L'avenir des baleines au menu d'une réunion internationale

Par AFP/Nautisme.com

Le sort des baleines - traquées par les chasseurs, blessées lors de collisions avec des bateaux ou piégées dans des filets de pêche -, fera l'objet d'âpres discussions à partir de lundi en Slovénie devant la Commission baleinière internationale (CBI).

Le sort des baleines - traquées par les chasseurs, blessées lors de collisions avec des bateaux ou piégées dans des filets de pêche -, fera l'objet d'âpres discussions à partir de lundi en Slovénie devant la Commission baleinière internationale (CBI).

A Portoroz, sur la côte adriatique où la 66e réunion bisannuelle se tiendra jusqu'à vendredi, les débats s'annoncent vifs, les 88 membres de la CBI étant profondément divisés entre partisans et adversaires de la chasse.

Principales pommes de discorde : la chasse menée tous les ans par le Japon officiellement au nom de la science, accusée d'avoir au contraire pour objet un approvisionnement alimentaire, et une proposition de sanctuaire pour baleines dans l'Atlantique Sud.

Pays chasseurs, le Japon, la Norvège et l'Islande s'opposent traditionnellement à la plupart des autres membres qui tentent de trouver un équilibre entre souveraineté nationale, droits des peuples autochtones, culture et préservation des ressources naturelles.

Pour les défenseurs de l'environnement, il est aussi question de cruauté. "La chasse a la baleine n'a pas sa place au XXIe siècle. Elle appartient au passé et est profondément inhumaine", a déclaré à l'AFP Claire Bass, de l'ONG Humane Society International. "Il n'y a pas de manière humaine de tuer les baleines en mer", souligne-t-elle. Beaucoup meurent après une longue agonie des suites de blessures horribles infligées par des harpons aux pointes explosives.

La réunion marque le 70e anniversaire de la création de la Commission et le 30e anniversaire de l'entrée en vigueur d'un moratoire sur la chasse qui a sans doute empêché la mise à mort de dizaines, voire de centaines ou de milliers de cétacés. Ce moratoire a permis à de nombreuses populations de baleines de se reconstituer après avoir failli disparaître au XXe siècle, chassées pour leur chair et leur graisse. La commission n'autorise la capture des baleines que dans le cadre d'un permis de chasse de subsistance pour peuples autochtones. Il est délivré à des communautés traditionnelles en Amérique du Nord, en Russie, au Groenland et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dans les Caraïbes. Le Japon fixe ses propres quotas pour ce qu'il qualifie de chasses à but scientifique. La Norvège et l'Islande pratiquent des chasses commerciales en profitant de failles juridiques.

Selon la CBI, depuis 1985, 16.235 baleines ont été tuées au nom de la science, 24.381 à des fins commerciales et 10.139 dans le cadre des permis aux autochtones. Le Japon avait été contraint de renoncer à la saison 2014-2015 après une décision de la Cour internationale de justice. Mais il a repris la chasse la saison suivante, capturant plus de 300 cétacés. La viande finit dans les supermarchés et les restaurants, conformément aux règles de la CBI, selon lesquelles les baleines capturées pour la science doivent être mangées.

Au menu des discussions figure une proposition de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande de définir un processus rigoureux d'examen des programmes de pêche à des fins scientifiques. Le plus gros chasseur est de loin la Norvège, avec 736 baleines tuées en 2014. La même année, l'Islande en a capturé 161. Les chasses de subsistance ont conduit à la mort de 355 baleines en 2014. Les captures les plus importantes ont eu lieu au Groenland (176), dans la région de Chukotka, en Russie (124) et en Alaska (53).

Autre dossier crucial : la proposition de plusieurs pays (Argentine, Brésil, Gabon, Afrique du Sud et Uruguay), qui, pour protéger le tourisme d'observation des baleines, veulent créer un sanctuaire de 20 millions de kilomètres carrés dans l'Atlantique Sud. Elle n'avait pas pu être adoptée lors de réunions précédentes, la majorité de 75% nécessaire n'ayant pas été atteinte. Pour John Frizell, de Greenpeace, la création de ce sanctuaire "serait une étape énorme dans la protection des baleines".

Les défenseurs de l'environnement feront aussi pression pour que la CBI s'attelle au problème des prises accessoires lors des pêches, qui entraînent chaque année la mort de 300.000 baleines, dauphins et marsouins.



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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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