La Cour des comptes épingle dans un récent rapport le dispositif de contrôle de la sécurité des navires qui n'est "plus adapté aux priorités de la sécurité maritime de la France", et porte un constat sévère sur la flottille de pêche française.
La Cour appelle à une "profonde réforme et à une réorganisation du système, à moyens constants" dans un contexte de grandes tensions budgétaires.
Le réseau d’inspections et de contrôles s’est développé "depuis plus d’une décennie, sans stratégie ni ligne directrice anticipant l’avenir", regrette la Cour qui évoque un système "conçu dans un contexte de crise et dans l’urgence des mesures à prendre pour satisfaire l’opinion publique et la représentation nationale, à juste titre choquées par les conséquences de graves sinistres maritimes sur notre environnement côtier".
La cour conseille de "s’inspirer des réalisations de pays maritimes étrangers comparables qui ont réussi à alléger et réorienter leurs dispositifs de contrôles sur leur pavillon national, sans dégrader la qualité de leur flotte notamment celle naviguant à l’international, souvent en croissance comparée à celle de la France".
Quant à la flotte de pêche française, "mal suivie et insuffisamment connue au niveau central", elle "souffre de plusieurs handicaps défavorables à la sécurité des navires et des équipages", selon la Cour qui évoque une "flotte vieillissante et de plus en plus inadaptée".
"La moyenne d’âge des navires de métropole est de 25 ans en 2010 et seuls 30 % des navires ont moins de 20 ans", constate-t-elle.
"Le monde de la pêche maritime est marqué par un nombre proportionnellement élevé de décès et d’accidents du travail comparé aux autres secteurs d’activité (..) l’administration des affaires maritimes devrait s’attacher à renforcer son rôle dans l’organisation et le pilotage des programmes d’interventions en matière de sécurité des navires et des marins à la pêche", préconise la Cour des comptes.