Transat en double : la glorieuse incertitude du sport

Course au large
Par Figaronautisme.com

« Je ne serais pas surpris qu’il y ait des partisans des deux options sur le podium, avec des arrivées à vue. » La théorie d’Alexis Loison (Région Normandie) semble tout à fait plausible tant la bataille entre sudistes et nordistes est engagée. À un peu plus de trois jours de l’arrivée à Saint-Barthélemy, chaque groupe peut espérer « rester vivant » et jouer la gagne. Malgré la fatigue, les marins ne s’économisent pas. À fond tout le temps !

Grain ©La Transat en Double - Quéguiner - Innovéo
« Je ne serais pas surpris qu’il y ait des partisans des deux options sur le podium, avec des arrivées à vue. » La théorie d’Alexis Loison (Région Normandie) semble tout à fait plausible tant la bataille entre sudistes et nordistes est engagée. À un peu plus de trois jours de l’arrivée à Saint-Barthélemy, chaque groupe peut espérer « rester vivant » et jouer la gagne. Malgré la fatigue, les marins ne s’économisent pas. À fond tout le temps !

La distance théorique du parcours de la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy est de 3 890 milles, soit un peu plus de 7 000 kilomètres en langage terrien. Pourtant, dans leurs témoignages, les femmes et les hommes engagés parlent de grappiller des mètres sur leurs adversaires. Le match est si serré… « Nous sommes très proches les uns des autres. Comme les prévisions ne sont pas assez précises pour prédire l'issue de la bagarre, on va chacun jouer nos petits coups pour essayer de gagner quelques mètres. Nous n’avons pas de répit. Nous faisons des quarts assez courts pour éviter la fatigue la nuit et les risques d'insolation la journée », écrivent par exemple les leaders Pierre Leboucher et Thomas Rouxel (Guyot Environnement – Ruban Rose).

Avantages et inconvénients de chaque option

La journée de vendredi s’annonce importante. Le groupe du nord va devoir traverser une zone de vent faible, sans aucune opportunité de s’échapper. Les six duos concernés vont donc peut-être passer une journée délicate mais ils seront en position plus favorable à partir de samedi matin. Les alizés soufflant plein est, ils pourront faire route directe avec un meilleur angle. Demain, les sudistes seront probablement moins en difficulté, car ils profiteront d’un alizé un peu plus établi. Mais ils devront, pour la fin de course, multiplier les empannages afin de rejoindre Saint-Barthélemy. Voilà pour la théorie. En pratique, il y aura une multitude d’aléas à prendre en compte, les deux principaux étant les grains (principalement au nord) et les sargasses (des algues davantage présentes au sud). Ce soir, absolument personne ne peut affirmer quelle option va payer.

La priorité : être en tête de son groupe

Nils Palmieri et Julien Villion (TeamWork) le répètent depuis plusieurs jours : en attendant le résultat de telle ou telle grande option, il est essentiel d’être aux commandes de son groupe. De ce point de vue, le duo franco-suisse réussit son pari. Alexis Loison confie : « On sait qu’on ne peut plus jouer la victoire car clairement TeamWork a fait le break sur notre option nord. On se bat pour continuer à accrocher la meilleure place possible ». Les leaders du sud sont aussi bien décidés à conserver leur positionnement, à l’instar de Gildas Mahé (Breizh Cola) : « On ne sait absolument pas où ça va passer ! Alors on fait marcher le bateau au maximum, on suit les oscillations de vent pour parcourir le moins de distance possible. L'idée pour nous est de jouer au mieux le paquet du sud. Si on est en tête de ce groupe, on a une chance de gagner la transat. C'est déjà le premier objectif, pour le reste l'avenir nous le dira.»

Des nouvelles rassurantes des bateaux blessés

 Plus en arrière de la flotte, les deux Figaro Bénéteau 3 ayant connu des soucis techniques conséquents poursuivent leur route. Après des journées mouvementées, la sérénité semble être revenue pour le duo Jérôme Samuel et Nicolas Salet (ERISMA – GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN) ainsi que pour les frères Livory (Interaction). Pour rappel, les premiers avaient subi la casse de l’étai (câble retenant le mât par l’avant). « Les réparations tiennent pour l'instant. On surveille surtout le bout-dehors et l’amure de spi qui sont pas mal sollicités », expliquent Jérôme et Nicolas. « A priori, nous naviguerons au près seulement à l'arrivée à Saint-Barthélemy. Nous serons vigilants. L'enjeu est que tout tienne en place et de maintenir nos poursuivants à bonne distance. Les derniers routages nous donnent une ETA dans la nuit du 1er au 2 juin. »

Quant aux frères Livory, ils avaient constaté une voie d’eau, provoquée par l’arrachage de la prise d’eau du circuit de refroidissement moteur. « La pinoche est sous surveillance aiguë et semble étanche », disent-ils. « À ces allures, le bateau ne tape pas donc c'est une bonne chose. Pour le refroidissement moteur, notre système de tuyau fonctionne également. Après toutes ces galères, nous voulons prendre du plaisir ensemble dans les alizés pour cette fin de transat. Nous espérons arriver dans un peu moins de sept jours. »

Nautisme Article
ERISMA-GROUPE SODES- FONDATION TARA OCEAN© La Transat en Double

Le pointage de 17h

1. GUYOT Environnement – Ruban Rose (Pierre Leboucher / Thomas Rouxel) à 614,6 milles de l'arrivée

2. Bretagne – CMB Performance (Tom Laperche / Loïs Berrehar) à 2,2 nm des leaders

3. Breizh Cola (Gildas Mahé / Tom Dolan) à 9,2 nm

4. Gardons la vue (Martin Le Pape / Yann Eliès) à 22,7 nm

5. MonAtoutEnergie.fr (Arthur Hubert / Clément Commagnac) à 26,1 nm

6. Teamwork (Nils Palmieri / Julien Villion) à 28,5

7. Bretagne – CMB Océane (Elodie Bonafous / Corentin Horeau) à 35,6 nm

8. CYBELE VACANCES TEAM PLAY TO B (Pep Costa / Will Harris) à 37,1 nm

9. Groupe Gilbert (Fabien Delahaye / Anthony Marchand) à 44,7 nm

10. Région Normandie (Alexis Loison / Guillaume Pirouelle) à 54,4 nm

11. Quéguiner - Innovéo (Tanguy Le Turquais / Corentin Douguet) à 56,1 nm

12. Skipper Macif (Pierre Quiroga / Erwan Le Draoulec) à 62,9 nm

13. (L’égoïste) - Cantina St Barth (Eric Péron / Miguel Danet) à 73,3 nm

14. DEVENIR (Violette dorange / Alan Roberts) à 73,3 nm

15. RLC Sailing (Estelle Greck / Laurent Givry) à 169,2 nm

16. ERISMA GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN (Jérôme Samuel / Nicolas Salet) à 451,3 nm

17. INTERACTION (Yannig Livory / Erwan Livory) à 557,1 nm

18. KRISS-LAURE (Nicolas Bertho / Romuald Poirat) à 671,8 nm

 

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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