
Navigation : des vitesses sous contrôle pour préserver la côte
Le nouveau cadre règlementaire impose des vitesses strictes à l’intérieur du parc. Désormais, les bateaux ne peuvent dépasser 12 nœuds en régime normal. À moins de 300 mètres de la côte, la limite chute à 5 nœuds, et elle descend encore à 3 nœuds dans la bande littorale des 50 mètres, conformément à la loi espagnole du littoral.
Ces limitations ne sont pas anecdotiques : elles visent à réduire les risques pour les baigneurs, limiter l’érosion des côtes et protéger les habitats sensibles. Seules les embarcations autorisées, secours, pêche professionnelle ou transport de passagers, peuvent atteindre 15 nœuds, et uniquement dans des situations encadrées.
La navigation est permise dans tout le périmètre du parc, à l’exception notable de la Réserve naturelle intégrale de s’Encalladora, zone totalement interdite. Dans les réserves naturelles partielles, la circulation est interdite de nuit, sauf exceptions (traversées directes, plongées nocturnes encadrées, urgences, ou accès à une zone de mouillage autorisée).
Mouillage : entre liberté encadrée et zones protégées
Le mouillage libre reste possible dans le parc, mais il est fortement encadré pour protéger les fonds marins. Il est strictement interdit dans plusieurs zones sensibles :
o à l’intérieur des champs de bouées installés à Montjoi, La Pelosa, Jóncols, Taballera et Rostella ;
o dans les calas Murtra, Jugadora et Galladera, une fois que les bouées de délimitation auront été posées ;
o dans toute zone où les herbiers de posidonie, essentiels à la biodiversité, risquent d’être abîmés.
Autre nouveauté : l’usage du "ruixó" (cordage fixé directement à la roche) est interdit entre Cala Prona et Punta de Farallons de Prona, afin d’éviter les dégradations des parois et de ne pas bloquer l’accès aux criques.
Les champs de bouées gérés par le parc sont réservés en priorité aux bateaux de plongée et aux activités de transport de passagers. Dans ces zones, la durée d’amarrage ne peut dépasser trois heures, et un maximum de deux embarcations est toléré simultanément, à condition que l’une d’elles mesure moins de neuf mètres. Ces règles permettent une rotation fluide, tout en réduisant la pression sur le littoral.

Passer la nuit à bord : deux nuits maximum
Les plaisanciers qui souhaitent dormir dans le parc doivent désormais se plier à une règle stricte : l’amarrage nocturne est autorisé pour deux nuits consécutives maximum, et uniquement en dehors des réserves naturelles partielles. Une exception a été prévue pour les résidents de Cadaqués, Port de la Selva et Selva de Mar, qui pourront, de manière non consécutive, rester ponctuellement la nuit dans la zone protégée de Cap Gros - Cap de Creus.
Cette mesure répond à une réalité : chaque été, des dizaines de bateaux passaient plusieurs jours dans les criques les plus fragiles, créant une pression continue sur les fonds marins. Limiter la durée de séjour vise donc à mieux répartir la fréquentation.
Jet-skis et fêtes privées : encadrement strict
Les jet-skis disparaissent presque totalement du paysage du Cap de Creus. Ils ne sont désormais autorisés que dans des cas très précis : opérations de sauvetage, excursions encadrées par des entreprises agréées, personnes à mobilité réduite et résidents des communes riveraines (Roses, Cadaqués, Port de la Selva, Llançà). Même dans ces situations, ils ne peuvent circuler qu’en petits groupes de quatre engins maximum et doivent respecter les limitations de vitesse.
Autre mesure marquante : l’interdiction des fêtes privées en mer. Les rassemblements festifs sur des bateaux, avec musique et sono, sont désormais proscrits. Cette disposition répond à la volonté de préserver la tranquillité du site et de limiter les nuisances sonores, souvent incompatibles avec la protection de la faune marine et la sérénité des criques.

Pêche récréative : davantage de restrictions
La pêche récréative reste possible dans le parc, mais son cadre se durcit. Elle est interdite dans les réserves naturelles intégrales et partielles, ainsi que dans certaines zones dédiées à la plongée légère, comme Cala Murtra, Caials et Tamariua. Dans ces trois calas, seule la pêche en mode capture et relâche est autorisée.
D’autres règles entrent en vigueur :
o obligation de marquer toutes les captures ;
o respect strict des tailles minimales et des quotas journaliers fixés par licence ;
o interdiction totale des appâts vivants (ni poissons, ni céphalopodes) ;
o obligation, à partir de 2026, de détenir un permis spécial délivré par le parc, en complément de la licence générale de pêche.
Ces restrictions visent à limiter la pression sur certaines espèces vulnérables et à garantir la durabilité des pratiques de loisir.
Un nouvel équilibre à trouver
Avec ses criques spectaculaires, ses fonds marins riches en posidonie et ses villages emblématiques, le Cap de Creus attire chaque été une flotte impressionnante de plaisanciers et plongeurs. Cette affluence, combinée à une biodiversité particulièrement fragile, explique la sévérité du nouveau règlement.
Les autorités catalanes insistent : ces règles ne visent pas à restreindre la liberté des usagers, mais à créer un cadre durable qui permettra à tous habitants, visiteurs, navigateurs et plongeurs, de continuer à profiter du parc sans compromettre son avenir écologique.
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