
Les 32 marins en ont fini de cette étape de 635 milles ralliant Port-La-Forêt à la Charente Maritime ; une étape une fois de plus incroyable, pleine de rebondissements : près, travers, portant, vent fort ou molle, les skippers auront tout vécu, étrenné toute la garde robe du bord, connu des ascenseurs émotionnels et fait exploser les compteurs de vitesse à bord de leur Figaro Bénéteau 3, de quoi engranger beaucoup d’expérience et de remplir à vie la bibliothèque des souvenirs et des émotions…
Susann Beucke - This Race is Female a franchi la ligne à 23h23'14 après 8j 10h 11mn 44sec de course :
« Que s'est-il passé sur cette deuxième étape ? La question est plutôt de savoir ce qui ne s'est pas passé... Nous avons eu beaucoup de vents forts, et de la pétole. Je suis passée par tellement d’émotions différentes, de la joie, de la déception et de la frustration. J’ai appris beaucoup de choses sur moi-même et sur mes émotions, ce qui a rendu cette étape très spéciale pour moi.
Maintenant, je ne veux qu’une seule chose : appeler mon petit ami et aussi accueillir Piers. Nous avons été beaucoup en contact avec lui et je suis donc impatiente de le retrouver.
L’anecdote qui aura marqué mon étape, c’est lorsque j’ai envoyé mon spi et qu'il y avait du vent contre la marée et c'était super effrayant. Je n'aurais pas dû le faire, j'avais peur de la façon dont j'allais pouvoir l’affaler. »
Piers Copham - Voiles des anges, dernier skipper en mer, a franchit, lui, la ligne d’arrivée, ce soir, à 23h55'25 après 8j 15h 24mn 35sec de course :
« C’était une belle course dans des conditions impressionnantes. Malheureusement, j'ai déchiré mon grand spi le premier après-midi. Sur l'empannage tribord en traversant la Manche, j'ai eu une moyenne de 14-15 nœuds et j'ai atteint les 20 nœuds. C'était époustouflant et très amusant. La deuxième partie était un vrai défi technique et Sanni (Susann Beucke - This Race is Female) et moi nous avons été bord à bord pendant deux jours, quand le vent était fort, je passais avec le petit spi et quand il était plus léger, elle me passait avec son grand spi, c'était une super bataille.
Je veux retourner sur le bateau immédiatement. J'ai commencé un peu tard, je n'ai plus 21 ans, mais la combinaison de la Mini 6.50 et du Figaro cette année m'a rendu accro à la course au large. Il y a quelque chose de fantastique là-dedans. C'est peut-être masochiste, vous avez votre propre petite bulle dans laquelle vous êtes, mais il y a des gens autour de vous, c'est fantastique. J'ai hâte d'avoir projet plus fiable.
Ma réputation aurait été ruinée si je n'étais pas arrivé en dernier et celle de Sanni aurait été ruinée si elle était arrivée en dernier, donc je pense que nous avons terminé dans le bon ordre, mais avec mon petit spi, c'était sa course. La deuxième, c'est qu'apparemment il y a des dauphins relâchés de Seaworld ou quelque part qui ont appris des tours aux dauphins sauvages et en arrivant il y a environ trois heures, un dauphin a sauté et a fait une pirouette juste devant moi, c'était extraordinaire. J'ai peut-être eu des hallucinations. »