Les effets sur l'environnement des fuites d'eau radioactive à la centrale accidentée de Fukushima ne doivent pas tant inquiéter, a assuré mercredi le président de l'autorité nucléaire, dans le sillage du Premier ministre japonais.
"On ne peut pas nier que de l'eau contaminée fuit (dans la nature), mais il n'est pas nécessaire de s'inquiéter outre-mesure des conséquences environnementales", a expliqué Shunichi Tanaka, lors d'une conférence de presse. "Je ne pense pas que ce que M. Abe a dit soit scientifiquement faux. Il est néanmoins nécessaire de prendre des dispositions pour mettre fin à ces fuites", a-t-il ajouté. Et de préciser: "dire que ce n'est pas inquiétant ne signifie pas qu'il ne faut rien faire".
M. Tanaka était interrogé sur son sentiment après les propos rassurants tenus par le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, samedi devant le Comité international olympique (CIO), avant que Tokyo ne soit choisie pour accueillir les jeux Olympiques de 2020.
En réponse à une question d'un membre du CIO sur les récentes fuites d'eau radioactive à Fukushima, M. Abe a affirmé : "ne regardez pas les titres des journaux, regardez la réalité: les conséquences sont bloquées dans la zone de 0,3 km2 du port" du complexe atomique et "il n'y a pas eu, il n'y a pas, il n'y aura pas de soucis sur la santé".
Les assertions de M. Abe ont créé un certain malaise parmi les citoyens japonais qui ont bien du mal à évaluer le risque représenté par l'écoulement de 300 tonnes d'eau radioactive par jour dans l'océan Pacifique voisin de la centrale, tout comme le danger de réservoirs à la fiabilité douteuse qui stockent des centaines de milliers de tonnes d'eau très polluée.
"Savoir si la situation est sous contrôle ou non est une appréciation personnelle, cela varie d'un individu à l'autre", a botté en touche M. Tanaka. "Le plus effrayant qui pourrait arriver à la centrale ce serait un séisme ou un tsunami qui défasse le travail déjà fait", selon lui. La compagnie gérante du site, Tokyo Electric Power (Tepco) "n'a pas géré le problème des fuites de façon appropriée", a-t-il néanmoins reconnu, saluant la décision du gouvernement de prendre la direction des opérations.