Fastnet : le phare au bout du tunnel

Course au large
Par François Tregouet

Même quand le ciel est lourd, le vent contraire, la visibilité mauvaise, l’esprit du marin est tourné vers l’horizon. Regarder au-delà de son étrave, anticiper les phénomènes météo à moyen terme pour bénéficier à l’avenir de conditions plus favorables est dans son ADN. Alors au cœur de l’hiver, Figaro Nautisme vous fait découvrir en avant-première les plus belles courses et les plus beaux rassemblements qui vont sans aucun doute animer l’été 2021. Premier épisode : la mythique course du Fastnet bouscule les traditions avec une arrivée en France, direction la Normandie pour les 500 bateaux attendus.

©Rolex - Kurt Arrigo
Même quand le ciel est lourd, le vent contraire, la visibilité mauvaise, l’esprit du marin est tourné vers l’horizon. Regarder au-delà de son étrave, anticiper les phénomènes météo à moyen terme pour bénéficier à l’avenir de conditions plus favorables est dans son ADN. Alors au cœur de l’hiver, Figaro Nautisme vous fait découvrir en avant-première les plus belles courses et les plus beaux rassemblements qui vont sans aucun doute animer l’été 2021. Premier épisode : la mythique course du Fastnet bouscule les traditions avec une arrivée en France, direction la Normandie pour les 500 bateaux attendus.

Partenariat prestigieux oblige, son nom officiel et complet est Rolex Fastnet Race. Mais sur tous les pontons d’Europe, et même dans les yacht-clubs du bout du monde, nul besoin de se lancer dans de grandes explications, évoquer « LA » Fastnet suffit. Tout régatier qui se respecte connaît et, toutes les années impairs, espère bien être au départ. Avec Sydney-Hobart dans l’hémisphère Sud, c’est LA course qu’il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie. Parce que le Club organisateur, le RORC, né la même année que la course, en 1925 est une légende. Parce qu’au-delà du poids de l’histoire bientôt centenaire, il y a le poids de la tragique édition de 1979, dont la flotte fut décimée (86 voiliers classés sur 306 partants) par une très violente tempête, entraînant la disparition de 18 marins. Et puis qui n’a pas connu le départ avec 500 bateaux croisant dans l’étroit goulet que forme le Solent entre l’île de Wight et l’Angleterre, guettant le son et la fumée des canons alignés comme à la parade sur la terrasse du prestigieux club, a encore quelque chose d’important à vivre en tant que régatier. Parce que le parcours est réputé difficile, entre Manche, Mer d’Irlande, courants, et météo pas toujours estivale malgré un départ au cœur de l’été, prévu cette année le 8 août.

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© Rolex - Kurt Arrigo

Rien ne change pour le départ et une grande partie du parcours qui verra toujours les concurrents laisser Lizard sur tribord et le fameux phare à bâbord, sans lesquels le Fastnet ne serait plus le Fastnet. Mais pour l’arrivée, révolution au très conservateur Royaume-Uni, Plymouth et son traditionnel casse-tête pour accueillir tout le monde laisse la place pour cette année (et pour 2023) à Cherbourg-en-Cotentin. Le port Normand verra donc les différentes classes invitées passer les digues érigées au XIX° siècle et qui forment la plus grande rade artificielle d’Europe. Les premiers à y pointer leurs étraves seront sans aucun doute les Ultims, dont le Maxi Edmond de Rothschild qui viendra défendre le record de l’épreuve (1 jour 4h 2min et 26 sec). Les Imoca, tout juste remis de leur Vendée Globe homérique et en guise de tour de chauffe avant la Transat Jacques Vabre automnale seront là également, tout comme les Class 40 et les Figaro. Mais c’est la flotte IRC qui apportera le plus gros contingent. En une heure ce sont 400 bateaux qui se sont inscrits dès le 12 janvier dernier. Si la majorité des concurrents arborera toujours l’Union Jack, 25 nations seront représentées et l’armada française croit de 49% en passant de 59 en 2019 à 88 bateaux cette année.

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© Rolex - Kurt Arrigo

Les français ont une relation forte avec la plus célèbre des courses britanniques. Depuis la victoire en temps compensé d’Éric Tabarly sur Pen Duick III en 1967, les souvenirs ne manquent pas. De la victoire des Corum boys en 1991 dans l’Admiral’s Cup, véritable championnat du monde de voile, dont la Fastnet était l’épreuve de course au large, aux trois trophées rapportés sur les 4 dernières éditions par Didier Gaudoux (2017), Géry Trentesaux (2015) et Pascal Loison (2013). Ce dernier avait d’ailleurs comme équipier son fils, un certain Alexis Loison, aujourd’hui skipper en titre du monotype Figaro aux couleurs de la Région Normandie. Il ne pouvait manquer un tel rendez-vous et est donc bien entendu parmi les premiers engagés. Pas sûr en revanche qu’Halvard Mabire et Miranda Merron, troisièmes sur leur Class 40 Campagne de France en 2017 soient cette fois au départ sur leur Imoca portant les mêmes couleurs. Mais il est d’ores et déjà certain qu’aux côtés d’Alexis Loison c’est une vingtaine de bateaux Normands qui traverseront la Manche pour prendre le départ, virer le mythique rocher, avant de mettre le cap vers la maison !

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© MULTI-media - Francois TREGOUET

La course aura donc lieu et se promet d’être belle. Espérons que les conditions sanitaires permettront au grand public de profiter pleinement de l’évènement, notamment des bateaux à l’arrivée et du village prévu pour les accueillir.

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Rade de Cherbourg© L'Europe vue du ciel

Diaporama
Ecole de voile port Chantereyne et le Queen Mary en rade Jean-Michel Enault_Cherbourg-en-Cotentin
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…