LA VINGT-ET-UNIÈME NUIT. Thomas Coville (2e) a dépassé le Cap Leeuwin dans la nuit. Mais il n’a pas eu vraiment le temps d’en profiter, la faute à une dépression très active dans son Sud qui l’oblige à faire une route très Nord. Armel Le Cléac’h (3e), concerné lui aussi, devrait également empanner vers le Nord-Est. De son côté, Charles Caudrelier (1er) poursuit son cavalier seul. Depuis qu’il a dépassé la Tasmanie, il est désormais dans la 2e partie du parcours de ce tour du monde. Un parcours que vous pouvez suivre dans notre dossier spécial ARKEA ULTIM CHALLENGE.
Le répit a été de courte durée. Certes, Thomas Coville a dépassé le 2e cap du parcours, le Cap Leeuwin, dans la nuit de dimanche à lundi, à 1h35 (heure française, 00h37 TU) après 21 jours et 12 heures de course. Mais rien n’est facile pour autant. Le skipper de Sodebo Ultim 3 fait néanmoins une route très Nord. En cause ? « Un flux très actif, du vent fort et une mer dure dans son Sud, précise Fred Le Peutrec de la direction de course. Il ne va pas pouvoir plonger plus au Sud pour ne pas se confronter aux conditions de mer les plus virulentes ».
Le Cléac’h devrait grappiller sur Coville
Un enjeu qui concerne aussi Armel Le Cléac’h qui pointe à près de 700 milles de là. Le Maxi Banque Populaire XI est « entre deux dépressions. Une dans son Ouest dont il va pouvoir s’échapper en empannant, l’autre dans son Sud, identique à celle de Thomas ». L’Ultim bleu et blanc devra donc « prolonger son bord Nord-Est en bâbord amure » afin de « minimiser les conséquences d’une mer formée ». Il n’empêche, Armel pourrait continuer à grappiller quelques milles sur son premier poursuivant. « Ce ne sera pas forcément visible rapidement en distance au but mais ce sera le cas s’il arrive à maintenir des vitesses moyennes plus élevées ». En cette fin de nuit, il progressait à 32 nœuds contre 16,6 nœuds pour Sodebo Ultim 3.
Caudrelier engrange, Marchand aussi
Dans le même temps, Charles Caudrelier semble bien loin des problématiques de ses deux rivaux. Contrairement à eux, il peut continuer à progresser sur une route directe. Le Maxi Edmond de Rothschild est « à l’avant d’un front » avec une « mer agitée mais correcte ». Résultat : il a passé la nuit à 32 nœuds de vitesse, conserve l’écart et surtout peut gérer son effort. En dépassant la Tasmanie hier, Charles Caudrelier peut également se targuer d’être désormais dans la 2e partie du parcours.
À plus de 5 500 milles plus à l’Ouest, Anthony Marchand, lui, continue sa progression dans l’océan Indien. Il doit faire face à un anticyclone devant lui. Fred Le Peutrec explique : « il a un petit passage dans son Sud avec un autre front du Nord qui va lui permettre d’avancer à bâbord amure sur son bon flotteur (celui avec le foil restant NDRL) afin de continuer à avancer correctement ».
Éric Péron, qui a quitté Cape Town hier soir, a dû prendre son mal en patience, la faute à une absence de vent en sortant de la baie sud-africaine. Mais ça ne devrait pas durer. « Il a dans son Ouest un flux de Nord, Nord-Ouest assez fort qui devrait le concerner dans la journée». De quoi gagner en vitesse et mettre le cap au large à son tour.