Le Mississippi ou l’Amérique profonde à l’état pur
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Enclavé entre la Louisiane, l’Arkansas, le Tennessee, l’Alabama et le Golfe du Mexique, le Mississippi propose à ses visiteurs un cocktail d’icônes historiques et culturelles, qui les plongent au plus profond du vieux Sud, au temps où le coton était roi. Tour d’horizon.
Surnommé « le pays des rois » pour ses artistes célèbres parmi lesquels B.B. King ou Elvis Presley et ses auteurs à succès tels que William Faulkner, Tennessee Williams et John Grisham, qui ont fait de Memphis et du Mississippi la toile de fond de leurs romans, le « Magnolia State », également connu pour son coton et son puissant fleuve qui ont fait sa fortune, ne se résume pas à cela, bien au contraire.
Fondé à la fin du XVIIIe siècle, le Mississippi, autrefois territoire des Amérindiens, est peut être l’État qui incarne le mieux l’Amérique profonde et authentique, telle qu’elle était avant la Guerre de Sécession. Dernier État à avoir mis fin à la prohibition et à avoir ratifié le 13e amendement interdisant l’esclavage, le 20e État américain conserve en effet de nombreuses traces de son passé colonial, qui se retrouvent dans ses bâtiments historiques, ses musées, ses vieux drugstores, ses maisons coloniales aux portiques blancs faisant écho aux champs de coton qui les prolongent, ses fresques murales ou encore ses célèbres bateaux à aube qui sillonnent le fleuve, invitant leurs passagers à remonter le temps et à se plonger, le temps d’une croisière, dans l’ambiance d’une époque révolue.
Le Mississippi, c’est également la célèbre « Route du Blues » ; Jackson, sa capitale ; Tupelo, la terre natale du « King » ; Vicksburg, considérée par Abraham Lincoln comme « la clef de la Confédération » de par sa position stratégique, où sont joués tous les jours en saison des reconstitutions des batailles de la Guerre de Sécession ; ou encore Natchez, la plus ancienne colonie du Mississippi inférieur, où le temps semble s’être arrêté. En se promenant dans le centre historique de la ville, on découvre des maisons historiques de notables, de planteurs ou de marchands, de vieilles églises, des boutiques rétro ou encore des ruelles où l’on se déplace en calèche. À proximité, le Grand Village des Natchez rend hommage à la culture précolombienne. On peut notamment y voir un tumulus cérémonial, utilisé par les indiens entre 1200 et 1730 pour révérer leur chef, « le grand soleil », ainsi que des habitations qui ont été reconstruites pour montrer le mode de vie de la tribu à l’époque.
Biloxi, port de pêche et station chic
Première colonie française permanente de Louisiane fondée en 1699 par Pierre Le Moyne, Sieur d’Iberville, après l’exploration de Cavalier de la Salle, Biloxi, qui doit son nom aux Amérindiens Biloxi qui peuplaient autrefois la région, est aujourd’hui à la fois un port de pêche et une station balnéaire chic de la côte de l’État du Mississippi. Fortement touché par l’ouragan Katrina en 2005, Biloxi est notamment connue pour abriter la résidence de Beauvoir, où Jefferson Davis, ancien président des États Confédérés d’Amérique, passa les 12 dernières années de sa vie. Parmi les attractions principales de la ville, on retrouve le vieux phare de Biloxi, emblème de la ville érigé en 1848 ou encore le Maritime & Seafood Industry Museum. Inauguré en 2014, ce musée met en valeur l’histoire et le patrimoine maritime de la région à travers de nombreux objets et photographies. Il propose également d’embarquer pour une escapade dans la baie sur deux répliques de schooners.
Les Gulf Islands, sur les traces des pirates et contrebandiers
Parc national sous-marin et terrestre, le Gulf Islands National Seashore permet de s’évader le temps d’une journée dans le Golfe du Mexique et de découvrir une poignée d’îles et d’îlots sablonneux, dont Cat Island, la plus occidentale, qui a servi tour à tour de repaire à Jean Lafitte, pirate qui écumait les eaux de la région au début du XIXe siècle, puis aux contrebandiers à l’époque de la Prohibition, avant de servir de base d’entraînement secrète pour dresser des chiens d’attaque.