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20 ans déjà ! Du 28 septembre au 6 octobre prochains, la Société Nautique de Saint-Tropez (SNST) organisera les Voiles de Saint-Tropez en présence de 300 voiliers anciens et modernes. Comme chaque année, le spectacle occupera tout l'espace à terre, à l'intérieur et autour du port, comme dans toutes les ruelles de la mythique cité varoise, comme en mer, dans le golfe et aux alentours.
Voiliers modernes : du nouveau à Pampelonne
Plusieurs modifications importantes sont au programme pour les plus grandes unités modernes qui participent aux Voiles de Saint-Tropez. Pour ce qui est de la classe des Wally, les courses 2019 prendront un aspect nouveau avec leur souhait de remplacer par des parcours côtiers les parcours "banane" ou parcours construits - qui consistent en un certain nombre de bords de près et de portant autour de bouées mouillées par rapport au vent – qu'ils faisaient habituellement. Les trois Wallycento Galateia, Magic Carpet3 et Tango, sont d'ores et déjà annoncés pour livrer un des ballets navals les plus fantastiques que l'on puisse imaginer entre ces unités qui sont au sommet de la technologie, et qui ont littéralement révolutionné le secteur très fermé du yachting de luxe, rappelant - en style futuriste - l'âge d'or du yachting de la fin du XIXe siècle. Le bateau à battre en 2019 s'appelle évidemment Magic Carpet3 : le grand monocoque à l'élégante livrée bleu marine inspire le respect non seulement au sein de la flotte des Wally, mais aussi sur tous les plans d'eau internationaux les plus en vue. Depuis le début de la saison, il a remporté la catégorie performance de la Loro Piana Superyacht Regatta à Porto Cervo, en Sardaigne, ainsi que le Silver Jubilee Cup, trophée attribué au meilleur yacht de plus de 30 mètres bénéficiant d'un véritable aménagement croisière, et vient de terminer premier yacht de course-croisière de la grande course de la Giraglia, à quelques minutes du pur racer vainqueur toutes classes en temps réel. Les Voiles de Saint-Tropez sont la seule épreuve en France où se retrouve la flotte des Wally.

De leur côté, les IRC A – les plus grands bateaux modernes de reste de la flotte – bénéficieront également d'une zone de départ spécifique devant les plages de Pampelonne. Pour la deuxième année, et à la suite du succès de l'opération initiée par la Société Nautique en 2018, une régate en Optimist pour les enfants des sociétaires et des participants sera à nouveau organisée le mercredi.
Tradition : un Trophée Rolex d'orfèvre
Après le jubilé Fife l'an dernier, c'est la classe des Epoque Marconi B qui a été sélectionnée cette année pour servir de support au prestigieux Trophée de l'horloger suisse. Une très belle occasion de mettre en lumière ces unités classiques entre 15 et 17 mètres de long qui ont été signées par certains des architectes les plus renommés du XXe siècle, qu'ils aient dessiné pour la coupe de l'America, conçu les meilleurs métriques ou imaginé quelques-uns des plus beaux bateaux de croisière chics. Parmi les prétendants, Stormy Weather of Cowes est une star. Ce yawl bermudien a été dessiné par Olin Stephens en 1934 alors qu'il n'avait que 26 ans et déjà plusieurs brillantes réussites à son actif comme le célèbre Dorade, dont il est une extrapolation. Construit au chantier Nevins, dans l'état de New York, en bordé d'acajou et de chêne, il est la preuve que les bateaux bien nés traversent les âges.
Autre unité exceptionnelle, Jour de Fête, dessinée par Alan Payne et William Burgess en 1930, est un des rares représentants de la Q-Class, cette jauge développée en 1904 par le "sorcier de Bristol", Nathanael Herreshoff. Après avoir fait une carrière uniquement américaine, le bateau a été restauré et amené en Méditerranée en 2012 grâce à l'intervention d'un barreur français de l'America's Cup : Bruno Troublé. Parmi le panel de bateaux et d'architectes qui sont probablement les meilleurs de leur génération, il ne faudrait pas oublier German Frers junior, le fils du célébrissime architecte argentin German Frers, qui concourra pour le Trophée Rolex à bord de Fjord III, un bateau dessiné par son père.
Dans les autres catégories de classiques, plusieurs bateaux vont faire des arrivées très attendues aux Voiles cette année, comme c'est le cas pour Ester. L'incroyable histoire d'Ester lui a donné le surnom de "mini Vasa". Ester est un yacht de course exceptionnel, un quillard à bulbe 9 Racer de 15, 24 mètres conçu en Suède en 1901 par Gunnar Mellgren. Ses lignes radicales, son gréement original – avec une grand-voile très apiquée - et sa quille à saumon lui confèrent des performances rares et font de lui une véritable légende dans les cercles du yachting balte.
Soutien à l'Observatoire Marin
Les Voiles soutiennent aussi l'Observatoire Marin. Dans la continuité de l'engagement initié en 2018, la Communauté de Commune du Golfe de Saint-Tropez animera un stand pendant les Voiles dans le but de sensibiliser et de faire connaitre les actions environnementales liées au service Espaces maritimes/Observatoire marin, avec comme thème principal cette année "les déchets en mer", en partenariat avec l'association Seacleaner. Au programme, l'accueil du public mais aussi de groupes de scolaires et l'organisation d'une table ronde le jeudi en fin d'après-midi avec la participation d'Yvan Bourgnon.