LA TRENTE-CINQUIÈME NUIT. Dans la nuit de dimanche à lundi, à 1 h 40 (heure française), le skipper de Sodebo Ultim 3 a dépassé le 3e cap de ce tour du monde. Il l’a donc franchi près de 5 jours après Charles Caudrelier (1er) et moins de 24 heures après Armel Le Cléac’h, à l’issue de 35 jours, 12 heures et 10 minutes de course. Ils sont donc trois à progresser désormais dans l’Atlantique.
« Je pense que c’est un des endroits les plus fascinants pour un marin ». Ce sont les mots de Thomas Coville, hier, une poignée d’heures avant de franchir le cap Horn. À propos de ce cap mythique, il évoquait « une dentelle de reliefs », parlait de Fernand de Magellan « le plus grand marin de tous les temps ».
Franchi le cap Horn est l’assurance de vivre quelque chose de grand, qui dépasse un peu la raison d’être des compétiteurs et qui inscrit un peu plus les hommes dans la grande histoire du large. Pour Thomas Coville, ça a eu lieu à 1 h 40 min (heure française) à l’issue de 35 jours, 12 heures et 10 minutes de course et 22 jours dans le Grand Sud. « Il y avait trop de nuages pour que je puisse entrevoir les montagnes enneigées, expliquait Thomas ce matin. Mais c’est un endroit assez fantastique, ça marque quelque chose de très fort. C’est un moment de bascule ».
Le skipper de Sodebo Ultim 3 « a dû beaucoup manœuvré afin de passer assez loin des cailloux, souligne Guillaume Evrard de la direction de course. Il devait avoir 25 à 30 nœuds fichiers avec 3,5 mètres de houle et ça va se renforcer dans la journée avec une 2e dépression très conséquente qui va le rattraper dès ce soir. »
Le Cléac’h et Caudrelier, chacun sa réalité
À plus de 200 milles plus au Nord, son premier poursuivant, Armel Le Cléac’h se rapproche des côtes argentines. Afin d’éviter la même dépression, il a donc fait le choix de longer la terre de feu. « Même s’il a eu beaucoup de vents (jusqu’à 45 nœuds, des vitesses de pointe à plus de 40 nœuds), ça lui a permis d’avoir des conditions un peu moins fortes et un peu plus maniables », explique Guillaume. Dans les dernières heures, il a eu 42 nœuds de vent et a été flashé à 47 nœuds !
À l’avant de la course, Charles Caudrelier, lui, progresse non loin des côtes brésiliennes. « Il continue sa remontée au près et cherche la veine de vent la plus forte. Dès que ça mollit, il envoie son virement pour profiter des accélérations de site, explique-t-on à la direction de course. Charles va continuer au près jusqu’à ce soir où il enclenchera un virement, la fin des manœuvres pour une longue remontée des côtes du Brésil vers le grand Nord avant de faire de l’Est. »
Marchand s’adapte, Péron progresse
De son côté, Anthony Marchand continue sa progression dans l’océan Pacifique. Le skipper d’Actual Ultim 3 est à l’arrière d’une petite dépression. « Il avance à une moyenne de 25 nœuds pour 25 nœuds de vent, ce qui démontre que le bateau est loin d’être à 100% de ses capacités, assure Guillaume. Il est dans du vent de Sud-Ouest et devrait rester dans ce flux jusqu’à mercredi. »
Par ailleurs, Éric Péron, lui, longe la ZEA et a dépassé la longitude de la Tasmanie. "Il va profiter de vent qui va forcir Nord-Ouest et d'une dépression va l’accompagner jusqu’au milieu du Pacifique. Le skipper d’ULTIM ADAGIO pourrait profiter de belles glissades sans manœuvre jusqu'à jeudi prochain !" Pour l’anecdote, à noter qu’Éric Péron et Thomas Coville auront été ensemble dans le Pacifique moins d’1h30 !
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST
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