe. Comme mes chandeliers sont cassés, une voile est passée à moitié par-dessus bord ; je l’ai récupérée in extremis. J’ai eu très peur : le voilier est ensuite parti en marche arrière, la mer était très mauvaise et je me situais pas loin du coin où nous avions démâté avec Michèle il y a deux ans. Heureusement, la situation est désormais rétablie, j’ai débranché le pilote défectueux et mis l’autre en route. Je navigue désormais à vitesse normale ». Enfin, côté Pacifique, Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) se rapproche à 14,5 noeuds du Cap Horn suivi à 270 milles par Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur). Tandis qu’Alessandro Di Benedetto (Team Plaisque) s’apprête dans les prochaines heures à franchir la porte Pacifique-est.



 

LES VOIX DU LARGE



 

Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) : « Tout va bien, l’alizé est bien là, ça y est. Il est assez fort, avec 20 nœuds. On est au près, on essaye de faire un peu de vitesse. Le ciel est bien bleu, l’eau devient chaude. Il va falloir faire pas mal de choses, dont continuer à regarder un peu le bateau. On va sortir la caisse à outils et essayer d’être vigilant. Même s’il ne reste que quelques semaines de course, l’aventure est loin, loin d’être finie. Chaque jour a son lot de découvertes à bord. Le podium est l’un de mes objectifs, bien sûr, avec Alex Thomson on va voir comment ça évolue. Cette nuit il a vraiment bien évolué derrière la dépression lorsqu’il était au portant. Il a ensuite ralenti , une fois dedans, maintenant il repart... Je serai entre l’attaque pure sur les deux premiers - avec Armel davantage à ma portée - et l’aspect conservateur par rapport à derrière ».



 

Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) : « Je suis ravi de ma 7ème place au classement, maintenant, ce que j’espère, c’est que ça va durer… Pour l’instant, je suis plutôt content de cette situation en général et de mes choix tactiques en particulier. La nuit dernière, la température est descendue à 8°C, ce qui est assez froid, quand-même. Mais ça va remonter bientôt ».



 

Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) : « J’ai découvert qu’il y avait du krill partout, sur le pont et sur le toit. J’étais content de pouvoir en observer de près, c’était la première fois. J’en avais vu en photo dans des livres, à l’école. J’ai pris des photos, le krill est très important puisqu’il sert de nourriture de base aux baleines et à beaucoup d’autres animaux des océans. Mais c’est trop petit pour être mangé par nous, humains, donc je n’ai pas pu m’en faire une salade ! J’en ai mis dans une bouteille, je les regarderai au microscope à mon retour. Il n’y en a pas assez pour rendre le pont glissant et dangereux, c’est déjà ça…».

 



CLASSEMENT

 



Positions du 12/01 à 16 heures : 1.François Gabart (Macif) à 4 275 milles de la ligne d’arrivée; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) à 217 milles du leader; 3.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 520,3 m; 4.Alex Thomson (Hugo Boss) à 535,4 m; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 585,7 m; 6.Mike Golding (Gamesa) à 1 707,6 m; 7. Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 2 020,8 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2 029 m;  9.Dominique Wavre (Mirabaud) à 2 040,4 m;10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 3 342,6 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 3 611 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 4 402,6 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat).
 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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