La Guyane se tourne vers le nautisme

La Guyane et ses 350 kilomètres de côtes se situent sur la façade atlantique de l’Amérique du Sud. Affichant une température moyenne annuelle de 26°C avec des pics à 33°C, le plus grand département français, sur lequel les alizés soufflent tout au long de l’année, jouit d’un climat équatorial. Epargnée par les cyclones, la Guyane est une destination où l’on peut se rendre toute l’année, même si les amateurs de grand soleil privilégieront la grande saison sèche, comprise entre mi-juillet et fin novembre.
La pêche sportive, en rivière ou en mer fait partie des attractions touristiques de la Guyane. Facile d’accès, la pêche en mer est à l’honneur en raison de sa facilité d’accès et de la sécurité avec laquelle elle peut se pratiquer entre amis ou en famille. « La pêche est une niche touristique sur laquelle nous travaillons au sein du Comité du Tourisme de la Guyane. Nous proposons une offre de pêche sportive en mer dans les îles du Salut, mais également en rivière, souligne Alex Bathilde, président du Comité du Tourisme de la Guyane. Les deux poissons emblématiques de la pêche sportive dans le pays sont le tarpon et l’Aymara, un poisson de rivière qui intéresse particulièrement les Japonais. Une quarantaine de Japonais viennent pêcher en Guyane chaque année ».
Le nautisme en plein développement
Plus connue pour sa végétation luxuriante et la base de Kourou que pour ses attraits nautiques, la Guyane, longtemps tournée vers ses terres, commence à s’ouvrir au nautisme. « Nous avons été trop longtemps tournés vers l’intérieur. Aujourd’hui, il y a en Guyane une réelle volonté politique et associative de s’ouvrir sur la mer et de développer le nautisme, dans une logique sportive locale et touristique. Le nautisme est l’un des volets qui commence à bien se développer, même si c’est assez récent », nous explique Alex Bathilde. Longtemps délaissé par les autorités locales, le nautisme fait donc désormais partie des axes de développement touristique du pays. Si quelques clubs locaux proposent de la voile légère, du windsurf ou du kitesurf principalement à la population locale, le nautisme se développe également via la pratique de l’aviron et du kayak. « Des Guyanais participent au Championnat de France de kayak. C’est un sport qui se développe ici. C’est une activité qui a balbutié mais qui se structure. Les jeunes issus des peuples ancestraux, qui ont grandi le long du fleuve Maroni s’y intéressent particulièrement, souligne-t-il. Nous sommes par ailleurs en train d’aménager un plan d’eau pour pratiquer l’aviron en ligne, dans le cadre du projet Guyane base avancée, en vue des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, qui auront lieu en 2016 ».
Lieu de rencontres et d’échanges entre culture et tradition, « Les maîtres de la pagaie », course de pirogues traditionnelles, a lieu chaque année en octobre. Outre son aspect sportif, la manifestation permet à l’ensemble des cultures et des populations de la Guyane de s’exprimer. La Guyane accueillera également cette année l’arrivée de la 3e édition de « Rames Guyane », une course à la rame en solitaire entre le Sénégal et la Guyane. « Cette course retrace le parcours du commerce triangulaire. Elle a une dimension symbolique et historique car elle emprunte le chemin que parcouraient les esclaves sénégalais qui venaient travailler en Guyane dans les plantations, indique Alex Bathilde. « Rames Guyane » est pour nous un vecteur de promotion touristique, car elle nous apporte de la visibilité dans les médias. Nous souhaitons accueillir d’autres manifestations et courses nautiques à l’avenir. Nous sommes très demandeurs, mais nous devons d’abord mettre en place les infrastructures nécessaires. Une vraie marina est en train de se construire à Kourou ». Si les départements d’Outre-Mer voisins, la Guadeloupe et la Martinique, ont tous deux sponsorisés des bateaux afin de renforcer leur rayonnement médiatique, la Guyane n’exclue pas de le faire un jour. « C’est quelque chose qui sera incontournable pour nous à terme, mais nous n’en sommes qu’au début du développement du nautisme », conclue-t-il.