SailGP : Cadix, plan d'eau des grandes premières

Régates
Par Figaronautisme.com

Ce week-end, les 10 équipes internationales de SailGP entrent dans l’arène andalouse pour la 3e année consécutive, sur un plan d’eau qui évoque des moments forts au clan français : l’arrivée du nouveau pilote Quentin Delapierre en 2021, la première victoire tricolore l’année suivante. Il y a deux ans, Cadix marquait aussi un jalon très important dans l’évolution de SailGP et de la voile de compétition : pour la première fois, les femmes intègrent tous les équipages des F50 au poste de “strategist”.

©Ricardo Pinto for SailGP
Ce week-end, les 10 équipes internationales de SailGP entrent dans l’arène andalouse pour la 3e année consécutive, sur un plan d’eau qui évoque des moments forts au clan français : l’arrivée du nouveau pilote Quentin Delapierre en 2021, la première victoire tricolore l’année suivante. Il y a deux ans, Cadix marquait aussi un jalon très important dans l’évolution de SailGP et de la voile de compétition : pour la première fois, les femmes intègrent tous les équipages des F50 au poste de “strategist”.

Le Women’s Pathway – programme lancé par SailGP pour instaurer la mixité sur le circuit F50 - a été un processus rapide. Dans le sillage de la pionnière Marie Riou, seule femme de la league à officier comme contrôleuse de vol sur le bateau français en 2019 (Saison 1), elles sont désormais une vingtaine à régater en F50.

La Française Amélie Riou est une des premières à vivre cette expérience. Elle se souvient avec émotion de son baptême du feu aux Bermudes en avril 2021 : « Cette première navigation en entraînement dans un cadre paradisiaque et des conditions parfaites restera gravée à vie dans ma mémoire. J’avais été transcendée par toutes ces sensations qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. C’était comme sur des montagnes russes, j’avais des hauts le cœur, j’étais secouée et à moitié malade à l’arrière. C’était l’inconnu, je ne connaissais pas les gars, c’était une découverte du support, de l’équipe, de ce qu’on allait faire ».

Depuis, de l’eau a coulé sous les foils…

Au départ, en effet, les filles ont davantage un rôle d’observatrices : elles naviguent à l’entraînement quand c’est possible, donnent un coup de main dans le paddock, se familiarisent avec l’environnement SailGP. Il faudra attendre l’épreuve de Cadix en octobre 2021 pour entendre leur voix murmurer à l’oreille des pilotes, fruit d’une nouvelle règle rendant obligatoire la présence d’une femme dans l’équipage pendant la compétition.

Depuis, on les retrouve à différents postes à bord des F50, notamment lorsque les équipages sont réduits à 4 dans les petits airs. « Je n’ai jamais eu la sensation d’être là “pour faire joli” et c’est vrai que je suis arrivée au moment où il était acté que les filles seraient à bord pendant les courses, se souvient Manon Audinet. En tant qu’athlète, ce qui m'intéressait, c’était de pouvoir régater sur ces bateaux. Honnêtement, ça ne m’aurait pas tentée de n’être là que pour nettoyer les winches. J’ai eu la chance d’être à bord tout de suite et d’avoir autour de moi une équipe déjà rodée, qui me faisait confiance ». À Cadix l’année dernière, Manon était d’ailleurs à bord pour la toute première victoire française en SailGP, au poste de grinder. A Singapour en janvier, elle gérait le control du vol du F50 bleu blanc rouge.

Femmes puissantes

A l’instar des deux Françaises, il y a du lourd et même du très lourd à l’arrière des F50 : des filles auréolées de palmarès de première classe, toutes issues de l’olympisme. Parmi les plus brillantes, la Britannique Hannah Mills (double championne olympique, médaillée d’argent à Londres + 3 titres de championne du monde en 470) ; la Germano-Brésilienne Kahena Kunze (deux médailles d’or olympiques, 2 titres mondiaux, 4 titres de vice-championne du monde en 49er FX), la Néo-Zélandaise Jo Aleh, (championne olympique et médaillée d’argent à Rio + 2 titres mondiaux en 470) ; les Danoises Anne-Marie Rindom (championne olympique à Tokyo, en bronze à Rio, double championne du monde en ILCA 6) et Katja Salskov Iversen (championne du Monde 49er FX , en bronze aux JO de Rio). Certaines sont en campagne pour Paris 2024 et feront peut-être l’actu dès fin juillet sur le plan d’eau des Jeux à Marseille. C’est le cas d’Amélie Riou (FRA), de Jo Aleh (NZL) et de Kahena Kunze (BRA) en 49er FX, de Maud Jayet (SUI) et Erika Reineke (USA) en ILCA 6 ou encore de Nicoles Van der Velden (ESP) en IQFoil.

Le week-end prochain (14 et 15 octobre), en Espagne, pour ce dernier SailGP de la Saison 4 disputé en Europe, c’est Amélie qui officiera aux côtés de Quentin, Kevin, Jason, Matthieu, Olivier et Timothé.

Jeune maman d’un petit garçon, Manon Audinet sera également présente à terre dans le cadre du Women’s Pathway de SailGP. Elle participera aux briefings des Frenchies et sera dans le container coach pendant les régates, aux côtés de Thierry Douillard. Une manière douce de se remettre dans le bain avant de retrouver le cockpit du F50 en décembre à Dubaï.

Les enjeux de Cadix

Le Spain Sail Grand Prix I Andalucía - Cádiz sonne la fin de la période européenne de cette Saison 4, avant la poursuite du championnat au Moyen Orient puis dans l’hémisphère Sud. Un tiers des événements ont été disputés. Il n’est donc pas inutile d’amorcer ce premier virage en bonne position. Derrière les Australiens, leaders avec 6 points d’avance, les Britanniques et les Espagnols sont à égalité. Portés par leur public, ces derniers feront certainement tout pour disputer leur 3e finale de la saison. Attention aussi aux Danois (4e), l’autre équipe forte du moment et aux Néo-Zélandais, fortement pénalisés par leur forfait sur deux événements (aile cassée), qui auront à cœur de retrouver la place qu’ils occupaient aux avant-postes.

Côté Français (7e), il ne manque pas grand-chose pour accéder en finale. Quentin Delapierre et ses compères ont montré beaucoup de consistance en Italie. En espérant que Cadix leur porte chance, comme en 2022, lorsqu’ils avaient remporté leur première victoire.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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