Transat Paprec : à trois jours des arrivées, du match jusqu'au bout

Course au large
Par Figaronautisme.com

Le suspense est à son comble sur la 16e édition de la Transat Paprec, dont le dénouement se jouera à Gustavia (Saint-Barthélemy) ce vendredi après près de trois semaines de mer. A la mi-journée, le trio de tête Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre), qui a pris les commandes de la course la nuit dernière aux dépens de Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven, 2e à 7,5 milles) et Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois, 3e), se tenait en 7,9 milles. Derrière, on assiste également à une belle bagarre entre Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet, 4e à 22,1 milles) et Cap Ingélec (Camille Bertel/Pierre Leboucher, 5e à 24,1 milles), qui ne lâchent rien et essaient de recoller au peloton de tête.

Région Bretagne - CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre) ©Alexis Courcoux
Le suspense est à son comble sur la 16e édition de la Transat Paprec, dont le dénouement se jouera à Gustavia (Saint-Barthélemy) ce vendredi après près de trois semaines de mer. A la mi-journée, le trio de tête Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre), qui a pris les commandes de la course la nuit dernière aux dépens de Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven, 2e à 7,5 milles) et Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois, 3e), se tenait en 7,9 milles. Derrière, on assiste également à une belle bagarre entre Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet, 4e à 22,1 milles) et Cap Ingélec (Camille Bertel/Pierre Leboucher, 5e à 24,1 milles), qui ne lâchent rien et essaient de recoller au peloton de tête.

La nuit de lundi à mardi a été principalement marquée par un changement de leader. Situé à 7,5 milles plus au nord en latéral que ses concurrents directs, Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre) a gagné son pari et repris pour le moment les commandes de la course. « Faire du tribord est plus délicat. Ce n’est pas un bord qui rapproche de Saint-Barthélemy, c’est plus nord et ce n’est pas simple à faire, mais c’est un avantage non-négligeable », explique Yann Chateau, le Directeur de Course Adjoint, qui estime que leur avance pourrait perdurer sauf si le duo devait faire face à des grains récalcitrants. « Skipper MACIF et Mutuelle Bleue sont très proches. Il va falloir qu’ils fassent attention à Région Bretagne – CMB Performance qui est globalement un peu plus offensif et qui tente des choses depuis deux jours. Ils ont une dynamique positive à bord. Les deux autres sont à fond sur la vitesse mais ils se suivent tous, observe de son côté le Directeur de Course, Francis Le Goff. Derrière, ils ont un peu d’air. Ça va être moins difficile pour eux de négocier la zone de vent faible que traversent ceux qui sont devant ».

Calé au sud de l’orthodromie (la route directe), EDENRED (Basile Bourgnon/Violette Dorange), 6e à 30 milles du leader au pointage de 16h00, continue de cravacher et tente le tout pour le tout pour essayer de revenir sur la tête de course. « Ça faisait trop longtemps qu’on était dans le train-train avec le wagon de tête. On avait envie de montrer que l’on savait faire autre chose et une opportunité s’est ouverte devant nous. Il y avait du vent faible devant nos étraves et on s’est dit que l’on pouvait essayer de contourner par le Sud et d’aller chercher du vent plus soutenu. Forcément, c’est une prise de risque mais c’est assumé. On n’est pas là pour finir sixième ! On est à quatre jours de la fin, les bateaux sont à la même vitesse, ils sont alignés les uns aux autres. Le seul moyen de gagner des places, c’est d’avoir un positionnement différent, de jouer cartes sur table et de parier qu’on aura un vent un peu meilleur, déclarait Basile Bourgnon à la vacation de ce matin. C’est presque le moment où on prend le plus de plaisir finalement parce que l’on tente des trucs. On commençait presque à s’ennuyer depuis une semaine ! Sur une transatlantique comme ça, ça aurait été dommage de ne pas tenter des choses. On risque gros mais on va s’amuser ! Et puis je crois que ça fait partie de notre ADN avec Violette : quand on voit des opportunités qui s’ouvrent, il faut foncer ! »

Si pour ceux qui sont derrière, le podium ne semble plus envisageable, les duos mixtes poursuivent leurs efforts pour grappiller de précieux milles et accrocher la meilleure place possible à l’arrivée. C’est notamment le cas d’AGEAS – Ballay – Cerfrance - Baie de Saint-Brieuc (Maël Garnier/Julia Courtois). « On essaie de battre les records de vitesse, ce qui a quand même pas mal fonctionné car aujourd'hui la situation rendait nos petits camarades de devant plutôt lents. On ne lâche pas l’affaire ! », écrivait hier soir Maël Garnier. De leur côté, Alicia de Pfyffer et Edouard Golbery (Race for Science – Verder) espèrent quant à eux conserver leur 10e place. « On se regarde de loin avec Groupe Hélios, j'espère qu'on va tenir la vitesse du routage malgré le niveau de la mer car au portant dans 11 nœuds les 145° annoncés peuvent être compliqués. Arnaud et Lucie devraient en moyenne avoir plus de vent. On barre en continu, on joue les petites variations de vent et on essaie de faire marcher le bateau au mieux. On ne va rien lâcher en tout cas ! », confiait de son côté cette nuit Edouard Golbery, qui savoure sa chance d’être en mer. « Ça peut paraître évident mais on oublie vite l'essentiel quand on est en course. Quand j'étais à Paris ces dernières années, j'avais l'angoisse du bitume. Je me réveillais avec les articulations en feu qui semblaient me dire de me barrer en courant, je rêvais d'océan tout le temps. Comédien, tu vis dans 9m2 dans un quartier crade avec 50 euros par semaine pour bouffer, le métier est magnifique mais c'est dur. Des journées comme aujourd'hui je les savoure pour les avoir espérées un long, long, long moment. Je sais que c'est un circuit professionnel le Figaro et qu'il faut parler compétition et performance, mais il y a certainement une autre dimension qui se cache derrière tout ça. C'est quand même une chance inouïe qu'on a de partir sur ces bateaux seuls ou en équipage à travers l'océan. C'est un voyage intérieur, à chaque fois, il y a un truc qui se rapporte à l'identité, se découvrir ou se retrouver détaché des pressions sociales, familiales, des boîtes dans lesquelles on se met, loin de tout on existe vraiment, simplement. »

Des arrivées en rafale vendredi

D’après les derniers routages, les neuf premiers pourraient arriver en moins de 10 heures à Gustavia ce vendredi. « Vu les écarts infimes entre les concurrents, la différence pourrait se faire sur un grain, un nuage qui peut arrêter les bateaux ou à l’inverse les faire partir devant. Ça doit commencer à les stresser. On assiste à une belle régate devant, il va y avoir du match jusqu’à l’arrivée », explique Francis Le Goff. D’ici là, la course s’annonce toujours passionnante à suivre sur l’eau et chaque nouveau classement pourrait réserver son lot de surprises !

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…