Entre désert et mer : road trip côtier d’Hurghada à Marsa Alam

Une route entre sable et lumière
Dès la sortie d’Hurghada, le paysage se transforme. La ville s’éloigne, avalée par la chaleur, et la route s’étire comme un trait d’encre entre deux infinis. À droite, la mer Rouge scintille, changeant de bleu au fil des heures ; à gauche, le désert Arabique impose son silence, strié de montagnes abruptes et de vallées de grès.
Sur cette route, chaque kilomètre est un tableau. On traverse des zones où le sable semble avaler l’asphalte, puis surgissent soudain des complexes isolés, des baies aux noms évocateurs, Soma Bay, Sharm el-Naga, Coral Garden, autant de haltes où il fait bon plonger ou s’arrêter pour un café face à la mer.
Le voyage prend tout son sens ici : rouler, s’arrêter, observer. Le contraste entre la mer et la roche brute donne au trajet une intensité presque méditative.
El Quseir, le charme discret d’un port oublié
À mi-parcours, El Quseir rompt le silence. Cette ville paisible, autrefois grand port du commerce ottoman, conserve une authenticité rare. On y trouve des maisons en corail, un vieux fort restauré, des souks minuscules où le parfum du café et des épices se mêle à celui du vent marin.
Le front de mer invite à la lenteur : quelques pêcheurs, des cafés à l’ombre, un minaret qui s’élève au-dessus des toits. Loin des grands resorts d’Hurghada, El Quseir offre un visage plus intime de la mer Rouge.
Sous l’eau, la surprise continue. Les sites de plongée alentour, comme Sharm el-Quseir ou Serib Kebir, dévoilent des récifs d’une vitalité exceptionnelle. On y nage parmi les coraux durs, les poissons-perroquets et les bancs de fusiliers argentés, sans croiser foule.
Les trésors du sud : Abu Dabbab et Marsa Shagra
En descendant vers le sud, la route devient presque désertique. Le paysage se vide, la mer s’élargit, et les hôtels se font rares. On entre dans une Égypte plus sauvage, plus vraie.
À Abu Dabbab, la plage se distingue par sa baie en croissant et ses herbiers sous-marins où viennent se nourrir les tortues vertes et, parfois, le discret dugong. Les plongeurs partent souvent au lever du jour pour surprendre ces géants paisibles.
Un peu plus loin, Marsa Shagra s’impose comme une escale incontournable. Ce village de plongée, géré depuis des décennies dans un esprit d’éco-responsabilité, fonctionne presque en autonomie : panneaux solaires, gestion de l’eau, pas de plastique. L’ambiance y est communautaire, entre passionnés de mer, chercheurs de silence et voyageurs solitaires. Les récifs accessibles depuis la plage sont parmi les plus riches du pays : gorgones, poissons-lions, barracudas et parfois des dauphins de passage.
Marsa Alam, la mer à l’état pur
Le terminus du voyage, Marsa Alam, semble flotter entre modernité et nature brute. La petite ville s’anime autour de son port et de quelques cafés, mais c’est surtout sa côte sud qui fascine : longues plages désertes, hôtels discrets, croisières plongée vers les récifs légendaires d’Elphinstone ou de Sataya, le "lagon des dauphins".
Les fins d’après-midi y sont magiques. Le soleil descend derrière les montagnes, la mer devient dorée, et les silhouettes des palmiers se découpent sur l’horizon. Tout ici pousse à ralentir, à contempler, à respirer.
Infos pratiques
Itinéraire : Hurghada - Soma Bay - El Quseir - Abu Dabbab - Marsa Alam (environ 4 h 30 à 5 h de route).
Saison idéale : d’octobre à avril, pour profiter d’une chaleur douce et d’une mer d’une transparence exceptionnelle.
Transport : voiture de location ou chauffeur privé ; la route est sûre et ponctuée de postes de contrôle.
Hébergements : du resort tout confort à Soma Bay aux écolodges de Marsa Shagra, en passant par les hôtels historiques d’El Quseir.
À ne pas manquer : la visite du fort ottoman d’El Quseir, un snorkeling à Abu Dabbab, une plongée à Elphinstone et un coucher de soleil sur la route du retour.
Une Égypte à ciel ouvert
Ce voyage entre Hurghada et Marsa Alam raconte bien plus qu’un simple trajet : c’est un fil tendu entre le désert et la mer, entre modernité et nature intacte. On y retrouve l’essence du voyage lent, celui qui laisse le temps de sentir la chaleur du sable, de goûter le sel sur la peau et d’écouter le silence. La mer Rouge n’est pas qu’un décor : c’est un monde à part, où la lumière change tout, et où l’aventure commence souvent là où la route s’arrête.
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