
Mise en jambes normande pour les 38 concurrents de la Solitaire du Figaro. Le prologue se jouera de 13 à 15 heures ce samedi, devant Deauville.
Deauville accueille pour la première fois les concurrents de l’une des compétitions les plus exigeantes de la course au large. Sur la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire, les marins ont quatre actes pour faire la différence et un prologue pour entrer en scène. « Le prologue sert d’abord à relâcher la pression, explique Yann Eliès, un double vainqueur bien décidé à en décrocher une troisième d’affilée. Après une semaine à Deauville, j’ai des fourmis dans les jambes ! Ce serait pas mal d’être aux avant-postes mais, en revanche, je ne gagnerai pas ce prologue. Par le passé, j’ai déjà remporté un prologue et je n’ai pas gagné la course ensuite. » Voilà tout le paradoxe de cette première mise en jambe : impressionner sans gagner. « Je sais que les superstitions sont faites pour être dépassées mais quand on optimise tout jusqu’au moindre détail, on n’a pas envie de tenter le diable ! Et cela enlève une pression supplémentaire. » Le marin explique que ce prologue sert aussi à optimiser son matériel. « On a de plus en plus de délais sur la commande des voiles (personnalisées au nom des partenaires, ndlr) et je n’ai quasiment pas navigué avec certaines d’entre elles », précise-t-il. Le skipper de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir ne souhaite pas non plus prendre de risques - « le but n’est évidemment pas de casser du matériel » - mais il ne cache pas son plaisir de retrouver la mer. « Le but premier d’un prologue, c’est de se faire plaisir ! »
Deauville accueille une flotte de luxe
Sur l’eau, Yann Eliès retrouvera un autre double vainqueur en quête du troisième graal, Jérémie Beyou sur Maître Coq. « Je viens pour la gagne ! Je me sens fin prêt, le bateau aussi… Nous avons coché toutes les cases. » Preuve que La Solitaire reste un sommet incontournable pour les coureurs au large, Alain Gautier trépigne aussi sur la ligne de départ. Le vainqueur de l’édition 1989 et du Vendée Globe 92/93 revient sur le circuit Figaro 11 ans après sa dernière participation. « Je reviens avec beaucoup d’humilité, commente-t-il de Deauville. Même si j’ai essayé ces derniers mois de combler mon déficit par rapport aux ténors du circuit, il sera très difficile de gagner la compétition. Mais une étape, pourquoi pas ? » Ces ténors du large vont affronter une jeune génération, autoproclamée « génération des marcassins » pour leur souci de ne jamais laisser retomber la pression. Paul Meilhat sur SMA, Fabien Delahaye et Yoann Richomme sur Macif, Adrien Hardy sur Agir Recouvrement ou encore le skipper Hérault Xavier Macaire, sont prêts à grimper tout en haut du podium. Sans oublier les anglo-saxons venus en nombre, Sam Goodchild en tête, et les bizuths très prometteurs comme le vainqueur de la Transat AG2R – La mondiale, Gwenolé Gahinet sur Safran-Guy Cotten.
Un accueil apprécié
Le spectacle commencera dès ce samedi matin avec la préparation des voiliers, sagement alignés dans le bassin Morny, et leur sortie du port à partir de 11 heures. Sur les quais, des parrains de luxe viendront à la rencontre des marins, comme Patrick Poivre d’Arvor qui suit Yann Eliès depuis sa grave blessure sur le Vendée Globe 2008/2009. Le journaliste avait alors préfacé le témoignage du marin. Le coup d’envoi du prologue sera ensuite donné à 13 heures. « Je ne connaissais pas du tout Deauville mais le plan d’eau est intéressant, commente Yann Eliès. Il y a pas mal de courants, un clapot qui se lève vite et des effets de site… » Bien sûr, le marin n’oublie pas de glisser qu’il reste fidèle aux eaux claires de sa Bretagne natale, mais on le sent impressionné par l’accueil du public normand. « On sent que Deauville a mis le paquet ! » Les spectateurs enthousiastes profiteront ce samedi du spectacle, à partir des planches ou du port, sous un soleil enfin généreux.
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