Le sauvetage côtier, un sport pour dompter les dangers de la mer

Loisirs nautiques
Vendredi 9 septembre 2022 à 16h23

"On se rappelle plus des sauvetages que des médailles": le sauvetage côtier, qui organise ses championnats de France à Hossegor (Landes), est un sport avant tout destiné à sauver des vies en mer.

Parmi les 700 participants réunis pendant quatre jours jusqu'à samedi, on trouve des sauveteurs à l'année ou saisonniers, mais aussi de simples passionnés de ce sport (six épreuves individuelles comme le sprint, la nage, le surf ski (kayak), la planche de sauvetage... et les relais) qui a vu le jour en Australie en 1902.

"Notre vocation ultime est de sauver des gens, d'aller les chercher rapidement dans l'eau, les sortir et les mettre rapidement en sécurité", rappelle Hervé Bouhineau, président du club Hossegor Sauvetage côtier, organisateur de la compétition.

L'essentiel des concurrents vient des clubs de la côte sud Atlantique, dont les précurseurs Hossegor et Lacanau (Gironde), créés tous les deux en 1994. Ils sont rompus aux dangers de l'océan, notamment les "baïnes", ces courants qui se créent autour des bancs de sable, difficiles à appréhender et à reconnaître; ou les +shorebreak+, ces vagues qui se cassent au bord de la plage.

Mais on trouve aussi des Sétois, des Toulousains, des Bretons et mêmes de vrais +terriens+ qui s'entraînent en piscine ou sur des plans d'eau, sans vagues ni baïnes.

- "Une course de dingue" -

Anne, 50 ans, licenciée à Saint-Brévin (Loire-Atlantique), vient d'achever son "Ocean man", l'épreuve phare du sauvetage côtier qui mêle nage, planche et surf ski avec une transition en course à pied. Avignonnaise de résidence, elle s'entraîne en piscine avec les triathlètes du Pontet (Vaucluse) ou à l'École de sauvetage côtier de Marseille.

"Il n'y a pas de baïne en Méditerranée, explique-t-elle. On en entend parler à la télé ou à la radio mais nager dedans, c'est horrible. C'est une course de dingue, il y a tellement de courant, on lutte pour passer la bouée, on est obligé de s'accrocher à elle. Imaginez un sauvetage dans ces conditions! Je finis comme une crêpe".

Olivier, 53 ans, caviste à Rennes et licencié au Breizh Sauvetage Côtier, en termine avec le surf ski. "Je me suis pris au jeu en suivant mes enfants qui faisaient du sauvetage. Avant je faisais de la planche à voile et du dériveur, là, c'est pluridisciplinaire. Ça grandit, ça véhicule des valeurs humaines, des valeurs d'entraide. Ça n'a rien à voir avec la tenue d'un poste de secours".

- Pédagogie et prévention -

"Comparer sauvetage côtier et Pamela Anderson (l'actrice américaine qui jouait dans la série télévisée Alerte à Malibu, ndlr), c'est péjoratif", glisse Philippe, juge officiel de la compétition originaire de Biarritz. "On est là pour former des jeunes à devenir secouriste. Aujourd'hui, 50% des MNS (maîtres nageurs sauveteurs) viennent du sauvetage côtier".

Julien Lalanne observe ce petit monde. Issu lui aussi du côtier - il a vécu en Australie et a été champion d'Europe - il est responsable de la surveillance des plages d'Hossegor et ne voit "que des avantages à s'entraîner à l'année sur les plages".

Connaissance parfaite de l'environnement et du danger, condition physique au top, la discipline suppose aussi "un petit supplément d'âme". On pratique ce sport "pour être le meilleur, le plus rapide, avoir des médailles mais surtout pour aller sauver des gens et des vies. À la fin, on se rappelle plus des sauvetages que l'on a faits que des médailles", assure ce chantre de la pédagogie et de la prévention.

Durant l'été 2021, 394 personnes sont mortes de noyade en France, selon des chiffres publiés fin juin par Santé publique France (environ 1.000 au total sur l'année). La moitié des noyades accidentelles a lieu en mer mais un quart seulement y sont mortelles, une proportion bien moins élevée qu'en plan d'eau ou en cours d'eau, où la surveillance des baignades est moindre, voire inexistante.

"Les accidents les plus dramatiques se déroulent dans les endroits qui ne sont pas surveillés ou sur des horaires où il n'y a pas de sauveteurs", souligne Julien Lalanne.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l'atout voyage et évasion de l'équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l'actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne. Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant Ros
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Sophie Savant Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l'édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com. Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l'Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
François Tregouet
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François Tregouet
Depuis toujours, François est passionné de voile en général et de multicoques en particulier. En croisière ou en course, de l’Europe à l’Australie, il ne les délaisse que lorsque le règlement l’exige : Mini-transat, Fastnet, Giraglia… Jamais rassasié de nouveautés, il a assisté à la plupart des salons sur les cinq continents. Depuis 2018 il se consacre entièrement à la rédaction et à l’information, notamment pour Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s'est toujours intéressé à l'équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l'auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d'occasion et qui décrivent non seulement l'évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son Targa 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
Eric Mas
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Eric Mas est l'un des fondateur de METEO CONSULT – La Chaîne Météo. Éminent spécialiste de météo, Eric est également un marin passionné qui a routé les plus grands skippers sur toutes les eaux du globe : VDH lors du premier Vendée Globe, Philippe Jeantot, Jean Maurel, Michel Desjoyeaux, Francis Joyon, et tant d'autres. Actuellement il participe au projet de Lalou Roucayrol sur son multi 50.
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