LA VINGT-NEUVIÈME NUIT. Le leader, qui avait décidé de mettre sa course sur « pause » vendredi dernier pour laisser passer les fortes dépressions au cap Horn, devrait le passer d’ici une dizaine d’heures. De son côté, Armel Le Cléac’h (2e) progresse vers l’Est à 300 milles de Thomas Coville (3e). Anthony Marchand (4e) a quant à lui dépassé le cap Leeuwin hier soir.
À l’assaut d’un mythe. Ce mardi matin, Charles Caudrelier pointe à un peu plus de 300 milles du cap Horn. Le franchissement du 3e cap de ce tour de monde s’est fait désirer, la faute à des dépressions particulièrement virulentes qui balayaient la zone en fin de semaine. Après avoir marqué un temps d’arrêt, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild a repris sa marche en avant dimanche et retrouve un rythme élevé avec 30,4 nœuds en cette fin de nuit. Et la suite ne s’annonce pas de tout repos.
Caudrelier et la « piste noire »
« Il pourrait le passer d’ici une dizaine d’heures, en fin de journée pour nous, explique Fred Le Peutrec à la direction de course. Charles est déjà engagé sur la piste noire avec environ 35 nœuds et une mer formée, même si ça devrait mollir sous le vent de la Patagonie ». Le cap Horn est un passage symbolique et chargé d’histoire qui marque le retour « vers la maison ». Pourtant, la course est loin d’être terminée. « Il restera encore 7 000 milles à parcourir, rappelle Fred. Charles devra traverser l’ensemble des latitudes, remonter le long de l'Argentine et passer les Malouines. Puis, il devrait passer l’anticyclone de Sainte-Hélène, le pot-au-noir, sortir de l’alizé de Nord-Est en espérant une dépression qui le ramène jusqu'à Brest... Il aura une route complexe donc avec plusieurs systèmes météo à exploiter ».
Derrière, à plus de 2 700 milles de là, le cap Horn est encore loin mais le « match dans le match » Le Cléac’h-Coville se poursuit. Le skipper du Maxi Banque Populaire XI s’est repositionné en faisant de l’Est après le contournement de la Nouvelle-Zélande. «Désormais, les deux marins sont dans le même système météo, avec la même vitesse moyenne (33 nœuds lors des 4 dernières heures). Ils ne se lâchent pas », s’enthousiasme Fred. Une saine émulation donc alors que les conditions «devraient leur permettre d’aller vite ». Alors qu’ils progressent avec un vent de Nord-Ouest, le duo réalise une trajectoire un peu plus Nord afin d’éviter « le plus fort du système qui évolue dans leur Sud ».
« Veiller au maximum à la prise de risque »
Anthony Marchand, lui, a dépassé le cap Leeuwin à 21 h 10 min ce lundi soir. Un passage symbolique pour le skipper d’Actual Ultim 3 qui « reste dans le même système et continue de faire de l’Est », précise Fred. « Il fait route en bordure de la ZEA (zone d’exclusion Antarctique) à l’arrière d’un bon flux de vent qui devrait l’emmener jusqu’à la Tasmanie ».
« Antho » doit veiller à son bateau, lui qui progresse sans foil bâbord depuis son arrêt à Cape Town. « Il faut bien comprendre que sur un tour du monde, chacun s’emploie afin de préserver le matériel malgré l’usure et veiller au maximum à minimiser la prise de risque ».
Un état d’esprit qui anime aussi Éric Péron (ULTIM ADAGIO) qui ferme la marche mais va pouvoir faire du Sud. « Il est actuellement à l’arrière d’une dépression et va se retrouver avec du vent de Sud-Ouest, précise Fred. Il n’a pas souffert du froid pour l’instant mais a eu une mer particulièrement agitée. Là, Éric va se retrouver avec du vent de Sud-Ouest et rentrer dans la fraîcheur ».
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST
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