En Martinique, en Guadeloupe ou à La Réunion, où les plages font partie du quotidien, beaucoup ont fait fi des consignes de confinement pour lutter contre le coronavirus, obligeant les autorités à prendre jeudi et vendredi des arrêtés d'interdiction.
La Guadeloupe est le territoire ultramarin le plus touché par le coronavirus, avec 45 cas avérés jeudi soir. Mais de nombreuses personnes se baignaient, marchaient en petit groupe le long de la promenade qui borde le lagon. Les plages sont un lieu de socialisation en Outre-mer : on s'y retrouve pour les repas familiaux, ou pour des rassemblements entre voisins ou amis, autour de grands barbecues qui durent toute la journée ou toute la soirée. Sans compter les touristes, omniprésents toute l'année. A Saint-Barth' (qui recense 5 cas, dont trois guéris), la collectivité avait invité dès mercredi à "ne pas excéder une demi-heure (un peu de marche, un bain) de plage".
En Martinique, des vacanciers ont essayé de profiter de leurs derniers jours sur la plage de Sainte Anne, ville touristique du sud. "Nous avions préparé ce voyage et c'était notre premier grand séjour après 40 ans de mariage", justifie Flore, une Nantaise installée sur un banc sur la plage des Salines, en vacances avec son époux, sa soeur et le mari de celle-ci. "En attendant notre départ demain, nous profitons des accras et du planteur".
Pas de prise de conscience non plus en Guyane. A Awala-Yalimapo, commune de l'ouest guyanais de 1.400 habitants, "les quelques pirogues de pêcheurs vont toujours à la pêche, et ceux qui ont l'habitude d'aller à la plage au réveil continuent d'y aller. Tout comme ceux qui vont voir les traces des tortues dans le sable", raconte à l'AFP Franck Appolinaire, un habitant. La commune est un site réputé de pontes des tortues marines.
A Mayotte (6 cas de coronavirus), dans l'océan indien, un arrêté préfectoral interdit depuis vendredi "tout accès aux plages du littoral et plans d'eau intérieurs" jusqu'au 15 avril.
A La Réunion (38 cas de coronavirus), pas encore d'interdiction préfectorale, mais plusieurs communes ont déjà pris des arrêtés d'interdiction locaux.