Energy Observer : cap vers la Guyane française !
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Des conditions de navigation délicates sur le Maroni
La traversée de près de 800 milles nautiques aura duré 8 jours pour emmener le bateau sous de nouvelles latitudes et dans des conditions de navigation inédites jusqu’à Saint-Laurent du Maroni.
À l’approche du navire vers cette région ultrapériphérique européenne située sur le continent sud-américain, le bateau a croisé de nombreux pêcheurs guyanais ou surinamais avant d'arriver à l'embouchure du Maroni. Grâce à l’arrivée de larges bancs de vase en provenance de l’Amazone, cet espace littoral regorge d’espèces qui viennent s’abriter dans les mangroves, marais d’eau douces, lagunes saumâtres et savanes inondables. C’est un paysage unique qui accueille l’équipage, bordé de longues plages connues dans le monde entier pour la ponte des tortues Luth.
Le spatial au service de la protection de la planète
L’équipage guidé par Victorien Erussard, le fondateur d’Energy Observer, va visiter un haut lieu scientifique : le centre spatial Guyanais, dirigé par le CNES (le Centre National d’Études Spatiales), partenaire scientifique et pédagogique d’Energy Observer. Depuis 1964 et la décision d’installer une base spatiale sur cette portion littorale comprise entre Kourou et Sinnamary, la Guyane est devenue un lieu emblématique de la conquête spatiale mondiale.
Aujourd’hui, l’espace est mis au service de la compréhension du dérèglement climatique et du suivi de son évolution. Les satellites européens de la constellation Copernicus fournissent ainsi aux scientifiques du monde entier les données nécessaires à la modélisation du climat, au suivi de l’altération des écosystèmes et de la composition chimique de l’atmosphère. De la fonte des glaces au suivi du couvert forestier, les satellites observent, mesurent et nous informent sur l’état de la planète.
Un territoire aux multiples enjeux énergétiques
La Guyane doit faire face aux défis propres aux zones non interconnectées qui ne peuvent compter sur les réseaux que nous connaissons. Alors que la demande d’électricité augmente avec un accroissement de la population bien supérieure à celle de la métropole, l’enjeu d’une rupture avec l’approvisionnement des centrales au fioul devient particulièrement sensible.
Au cours de ses visites, l’équipage témoignera de la difficulté d’une production énergétique locale à faible empreinte environnementale, et des tentatives avortées de recours aux énergies renouvelables.
Pourtant la Guyane veut trouver sa voie en s’appuyant sur ses richesses : l’avenir qui s’écrit actuellement mobilise habitants et ingénieurs qui se côtoient dans cette bande littorale entre mer et forêt primaire. Biomasse, photovoltaïque, et hydrogène vont permettre au territoire de réaliser sa transition énergétique rapidement. De l’hydrogène gris des lanceurs Ariane à celui, bientôt vert, des futures fusées réutilisables, la base spatiale et tout le territoire guyanais veulent inventer ensemble l’écosystème énergétique de demain. Propre, vertueux, pourvoyeur d’emplois, et renouvelable.
Victorien et son équipage se passionnent pour ce territoire multiculturel dont l’exubérante végétation est à l’image des défis innombrables qu’il doit affronter. Immigration illégale du Suriname, orpaillage et déforestation sauvage, surpêche, populations autochtones éloignées et sans accès aux services minimaux, urbanisation incontrôlée, la Guyane nous renvoie à notre imaginaire de terre d’exil et de châtiments. Pourtant, non loin du bagne de Cayenne et de l’île du Diable où se désespéra Dreyfus, c’est bien l’avenir qui s’écrit et que veut nous raconter Energy Observer.