Le navire de la victoire britannique « HMS Victory » attaqué par des insectes

Par AFP / Figaronautisme.com

Nautisme Article
© Wikimedia

Le navire de guerre HMS Victory a survécu aux canons de Napoléon à Trafalgar, à une bombe de la Seconde Guerre mondiale et à des projets de démantèlement. Mais il fait face à un nouveau danger mortel: des insectes qui s'attaquent à sa structure.

Le Victory, construit en 1759, est un emblème du patrimoine maritime britannique. L'amiral Nelson est mort à son bord lors de la bataille de Trafalgar en 1805. Chaque année, environ 350.000 personnes viennent visiter à Portsmouth, dans le sud de l'Angleterre, ce bateau en cale sèche depuis 1922.

Le navire fait actuellement l'objet d'une rénovation de 45 millions de livres sterling (53 millions d'euros), considérée comme le deuxième plus grand projet de restauration en Europe après celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dévastée par un incendie. Cette rénovation d'envergure s'est imposée après la découverte que la pourriture gagnait une grande partie de sa structure en bois. L'eau de pluie s'y est infiltrée et de redoutables insectes coléoptères, appelés grosses vrillettes, y ont trouvé de quoi se nourrir.
Sans action urgente, Victory aurait continué à se dégrader, entraînant une "défaillance structurelle catastrophique", explique à l'AFP Simon Williams, responsable du projet de conservation.

Rabot, maillet, ciseau
Des charpentiers spécialisés s'activent pour remplacer certaines parties du châssis, qui seront ensuite recouvertes d'une nouvelle couche extérieure étanche. Les responsables du projet travaillent avec des experts de l'université de Southampton pour s'assurer que soient utilisés des matériaux modernes garantissant une longévité maximale.

Mais selon le charpentier James Haycraft, les techniques qui étaient celles de ses prédécesseurs il y a 250 ans restent en vigueur. "Cela n'a pas beaucoup changé", dit-il, en travaillant avec un rabot, un maillet et un ciseau sur une partie dont le bois pourri a été enlevé. Une fois que le travail mené actuellement sur la section centrale du navire sera terminé, les charpentiers répéteront le processus sur la proue et la poupe. Viendront ensuite le tour des mâts, un travail par étape permettant de continuer d'accueillir les visiteurs.

Héros national
Ce n'est pas la première fois que le Victory est sauvé. De hauts gradés de la marine ont eu pour projet de supprimer la plupart des différents ponts et de le réduire à deux ponts. Cela a provoqué un tollé général et le projet a été abandonné. "C'est le lien avec la bataille de Trafalgar qui l'a sauvé, mais je ne pense pas que la marine soit très sentimentale à l'égard des navires de guerre", relève Simon Williams. Le Victory tient en revanche une place particulière dans le coeur des Anglais.

Son histoire est inextricablement liée à celle de l'amiral Nelson, qui a remporté une série de victoires face à la marine napoléonienne, en particulier celle de Trafalgar. Cette bataille, au cours de laquelle il a vaincu la flotte française et espagnole mais qui lui a coûté la vie, a mis fin à la menace d'invasion par l'empereur Napoléon Bonaparte. Elle a valu à Nelson le statut de héros national.

Sa statue trône toujours en haut de la colonne de 51 mètres érigée en sa mémoire sur Trafalgar Square, au centre de Londres. Le Victory est le seul navire toujours existant à avoir participé à la guerre d'indépendance américaine, aux guerres révolutionnaires françaises et aux guerres napoléoniennes.

"Bravoure"
La dernière rénovation d'ampleur du Victory remonte à 1814. Des travaux ont également eu lieu après la campagne "Save the Victory" ("Sauvons le Victory"), menée par la Société de recherche nautique, en 1922.

Six ans plus tard, le navire est devenu un musée. Les visiteurs continuent d'y affluer, pour découvrir la vie quotidienne d'un marin au XVIIIe siècle. Plus de 800 membres d'équipage y cohabitaient, dormant dans des hamacs et survivant grâce à des rations de viande salée, de fromage, de pois secs et de biscuits, ainsi qu'à une demi-pinte de rhum par jour.
Les travaux actuels devraient s'achever en 2032 ou 2033. Ils devraient permettre au navire de survivre à l'air libre pendant encore au moins 50 ans, voire 100 ans.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…