
VIDEO - Fabrice Amedeo, journaliste au Figaro, et Armel Tripon, marin professionnel, ont bouclé ce dimanche leur transatlantique Le Havre- Itajai. Les reporters du large sont arrivés au Brésil en sixième position après 22 jours, 10 heures, 54 minutes et 39 secondes de course.
Ils ont désormais les pieds sur les pontons. Fabrice Amedeo et Armel Tripon, skippers de SNCF Geodis, ont franchi la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre au Brésil, ce dimanche à 13 heures 9 minutes et 14 secondes, heure française soit 1 jour et 13 heures après le vainqueur GDF Suez. Ils ont parcouru 5 638 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 10,46 nœuds, bataillant pendant toute la traversée dans le premier peloton des chasseurs. Ils ont tenté jusqu'au bout de ravir la cinquième place à leurs compagnons d'entraînement, le duo de Groupe Picoty. Pourtant, la dernière ligne droite n'était pas aisée avec une zone de vents très mous et instables qui a permis la remontée de leurs poursuivants - ERDF Des pieds et des mains et Vaquita - dans leur tableau arrière. Mais ils ont tenu bon et peuvent maintenant savourer leur victoire. " Notre objectif est atteint, voilà une belle course pour les reporters du large, une belle aventure, un beau voyage ! La compétition a été dure sans temps morts, très peu de repos, avec des allures souvent serrées", a commenté Fabrice Amedeo. C'est la dernière transatlantique en double des deux complices, après une troisième place sur la Solidaire du Chocolat, une quatrième sur la Québec- St Malo, et avant une saison 2014 en solo. La Route du Rhum est au bout de leurs jumelles. " Nous sommes très contents de notre régularité depuis deux ans en Class 40, a complété le marin. J’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer avec Armel et dans le pot-au-noir, pour la première fois." Même son de cloche pour le marin breton : " Ma rencontre avec Fabrice a été vraiment belle. Nous sommes heureux de terminer cette Transat à une place qui nous correspond et aux capacités de notre voilier." Même si Armel Tripon concède rester sur sa fin devant de le peu de choix stratégiques à faire. "Le classement de Roscoff est quasi le même au Brésil, explique-t-il Cette Transat a été stressante. Nous avons tiré un maximum sur le matériel en essayant de maintenir une cadence élevée du début à la fin. Depuis le pot-au-noir, nous avons navigué au contact de Jean-Christophe Caso et Aymeric Chappellier. C’est exceptionnel de naviguer bord à bord après autant de milles."
Retour sur une longue traversée... à grande vitesse
Dès le départ de la porte Océane, SNCF Geodis pointait en tête à la première marque obligatoire et y restait un bon moment avant de se faire reprendre par la vélocité des Mach 40, voiliers neufs, d’ailleurs grands vainqueurs de la compétition. Reprendre le rythme de la navigation au large après le nouveau départ de Roscoff aura été difficile psychologiquement pour Fabrice et Armel. Le duo restait tout de même dans le top 5 lors de la traversée du golfe de Gascogne, malgré une mer formée et un vent fort. Sachant faire le dos rond et préserver leur matériel en bons pères de famille, les pilotes du Class 40, dessiné par Marc Lombard, s’en tiraient avec efficacité avant d’affronter les calmes du cap Finisterre.
Au premier passage à niveau, Sébastien Rogues / Fabien Delahaye, Jorg Riechers / Pierre Brasseur s’envolaient en tête au classement général. La suite de la course aura été tout aussi serrée. Contrairement à une traversée de l’Atlantique en direction des Antilles qui se joue souvent sous spinacker, Fabrice et Armel ont perpétuellement changé de configurations de voile d’avant à cause de l’alternance continuelle des allures. Toujours bien calé entre la quatrième et la sixième position voire la troisième à l’Ouest des Canaries, les Reporters du Large n’ont fait aucune erreur stratégique, se sortant plutôt bien des affres du pot-au-Noir et gardant la cadence, avec leurs amis-concurrents, Bestaven / Ducroz, Caso / Chappellier, à l’approche des côtes brésiliennes et jusqu’au passage de la ligne d’arrivée pourtant dure à atteindre, la baie de Rio faisant des siennes et le matériel souffrant.
Vidéo: Première terre en vue pour les Reporters du large, alors que le duo était encore à plusieurs jours du but. La route allant du Havre jusqu'à Itajai, au sud du Brésil, était la plus longue de toutes les éditions de la Transat Jacques Vabre.