

L’image était trompeuse hier dans la ria de Vigo. Sitôt les marins à l’extérieur dame nature s’est rappelée à eux. Deux options se sont vite dessinées au contournement d’une première ile. Si quelques concurrents ont opté pour le large, la majorité des concurrents a piqué à terre, plus à l’abri des éléments. Les marins se sont finalement tous regroupés assez rapidement profitant d'une petite zone de 10 milles de large, moins soumises aux éléments pour évoluer vers le nord. Aux premières heures de la nuit quelques marins aventureux ont décidé d’aller jouer très proche de la côte, au milieu d’une myriades de hauts fonds et rochers. Si aucun dommage n’a été constaté, quelques marins ont tout de même talonné. Malgré une cartographie assez précise, la mer assez formée et la nuit n’ont pas aidé. À force de virements et de manœuvres incessantes, les figaristes ont rapidement pu rejoindre le cap Finisterre à la pointe nord-ouest de cette côte et s’engagent désormais vers un bord bâbord amure dans l’est. Une variation du vent devrait permettre dans le courant de la journée d’envoyer un virement pour faire route en direction de la chaussée de Sein à la pointe sud de la Bretagne. Une navigation qui va s’effectuer au près dans une mer de 3 à 4 mètres de haut et un vent toujours soutenu d'une vingtaine de noeuds.
« Le Figaro au près n’est quand même pas le plus confortable des bateaux. Ça gite beaucoup, il faut bien se tenir pour traverser le bateau mais bon ça va. J’ai une bonne vitesse et la nuit a été pas trop mal. Il y a eu beaucoup de croisements, il faut être vraiment vigilant et bien anticiper les manœuvres. La flotte est assez proche en tout cas. Et puis le classement est pas mal alors la journée va bien commencer » confie Charlotte Yven (Skipper Macif 2023), actuellement 7e au classement provisoire.
Vainqueur du Trophée Paprec qui récompense le premier marin à la dernière bouée du parcours côtier, Alexis Thomas sur Wings of the Ocean n’a pas dormi de la nuit mais savoure ces moments. « C’était chaud ce parcours côtier quand même. Il y a eu de la tension mais je m’en sors pas mal. C’est toujours bon de commencer les étapes aux avant-postes, ça fait deux étapes que je commence comme ça, ça fait du bien au moral. La nuit n’a pas été simple, il y a eu beaucoup d’oscillations du vent qui nous a forcé à faire pas mal de manœuvre. Je n'ai pas dormi de la nuit, je dormirais la nuit prochaine quand nous serons plus sur une route directe. En revanche avant de partir j’ai acheté pas mal de petites choses qui font du bien au moral. Je me suis fait un super plat chaud hier je me suis régalé ».
« C’est un peu sportif quand même. On a un peu de mer, la vie à bord n’est pas facile, c’est très inconfortable. Il ne faut pas lâcher le morceau, il y a toujours une petite relance à faire . Nous allons aller chercher un point de bascule dans l’est avant de virer et remonter avec un long bord vers la Bretagne » analyse Jules Delpech (P’TIT DUC).