Armel Le Cléac’h et Thomas Coville sont entrés dans l’océan Pacifique, mercredi soir. Le premier est parti longer les côtes de l’Australie ; le second fait escale technique à Hobart. Ce jeudi matin, tous temporisent.
C’est en empruntant une route peu conventionnelle, dictée par la présence d’une dépression tempétueuse sur la trajectoire directe, que Armel Le Cléac’h est entré dans l’océan Pacifique mercredi soir, à 22h13’50. Entré dans l’océan Indien le 23 janvier à 13h22, le skipper du Maxi Banque Populaire XI n’a pas chômé sur la traversée d’ouest en est, au point de menacer le tout frais record établi par Charles Caudrelier établi le 28 janvier dernier (8j 8h 20’).
Ces quelques minutes manquantes soulignent les capacités de vitesse du Maxi Banque Populaire XI dans des conditions favorables à la vitesse. La performance est ébouriffante, mais le hic, c’est la suite. Une monstre dépression circule sur la route idéale, qui intime au bon marin qu’il est de ne pas tenter le diable et d’aller chercher des vents un peu moins soutenus que les 35 nœuds établis (et les 50 nœuds en rafale), mais surtout, une mer plus maniable pour son géant à trois pattes.
Depuis hier, Le Cléac’h dessine donc une trajectoire peu commune, qui l’a fait entrer dans l’océan Pacifique par le détroit de Bass, qui joint l’Australie à la Tasmanie, Melbourne à Hobart. Ce jeudi matin, c’est au plus près de la côte australienne que navigue le géant bleu à toute petite vitesse. À l’abri du continent, Armel Le Cléac’h assure effectue un check du bateau. Si cela devait s’éterniser, on pourrait en conclure qu’il ne s’agit pas d’un check en bois. En tout cas, il n’y a rien d’incongru à prendre son temps pour tout vérifier avant d’entrer dans l’océan Pacifique, surtout quand 3000 milles devant, le leader est brillant et servi par une météo complice.
À 19h57 ce mercredi a débuté l’escale technique de Sodebo Ultim 3, qui doit durer au moins 24 heures selon les règles de course. Parvenue à Hobart, l’équipe technique a du pain sur la planche : un balcon avant, un filet de protection bâbord et un système de foils sont parmi les problématiques techniques à résoudre. Vous pourrez retrouver les informations concernant cette escale dans l'article : Escale Technique à Hobart pour Thomas Coville et SODEBO ULTIM 3 , disponible dans le dossier spécial ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST. La question de sécurité est évidente et l’arrêt, à peu près à mi-course, va de soi. Si l’équipe technique est en mesure de résoudre ces problèmes en moins de 24 heures, l’escale risque de durer un peu plus longtemps : deux dépressions passent, coup sur coup, sur la Tasmanie. La question que pourraient se poser le skipper et sa cellule de routage pourrait être la suivante : « Est-il réellement utile d’aller se frotter à la dépression ? »
Et sinon ?
Au milieu du Pacifique, Charles Caudrelier a connu des petites séquences plus lentes, sortant parfois de la pression, et ralentissant. Petites vérifications techniques pour se préparer à affronter le cap Horn d’ici quelques jours, puis la remontée de l’Atlantique ? La journée en dira un peu plus. À petit trot, Anthony Marchand a atteint les îles Kerguelen (leur longitude, tout au moins). Actual Ultim 3 a connu des jours avec plus de vent… Éric Péron a ses séquences de hautes pressions et de vitesses faibles également. Décidément, les routes des skippers sont bien différentes.
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE