Le sud de la France est en alerte aux fortes précipitations - des records vieux de plus de 30 ans ont été battus - et la côte Atlantique se prépare à un nouveau week-end tempétueux.
Le sud de la France n'avait pas vu autant d'eau pour un mois de janvier depuis plusieurs dizaines d'années. Ainsi, la ville de Nice a d'ores et déjà dépassé un record de précipitations datant de janvier 1978: la station azuréenne a ainsi enregistré 283 mm de pluies depuis le jour de l'an alors que le précédent record était de 264 mm. Le Sud-Est a connu trois épisodes particulièrement intenses (le 4 janvier, du 16 au 18 et enfin le 29 et 30) liés à des dépressions plongeant en Méditerranée et se retrouvant bloquées au-dessus de nos côtes. Le Sud-Ouest s'est également retrouvé les pieds dans l'eau mais cette fois-ci en raison de précipitations quasi quotidiennes à partir de la mi-janvier, en relation avec l'orientation générale et persistante des vents au nord-ouest. Dans ces conditions, les nombreuses perturbations arrivant de l’océan se sont bloquées sur le relief des Pyrénées, accentuant et participant à la persistance d’un temps pluvieux et instable sur les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Les niveaux records devraient donc être là aussi dépassés avec déjà 283 mm de précipitations enregistrés mercredi soir à Dax, pour un record de 296 mm (1986), ou 174 mm à Mont-de-Marsan, pour un record de 196 mm (1986). Les précipitations qui touchent en ce moment la moitié sud de la France ne sont donc pas aussi importantes que celles de la mi-janvier mais elles arrivent sur des sols saturés qui font craindre de nouveaux débordements. Les départements des Alpes-Maritimes(06), des Bouches-du-Rhône(13), la Corse du Sud(2A), le Gard(30), la Haute-Corse(2B), le Var(83) et le Vaucluse(84) ont donc été placés en alerte par Météo Consult.
Situation explosive jusqu'en seconde partie de semaine prochaine
Le week-end à venir ne devrait pas faciliter l'écoulement des eaux pluviales sur la côte Atlantique avec un cocktail explosif de vents violents, de surcôte du niveau de la mer en raison du régime dépressionnaire, de houle haute et puissante nourrie par un hiver très tempétueux et de forts coefficients de marée. "Nous surveillons attentivement la Bretagne Sud et surtout le Finistère pour les risques d'inondations, explique Pascal Scaviner, responsable du service des prévisions pour Météo Consult. En effet, nous aurons de forts vents de sud." Les coefficients de marée approcheront les 115 ce week-end et le risque sera maximal deux heures avant et deux heures après la pleine mer.
"La semaine suivante s'annonce également instable, au nord comme au sud, observe le spécialiste météo. En effet, nous allons connaître dans un premier temps une situation de blocage en raison de l'anticyclone russe qui empêchera les perturbations de s'évacuer vers l'est. Puis, le flux va progressivement s'orienter au sud, faisant remonter des dépressions de Méditerranée." Notre hiver tempétueux n'a pas dit son dernier mot.