
C’est l’heure des remises de prix sur le port de Sète : Adrien Hardy remporte la Generali Solo et Gildas Morvan devient champion de France de course au large.
Le Figaro n’est pas une école où l’on se relâche à l’approche des vacances. Ce circuit très exigeant s’est terminé par les 18 étapes d’une Generali Solo très disputée. La Méditerranée a su jouer avec les nerfs des concurrents sur les 917 milles parcourus, hachés de nombreuses phases de transition. « Les conditions étaient assez changeantes et j’en voyais qui stressaient et perdaient du temps pour des détails, explique Adrien Hardy, vainqueur de la Generali Solo. C’était dur mais j’ai réussi à ne pas me démobiliser. » Pourtant, jusqu’au bout, le skipper a dû batailler pour parer un Gildas Morvan très en forme sur Cercle Vert. Vendredi, il pensait avoir perdu sur la troisième et dernière manche du jour en passant dernier à la bouée avant de très vite se reprendre et de finir dixième, sur le fil du rasoir. S'ensuit une nuit pour le moins stressante: "je dois avouer que je me suis réveillé à 2 heures du matin, je n'étais pas serein", a-t-il glissé à Gildas Morvan en recevant son trophée. Au moment de larguer les amarres ce samedi matin, trois points seulement séparaient les deux premiers. « Et il sait mettre la pression à sa manière, Gildas Morvan ! », rappelle Adrien Hardy. La première manche voyait la victoire de Xavier Macaire (Skipper Hérault) et donnait l’avantage au dauphin mais Adrien Hardy avait encore de la ressource malgré la fatigue accumulée. Il s’est donc lancé dans un bord de spi offensif pour reprendre l’avantage sur Gildas Morvan lors de la seconde et dernière manche de la journée. "Une journée comme aujourd'hui, avec cette bagarre, je me régale ! " se réjouissait Adrien Hardy en rejoignant les pontons en vainqueur.
La victoire de la juste mesure
« J'ai toujours été concentré sur la marche du bateau même si la tentation est grande de ne regarder que les adversaires et d'oublier le vent, assure Adrien Hardy. Dans ces conditions là, avec du vent, il y a du boulot techniquement : les manœuvres à réussir, sortir la tête du bateau. Je suis très fier. » Le skipper se félicite d’avoir enfin trouvé le juste milieu entre son instinct de franc-tireur et la maîtrise des adversaires. « Il faut s’armer de patience sur ce circuit très exigeant ! » Un circuit qui a couronné ce samedi l’un de ses plus skippers les expérimentés: Gildas Mirvan entre dans le livre d’histoire de la classe Figaro en décrochant un quatrième titre de champion de France élite de course au large en solitaire (après 2000, 2008, 2009). Il vient récompenser une saison très régulière avec une deuxième place sur la Transat Bretagne-Martinique, une 14e sur la Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire et une deuxième sur la Generali Solo. " Une victoire de plus que Jean Le Cam, ça vaut des points comme on dit !", a souri le marin finistérien.