Gabart a explosé le record de Coville de 6 jours (49 j le 25 décembre 2016) à bord d'un maxi-trimaran de la catégorie très élitiste et toute récente des Ultim (32 m de long pour 23 m de large maximum). Son bateau était bien plus performant que le bateau de Coville, un 15 ans d'âge complètement revisité en 2014. Seul un marin à bord d'un multicoque Ultim peut donc améliorer ce record. Or ces bateaux, qui coûtent une dizaine de millions d'euros, ne sont l'apanage que d'une poignée de navigateurs.
"Moi en tout cas non, c'est sûr que je n'irai pas maintenant. Ce n'est pas un objectif pour moi, ni pour l'équipe et le sponsor. On a tous cette échéance de (décembre) 2019", souligne Le Cléac'h, 40 ans, qui doit d'abord apprendre à naviguer vite avec son bateau pour rivaliser avec un marin de longue expérience comme Coville (49 ans) ou un Gabart (34 ans) qui maîtrise désormais sa machine. Reste Josse (42 ans), 2e lors de la Transat Jacques-Vabre. Hors du collectif Ultime, il pourrait se coller au record mais préfère la compétition. "Je ne sens pas Sébastien avoir envie", glisse Coville.
Quant à Joyon, le seul de l'Histoire à avoir battu deux fois le record du tour du monde en solitaire (2004 et 2008), il lui faudrait un nouveau bateau... Ce qui signifie un délai de 2 ans pour ce grand marin de 61 ans, qui ne s'est pas positionné sur sa participation à la course autour du monde des Ultim en 2019.
Reste que le record du tour du monde en solitaire pourrait tomber lors de la course des Ultim, dont le départ sera donné à Brest le 29 décembre. "La barre est très haute, il faudrait quand même un sacré concours de circonstances pour que le record soit battu sur la course autour du monde mais l'engagement et la concurrence fait qu'on peut se pousser plus les uns les autres. Rien n'est impossible", assure Le Cléac'h.