

Mais avant cela, c’est une nuit agitée faite de manœuvres, de hauts le cœur et de concentration, que les marins ont dû subir. Heureusement pour eux, ces conditions n’ont été qu’éphémères et même si la mer reste bien formée, la progression vers le sud est beaucoup plus maniable.
Après un départ houleux et costaud dans une mer très grosse avec des piques de 4 à 5 mètres, le vent a pu faiblir, permettant aux marins de renvoyer le ris et d’adapter leur voilure. Dans ces conditions, une première hiérarchie a rapidement pu s’établir et l’option au large d’Alexis Thomas a pu porter ses fruits à l’entame du passage du four. Depuis, le skipper mène la flotte et ouvre la voie vers le sud.
Au petit matin c'est une flotte qui s'étire sur 8 milles qui débute la lente procession vers le sud-ouest. Au fil des heures, les trajectoires vont se préciser et tous visent déjà un point de bascule qui va leur permettre de franchir cette dorsale. Désormais place à la navigation hauturière, à une dose de repos et quelques repas chauds pour être le plus lucide possible dans ces choix.
Classement de 7h00
1 - Alexis Thomas (Wings of the Ocean)
2 - Arno Biston (Article.1)
3 - Edouard Golbery (Seastemik)
Ils ont dit :
Alexis Thomas (WIngs of the Ocean)
« Au fur et à mesure que nous sortions de la baie de Morlaix, la mer était de plus en plus grosse. J'ai plutôt bien suivi mon vent avec un projet stratégique qui était d'aller chercher au large une bascule à droite et qui devait être accompagnée d’un peu moins de courant.
J'ai tricoté un peu à droite et je ne m'en suis pas trop mal sorti.
Mine de rien sur ce premier bord il y a déjà eu pas mal d'écart. Pour autant ce n'est pas là que la course se joue. La course va clairement se jouer dans le passage de la dorsale et je pense que la route sera très longue encore jusqu'à Vigo. Je pense qu'on a tous eu un peu des ballonnement au ventre parce que mine de rien ça a bien brassé. C'est passé, on a récupéré maintenant 15 nœuds de vent et la mer est tout à fait clémente. Ça devient agréable de naviguer ».
Hugo Cardon (Sarth’Atlantique)
« Le vent n’était pas forcément calé comme je l'avais imaginé du coup, je me suis adapté et j'avais comme idée de plutôt tirer des grands bords pour éviter les manœuvres. La vitesse a plutôt bien payé. Le vent devrait être assez stable enfin plus gérable pour la suite, on va pouvoir se reposer ».
Arno Biston (Article.1)
« Contrairement à mes habitudes j’ai eu un bon départ avec le Prix Paprec et comme dirait Tom Goron c’est toujours ça. Sinon la remontée s'est plutôt bien passée en capitalisant sur mon positionnement. On va complètement changer de mode puisqu'on passe d'une navigation ultra côtière un peu à la maison, entre guillemets, à une navigation au large. Ça va ouvrir le jeu, on va un peu moins se concentrer sur les petits bateaux, on va plutôt se baser sur une analyse météo large. Je vais aussi essayer de faire un peu plus la route et un peu moins regarder celle du petit copain qui pourrait m’influencer ».