Il y a 30 ans, la construction navale s'effondrait en Méditerranée française, jetant des milliers de salariés au chômage. Aujourd'hui, grues et formes de radoub, des bassins d'entretien, ont repris du service dans une région devenue un important pôle de réparation des yachts et paquebots.
"La région est sur la carte mondiale de la réparation, elle est compétitive par rapport à l'Italie et l'Espagne", estime François Lambert, délégué général du Groupe de construction et activités navales (Gican), co-organisateur du salon international Euromaritime organisé à Marseille de mardi à jeudi.
Au bout du port de la deuxième ville de France se dresse face à la mer un bateau de croisière de la compagnie américaine Norwegian Cruise Line. Le géant des mers est à sec dans la "forme 10", un bassin grand comme quatre terrains de football (465 mètres de long sur 85 de large), pour un entretien de sa coque et des travaux de modernisation de son intérieur.
Atlas, l'ascenseur à bateaux
A une trentaine de kilomètres de Marseille, La Ciotat écrit une histoire de résilience navale. A la fin des annnées 1980, les chantiers de construction fermaient, étouffés par la concurrence asiatique. 4.000 emplois disparaissaient.
Désormais, La Ciotat Shipyards est un des chantiers les plus compétitifs en Méditerranée, avec Gênes et Barcelone, pour la réparation ou "refit" des yachts, y compris les méga-yachts de plus de 80 mètres. 700 personnes travaillent sur le site.
Pour rester compétitif, La Ciotat va se doter d'ici 2022 d'Atlas, un ascenseur à bateaux de 4.300 tonnes et développe un "village yachting" accueillant des entreprises spécialisées (peinture, gestion des mâts, désign d'intérieur, chaudronnerie...). Objectif: doubler le nombre d'emplois en cinq ans.