Un réchauffement des eaux du Pacifique ouest s'est accompagné de cyclones de plus en plus puissants sur la Chine, la Corée du Sud et le Japon sur les trois dernières décennies, selon une étude publiée dans la revue Environmental Research Letters.
Réalisée par une équipe de chercheurs conduite par Chang-Hoi Ho, professeur à l'Université nationale de Séoul, cette étude a analysé cinq séries de données concernant les cyclones tropicaux observés dans la partie nord-ouest du Pacifique entre 1977 et 2010. Les côtes de Chine, de Corée du Sud et du Japon ont connu sur cette période des cyclones de plus en plus puissants, ce que les chercheurs attribuent à des modifications dans la température de surface des eaux et dans la circulation de courants aériens au-dessus des eaux côtières.
En effet, le dernier rapport partiel du Giec, publié en septembre 2013, précisait que la surface supérieure de l'océan s'était réchauffée de 1971 à 2010. Ce réchauffement est évalué à environ 0,1 degré Celsius par décennie pour les 75 mètres proches de la surface, jusqu'à 0,015°C à moins 700m.
Selon la revue Environmental Research Letters, la circulation de Walker, un système de circulation atmosphérique au-dessus du Pacifique, s'est renforcée avec l'augmentation de la différence de la température entre l'ouest du Pacifique, plus chaud, et le Pacifique central et oriental, plus froid. Les cyclones ont davantage eu tendance à remonter le long des côtes de la mer de Chine méridionale. Ce qui signifie, selon les chercheurs, qu'au moment où ils frappaient la côte nord-est de l'Asie, ils avaient accumulé plus d'énergie qu'habituellement.
Comme les prévisionnistes de METEO CONSULT/La Chaîne Météo l’évoquaient précédemment dans un article daté du 14 novembre 2013, cette constatation du réchauffement des eaux de surface des océans a son importance, car les cyclones puisent leur énergie dans la chaleur de la mer. « Les modèles climatiques ont tendance à indiquer que les lieux de formation des cyclones devraient rester quasiment les mêmes dans les décennies à venir, indique Régis Crépet. Seule l’intensité des cyclones les plus développés pourrait augmenter ainsi que le potentiel de fortes pluies. »
LIRE AUSSI :
Super Typhon : doit-on incriminer le réchauffement climatique ?