
Rayon vert, premier sur la ligne
C’est l’une des particularités depuis sa création par Jacques Civilise, la Drheam Cup offre des parcours de différentes tailles selon le potentiel des bateaux. Aussi, cette année, le premier à franchir la ligne est un trimaran de 50 pieds nommé Rayon Vert, skippé par Oren Nataf. Un excellent galop d’essai pour ce skipper amateur qui s’alignera sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dans la catégorie Rhum Multi. Mais il avait pour co-équipier et coach sur cette course de 600 milles, l’un des plus beaux palmarès de la voile française, Sydney Gavignet. Il a devancé l’Ultim SVR-Lazartigue qui lui a parcouru 1000 milles nautiques. Malheureusement seul dans sa catégorie à s’aligner entre la Normandie et la Bretagne, l’essentiel était peut-être ailleurs, du côté de Paris, pour le grand trimaran bleu. Au final c’est une double victoire pour le grand trimaran bleu puisque le tribunal lui a donné raison et Tom Laperche (remplaçant au pied levé François Gabart), a brillamment mené son équipage, quel destin à 25 ans tout juste !

Ocean Fifty – répétition générale
Après le Pro Sailing Tour en équipage qui les a occupés tout le printemps, les Ocean Fifty avaient choisi de courir la Drheam Cup en solitaire. C’était l’occasion d’une répétition générale à un petit peu plus de trois mois du départ de Saint-Malo. Vainqueur du circuit l’an passé, deuxième cette année, Leyton, avec Sam Goodchild à la barre s’est imposé à La Trinité sur Mer. S’il marque des points dans la course à la confiance en vue du grand rendez-vous de l’automne, aucune leçon vraiment définitive ne peut être tirée de cette confrontation, tant les écarts sur le podium sont infimes. Ce que l’on sait en revanche c’est que le vainqueur, Sébastien Rogues (2ème sur Primonial) et Erwan Le Roux (3ème sur Koesio) se sont livré un combat acharné tout au long du parcours qui les a menés jusqu’à la pointe Sud de l’Irlande. Ils sont donc plus que prêts pour novembre. Autre certitude, les marins ne pourront pas tenir sur une transat le rythme qu’ils ont tenu sur ces trois jours. Arrivés épuisés en Bretagne, victimes d’hallucinations faute de sommeil, il leur faudra lever le pied au bon moment sur la route de Pointe à Pitre, pour rester dans la course sans trop perdre en performance. C’est un équilibre difficile à trouver sur ces machines extrêmement exigeantes.

Figaro 3, première victoire pour Basile Bourgnon
Certes ils n’étaient que sept sur la ligne de départ, et on peut regretter que plus de bateaux n’aient répondu à l’invitation de l’organisation. Mais s’il y en a un qui ne regrette pas d’être venu, c’est Basile Bourgnon (Edenred). Associé à Robin Follin sur son Figaro rouge, il a dominé la course de 600 milles de bout en bout pour inscrire son prénom au palmarès d’une classe qui avait révélé son père, Laurent Bourgnon. Avec la manière, et malgré un génois déchiré, cette Drheam Cup en double lui a permis de pousser à fond son monotype et de naviguer sur des eaux qu’il sera amené à fréquenter de nouveau lors de la Solitaire du Figaro fin août. Toute expérience est bonne à prendre à tout juste un mois du départ, le 21 août de Nantes, et pour une première participation. Basile ne pourra pas se cacher, le classement Bizuth, à minima, ne peut-être que dans son viseur.

Macaire, Chabaud et Guillemot l’emportent
En Class40, Xavier Macaire, pour sa première course à bord du Plan Verdier Team Snef tout neuf, frappe très fort. Habitué aux avant-postes toutes ces dernières saisons en Figaro, il attaque sa carrière en 40 pieds par une victoire au sein d’une flotte très relevée, la plupart des favoris de la Route du Rhum ayant coché cette course en solitaire dans leur programme de préparation. De Corentin Douguet, qui a dominé le début de saison, à Yoann Richomme, en passant par Ian Lipinski ou Amélie Grassi ils étaient tous là ou presque. Enfin, dans la catégorie Rhum, ce sont deux légendes de la course au large qui l’emportent : Catherine Chabaud a tombé le costume de députée européenne pour retrouver son ciré et le bateau de son premier Vendée Globe (1996-97) et ravir la victoire en monocoque. Quant à Marc Guillemot, il a étrenné de la plus belle des manières son nouveau catamaran signé Christophe Barreau chez les multicoques. Visiblement, le bateau c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas !