Transat Jacques Vabre 2023 : suspense, suspense… Et ça repart comme en Class40 !
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« On se croirait dans un film de Tarantino, où tout le monde va se buter à la fin », note avec humour Ambrogio Beccaria. Dans mes routages un coup c’est un Influence2 qui gagne, un coup c’est nous, un coup c’est Groupe SNEF… Dans tout ça, aucun de nous n’a la maîtrise de la situation ». Le pitch d’Ambrogio Beccaria a le mérite de bien résumer la situation de ce qui se trame sur l’eau en approche de Fort-de-France où les premiers protagonistes sont désormais attendus dans l’après-midi antillaise demain (à partir de 20h, heure Paris).
Trois routes, trois scénarii
La bataille finale est engagée et le dernier acte est à la hauteur de tout ce qui s’est joué depuis le départ du Havre, le 29 octobre dernier. Tout est en place, avec des sudistes qui progressent au tempo réguliers des alizés, des nordistes qui ont déboulé à pleine vitesse avant de freiner à leur tour, et au centre un bateau isolé, Groupe SNEF. Ce dernier avance péniblement au cœur d’une zone de molle, que ses adversaires ont tous contourné chacun à leur manière. En tête hier, les prochaines heures s’annoncent difficiles pour le duo de Figaristes Macaire/Le Boucher qui progressent deux fois moins vite que la plupart de leurs concurrents. Mais qui sait ce que leur réservent les alizés ? Sur la route la plus courte, l’espoir persiste…
Au nord, les Crédit Mutuel, Influence 2 toujours très rapide, et Amarris un peu plus en arrière ont tiré tous les bénéfices de leur option. « Là, ça tartine fort toute la nuit sous spi médium, ce matin. La mer n’est pas pire, donc ça passe. On attend que le vent mollisse et de passer sous gennaker. D’après les routages, ça se goupille bien jusqu’à l’arrivée mais on se méfie vraiment parce que le vent est très instable. Il devrait y avoir beaucoup de rebondissements ! On va être à fond jusqu’au bout ! » indique Achille Nebout à bord d’Amarris. Cet après-midi, le petit groupe de ces échappés commence à ralentir, preuve qu’ils progressent désormais dans des conditions plus instables qui risquent de leur taper sur les nerfs avant le retour du vent de nord-est.
Le joli coup d’Alla Grande Pirelli
Au sud, le bateau Alla Grande Pirelli (Tout va bien Pirelli en italien) porte toujours aussi bien son nom. « On essaye de faire au mieux avec notre groupe et pour l’instant cela se passe très bien. On avance sous spi qu’on n’a pas descendu depuis les Canaries », raconte Ambrogio Beccaria. Le skipper milanais a toutes les raisons de se réjouir alors qu’il vient de signer aux côtés de Nicolas Andrieu un très joli coup lui permettant de creuser significativement l’écart avec son plus proche poursuivant sur l’eau.
« On a enclenché un empannage en premier, on est parti alors qu’on était en contrôle à 20 milles du 2è de notre groupe IBSA. Au final, c’est super satisfaisant », ajoute celui qui s’accroche avec panache à son fauteuil de leader virtuel après avoir remporté le premier round entre Lorient et Le Havre. Preuve que tous les coups tactiques sont plus que jamais permis entre ces protagonistes, tous bien motivés pour s’adjuger les honneurs de l’arrivée en Martinique.
De quoi semer la zizanie dans les classements qui se suivent et ne se ressemblent pas avec des nordistes et des sudistes qui menacent le plus centriste de la flotte. « Ça se jouera dans l’arc antillais : le vent sera là, ou pas ? Ce n’est pas gagné » indique Antoine Carpentier qui pointe en tête à bord de Crédit Mutuel. Impossible de « spoiler » la fin de ce grand film océanique que même les derniers routages peinent à écrire. Une seule certitude l’emporte : c’est bien ligne d’arrivée mouillée sous haute tension qui attend ce duos de premiers rôles, bien difficiles à partager. Grand suspense garanti.
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