Après trois jours de navigation effrénée depuis Le Havre sur la Transat Jacques Vabre 2023, Clarisse Crémer et Alan Roberts, à bord de l’IMOCA L'Occitane en Provence, continuent de naviguer à vive allure vers la Martinique.
Avec encore 2800 miles nautiques à parcourir avant d'atteindre la ligne d'arrivée, la course promet d'être une aventure exaltante jusqu'au bout. Les premiers jours, entre Le Havre et le Cap Finisterre, ont été marqués par des conditions météorologiques redoutables, mais l'équipage a tenu bon, et se prépare à entamer la deuxième moitié de la compétition.
Des premières heures sans répit
À 14h CET cet après-midi, l'équipage s'est hissé à la 9e position, et l'esprit de compétition persiste. Les premières heures de la course ont été éprouvantes, avec des vents violents et des vagues tumultueuses rendant le sommeil impossible. Alan Roberts partage son expérience : "Les deux premiers jours, la vie à bord était difficile. C'était assez violent, le bateau tapait très fort, on était très secoués. Nous allions vite, mais nous n'avions pas le temps de faire une pause ou même de manger. Les niveaux d'énergie étaient faibles. »
Heureusement, la situation s'est améliorée, et la troisième nuit a offert un répit bienvenu avec des vents plus modérés, permettant à l'équipage de L'Occitane en Provence de recharger ses batteries pour la suite de la compétition. « Actuellement, dans des vents plus légers de 12 à 17 nœuds avec une vague plus longue, nous avançons. Le bateau est beaucoup moins violent que les premiers jours, et nous avons pu dormir ! » - se réjouissait Alan Roberts ce matin.
Désormais, ils sont au coude à coude avec l'IMOCA V&B de Maxime Sorel, un adversaire de taille, intensifiant encore la compétition.
Des réparations en mer
Clarisse Crémer nous partageait ce matin leurs premières réparations à bord : "Hier, Alan est monté dans le mât (ce champion !), pour réparer le lazy jack qui s’était cassé ! Comme il a beaucoup plu les premières nuits, et que je lazy jack était cassé, ça faisait des poches d’eau dans les ris. Et ces poches d'eau peuvent vraiment déchirer la grande voile. C'était un peu chaud. On n’arrêtait pas d'aller vider des seaux d'eau entiers. On a passé un sacré bout de temps tous les deux dehors à essayer de rerabanter la grand-voile pour qu'elle soit bien serrée." Victoire pour notre duo, le lazy jack réparé, l’IMOCA a pu reprendre sa course normalement.
Depuis assure la skipper « nous touchons du bois, tout va bien. Nous faisons beaucoup de stratégie météo parce que la route n’est pas très claire pour la suite. »
Route nord ou route sud ?
Justement, c’est la grande question qui se pose désormais. Pour la suite de la course, deux itinéraires se dessinent : passer au Nord ou au Sud d'une dépression traversant l'Atlantique. Clarisse et Alan envisagent actuellement la route Sud, comme l'explique Alan Roberts à bord : "Nous nous dirigeons maintenant vers le Sud. Certains pourraient virer de bord et se diriger vers les Açores pour essayer la route du nord. Mais je pense que la route du nord pourrait être assez violente. L'itinéraire sud est plus sûr à l'heure actuelle."
Clarisse Crémer souligne le dilemme : "Le problème est que la route Nord reste pour l’instant la route préférée des routages. Donc ce n’est pas une décision facile à prendre."
Ceux qui opteront pour la route Sud devront affronter les petits airs associés à l'anticyclone des Açores avant d'être récompensés par les alizés d'est autour de la latitude des Canaries. L'équipe de L'Occitane en Provence est prête à relever ce nouveau défi, déterminée à tirer le meilleur parti de chaque condition météorologique.