LA VINGT-CINQUIÈME NUIT. Ce vendredi matin, l’équipe du Maxi Edmond de Rothschild a expliqué que son skipper a "pris la décision de mettre sa course sur pause pour une durée indéterminée". En cause ? Les conditions météorologiques attendues autour du cap Horn "absolument incompatibles" pour continuer sa progression. "Nous avons fait le choix d’être patient", précise Charles qui assure "garder le sourire et rester positif".
Des vents violents de 50 à 70 nœuds, une mer très forte, deux dépressions qui barrent la route… S’aventurer au large de la Terre de Feu, au fameux cap Horn, a tout d’une mission plus que périlleuse. C’est donc ce qui a poussé Charles Caudrelier et son équipe routage à prendre une décision forte : "mettre sa course sur pause". Dans un communiqué publié ce matin, l’équipe reconnaît qu’il s’agit "d’un choix de route singulier » mais «indispensable pour la préservation de l’homme et de la machine".
"C’était un guet-apens qui se serait refermé sur nous"
Charles devait passer le cap Horn ce dimanche 4 février. Or, une dépression australe fait du Nord-Est et une seconde se forme dans le Nord dans la première. "Dans les prochains jours, ces deux systèmes vont se rencontrer et fusionner, ça sera explosif", précise Erwan Israël de la cellule routage. Des rafales à plus de 70 nœuds sont attendues. Pour lui, cette décision est une évidence : "ce n’était pas envisageable de s’engager vers le Horn avec un tel scénario météo. C’était un guet-apens qui se serait refermé sur nous sans échappatoire possible puisque dans le Sud nous sommes limités par la Zone d’Exclusion Antarctique."
"C’est la première fois de ma vie qu’une telle situation m’arrive en course, a reconnu Charles Caudrelier. Nous avons fait le choix d’être patients". Le skipper aspire "à relativiser" par rapport aux autres concurrents. "J’ai un bateau et un bonhomme en pleine forme. Je garde le sourire et je reste positif même si je vais sûrement ronger mon frein en voyant les milles diminuer". Et de poursuivre : "une semaine d’avance, c’était peut-être beaucoup. Mais le cap Horn avec plus d’une journée d’avance, n’importe quel tourdumondiste en rêve et je pense que j’aurai plus que ça". En tête depuis 17 jours, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild compte à l’heure actuelle plus de 3400 milles d’avance sur ses premiers poursuivants."
Vers un franchissement du cap Horn "au mieux mardi prochain"
"Ça lui donnerait un point de passage au mieux mardi prochain, précise Guillaume Rottee. La sortie du cap Horn aurait été très problématique, au près dans des conditions très dures. Là, Charles s’attache à ralentir, entre cinq et dix nœuds, pour ne pas progresser dans l’Est". D’après la direction de course, il devrait passer le Cap Horn « au mieux mardi prochain". Parmi les conséquences de cet arrêt, il y a le fait qu’Armel Le Cléac’h (2e) va pouvoir se rapprocher légèrement du leader. "On peut s’attendre à ce qu’il y ait quatre jours d’écart entre les bateaux au passage du cap Horn de Charles".
De son côté, "la situation n’est pas simple" pour Thomas Coville. Arrivé mercredi à Hobart, le skipper de Sodebo Ultim 3 doit encore patienter. En cause ? Le passage de deux dépressions qui s’annoncent avec une mer particulièrement virulente. "Le plus raisonnable, ce serait d’attendre demain en fin de journée pour repartir". Par ailleurs, Anthony Marchand (Actual Ultim 3), longtemps englué dans une zone de molle, recommence à toucher du vent. La situation est inverse pour Éric Péron (ULTIM ACTUAL) qui bute justement sur une zone de molle. À noter, enfin, qu’Anthony Marchand est attendu au Cap Leeuwin mardi prochain.
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