
Un hiver intense et une ultime tentative avortéeAprès plusieurs mois en stand-by, le Trimaran SVR-Lazartigue a repris la mer pour une cinquième et dernière tentative sur le Trophée Jules Verne, ce record du tour du monde en équipage établi en 2017 par Francis Joyon et son équipe en 40 jours, 23 heures et 30 minutes. Malheureusement, cette ultime tentative a pris fin prématurément au large des côtes portugaises, lorsque l’équipage a constaté la rupture de l’accroche d’un foil après avoir affronté des vents établis à 40 nœuds avec des rafales à 50. L’ampleur des dommages a immédiatement mis un terme aux ambitions de record pour cet hiver.François Gabart, skipper du projet, n’a pas caché sa déception : « C’est un coup dur pour toute l’équipe, en mer comme à terre. Ce record est extrêmement exigeant, et chaque tentative nous rappelle à quel point il est difficile de faire un tour du monde sur ces grands multicoques. Francis Joyon a réussi à tout aligner en 2016-17 après plusieurs tentatives. Ce que nous retenons, c’est que nous avons progressé et que le défi reste à portée avec encore beaucoup de travail. »Un apprentissage précieux pour l’avenirMalgré la frustration immédiate, les enseignements tirés de ces derniers mois sont nombreux. Avec 32 jours de navigation cumulés cet hiver, les performances au portant ont progressé de 9 %, un gain significatif qui nourrit l’optimisme pour l’avenir. « Nous allons continuer à travailler, à tenter, pour être à la hauteur de ce Trophée qui nous échappe encore, mais qui nous pousse à nous surpasser », ajoute Gabart.Tom Laperche, désormais skipper principal du Trimaran SVR-Lazartigue, partage cet état d’esprit. « La déception est là, mais nous avons franchi une marche en termes de performances. Même dans l’échec, il y a des enseignements précieux. Avant de gagner des courses, il faut pouvoir les finir au maximum du potentiel du bateau, et c’est notre priorité pour les mois à venir. »Un chantier pour renforcer la fiabilité et optimiser la performanceLe programme immédiat du Trimaran SVR-Lazartigue repose sur un chantier de fiabilisation et d’optimisation. L’objectif principal est de renforcer la structure et d’optimiser la performance via le travail sur l’aérodynamique, les voiles et les appendices. La remise à l’eau est prévue en juin, marquant le début d’une nouvelle phase de compétitions et de défis.Un programme chargé pour 2025L’été prochain, après quelques opérations de relations publiques pour KRESK, le Trimaran SVR-Lazartigue reprendra la compétition avec un calendrier ambitieux. Premier rendez-vous majeur : la Rolex Fastnet Race, le 26 juillet, où l’équipage défendra son titre. En septembre, place aux 24h Ultim, une épreuve en double qui servira de préparation à la Transat Café L’Or (anciennement Transat Jacques Vabre), transatlantique en double au départ du Havre le 26 octobre.Un nouveau chapitre avec Tom Laperche aux commandesCe nouveau cycle voit Tom Laperche prendre pleinement les commandes du Trimaran SVR-Lazartigue. Déjà impliqué dans le projet depuis deux ans, il se prépare à relever un défi personnel et collectif : « L’an dernier, j’ai bouclé l’Arkea Ultim Challenge, une course en solitaire autour du monde, et cette saison est la première sans résultats positifs. Mais dans une carrière, il faut savoir gérer ces moments difficiles pour mieux rebondir. Nous avons les cartes en main pour faire une grande saison 2025 et nous comptons bien être au rendez-vous. »Si la quête du Trophée Jules Verne reste en suspens, le Trimaran SVR-Lazartigue a encore de nombreuses pages à écrire. Une aventure qui continue, avec toujours en ligne de mire la performance ultime sur les mers du globe.