Des dépressions très au sud, jusqu'au week-end
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Nos zones littorales sont soumises à de brusques changements de temps depuis ce week-end. Plusieurs dépressions se sont succédées : Jorge a ouvert le ballet samedi sur l'Irlande, suivant une trajectoire classique sur les îles britanniques. Puis ensuite, plusieurs dépressions secondaires ont circulé très rapidement à l'arrière, plongeant plus au sud : "Léon" dimanche, "Karine" lundi et "Myriam" ce mardi. Ces deux dernières ont suivi des trajectoires faisant penser à la tempête Klaus de janvier 2009, plongeant vers la côte Aquitaine et ressortant vers la Méditerranée. Ces petites dépressions, creusées aux alentours de 1000 hPa, ont de brusques effets sur la côte basque et landaise en raison de l'effet de canalisation et d'accélération lié à la présence de la chaîne des Pyrénées en arrière-plan, puis le vent ressortent aussi fortement qu'ils sont entrés en Roussillon, entre Leucate, Perpignan et le Cap Béar (rafales proches de 80 noeuds).
Un jet stream très ondulant
Il faut se rappeler que les dépressions de surface sont pilotées par les grands vents de haute altitude, appelés "Jet stream", ou courant-jet. Ils soufflent de façon régulière vers 9000 m d'altitude et traversent l'océan atlantique. Le jet stream n'est pas toujours rectiligne : lorsque c'est le cas, il véhicule les dépressions en ligne droite, telles les grandes tempêtes qui sont passées récemment sur les îles britanniques. Mais il arrive parfois, surtout en fin d'hiver, quand l'air froid polaire pousse vers le sud, que le jet stream se mette à "onduler", formant des méandres vers le haut et vers le bas, faisant descendre ou remonter les dépressions sous-jacentes. C'est ce qui se produit ces derniers jours. Cette situation est le signe que l'air froid, resté bloqué au niveau du pôle tout l'hiver, tente de descendre vers des latitudes plus basses.
Ce type de configuration météorologique présente une grande complexité dans la prévision car les trajectoires des dépressions sont alors assez aléatoires. Mais, les méthodes de calcul numériques actuelles sont capables de prévoir les variations du jet stream, permettant alors de mieux anticiper les changements de direction des vents. Depuis ce week-end, malgré ces fortes variations, les modèles numériques ont été très fiables.
Ce type de temps va se maintenir jusqu'au week-end. Après Myriam ce mardi, une autre dépression plus classique traverse la France mercredi et jeudi, circulant en Manche avec un probable nouveau coup de vent et beaucoup de pluie. Après son passage, le flux basculera au secteur nord à nord-ouest vendredi avec de l'air plus froid. A ce moment-là, un autre petit minimum secondaire pourrait descendre de l'Atlantique nord et plonger dans le golfe de Gascogne, à l'image de Myriam de ce mardi. Il faudra surveiller cette évolution, dont la fiabilité précise reste à affiner dans le détail.
Toute cette agitation devrait commencer à se calmer en cours de week-end, mais il ne faut pas s'attendre au retour du beau temps calme durable avant la mi-mars.
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