Vendée Globe : déjà 50 enfants sauvés et un top 10 pour Sam Davies

Par Figaronautisme.com

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© Sam Davies

Alors que le franchissement du cap de Bonne-Espérance approche (ce devrait être pour ce week-end), Sam Davies peut se réjouir à double titre. Sa participation au Vendée Globe 2024-2025 a déjà permis de récolter des fonds permettant de sauver 50 enfants atteints de malformations cardiaques, à travers le projet Initiatives-Cœur. Et sportivement, les signaux sont également au vert puisque la navigatrice évolue dans le top 10, avec un bateau à 100 % de son potentiel.


Pour sa quatrième participation au tour du monde en solitaire et sans escale, le Vendée Globe, Sam Davies scrute en permanence deux chiffres : son classement, bien sûr, mais aussi le nombre d’enfants sauvés grâce au projet Initiatives-Cœur. Avant la relance de la mécanique solidaire, à l’occasion de l’ouverture du Village de la course aux Sables-d'Olonne, 394 enfants avaient pu être sauvés à travers ce soutien à Mécénat Chirurgie Cardiaque. Pour rappel, cette association humanitaire permet à des enfants atteints de malformations cardiaques de se faire opérer en France lorsque cela est impossible chez eux, faute de moyens techniques ou financiers (une opération coûte en moyenne 12 000 euros).


« Le soutien du public est incroyable, ça commence vraiment bien ! »

Les fonds sont récoltés grâce à l’opération 1 clic = 1 cœur. Les sponsors mécènes (Initiatives, Les Chocolats du Cœur, K-Line et Vinci Energies) donnent 1 euro à Mécénat Chirurgie Cardiaque pour chaque nouvel abonné sur Facebook, Instagram ou TikTok. Les collaborateurs des partenaires se mobilisent aussi pour récolter des fonds, et le public peut directement faire des dons à Mécénat Chirurgie Cardiaque. « J’ai ressenti beaucoup d’enthousiasme sur le Village de la course, se réjouit Sam Davies. Le soutien du public est incroyable, cela me booste depuis le départ. J’ai envie de bien naviguer et de partager mon aventure du mieux possible. Je ne suis pas encore dans les mers du Sud et déjà nous en sommes à 50 enfants sauvés. Ce n’est pas juste un chiffre, ce sont 50 familles qui vont pouvoir reprendre espoir. Cela me donne confiance pour la suite. Continuez à me suivre et à ne rien lâcher, comme je ne lâche rien en mer ! » L’objectif solidaire sur toute la durée du Vendée Globe est de récolter des fonds pour réaliser 106 opérations et ainsi arriver à 500 enfants sauvés depuis le lancement de ce projet humanitaire lancé en 2009.

« Je suis contente de mon positionnement dans la flotte »

Côté sportif, Sam Davies a connu un début de course difficile. « C’était un peu frustrant car j’ai un peu raté mon entame dans le golfe de Gascogne », reconnaît la navigatrice qui pointait à une décevante 20e place aux abords du cap Finisterre. Mais elle a su se remobiliser pour revenir dans le match, petit à petit. Fidèle à son état d’esprit toujours positif, elle a plutôt bien vécu la vaste zone de vent faible rencontrée dans l’Atlantique nord. « Après le passage de Madère, j’étais un peu épuisée, raconte-t-elle. Ce moment plus cool a été le bienvenu pour bien rentrer dans le rythme du large. Cela m’a permis de récupérer des premiers jours de course. J’en ai aussi profité pour faire quelques bricoles à bord. » Est ensuite venue la toujours délicate négociation du pot au noir, une zone redoutée des marins pour son instabilité. Là encore, Sam Davies s’en est bien tirée : « Je n’ai pas subi trop de grains et j’ai toujours réussi à garder un peu de vent et à avancer. Dans le pot au noir, il ne faut pas imaginer qu’on va faire des coups et gagner du terrain sur les concurrents. Il faut juste espérer ne pas en perdre. C’est ça le vrai objectif et j’ai réussi à le respecter. »

Depuis la sortie du pot au noir et le passage de l’équateur, le rythme s’est considérablement accéléré. « Souvent dans l’Atlantique sud, il y a un énorme anticyclone qui barre la route (l’anticyclone de Sainte-Hélène, NDR) et il faut faire un grand tour pour le contourner, résume Sam. Cette fois, ce n’est pas le cas, nous avons réussi à attraper une dépression qui nous permet d’avaler les milles et de bien couper la route, c’est chouette ! » Après 19 jours de mer, Sam Davies pointe en 10e position. « Je suis contente de mon positionnement dans la flotte car avant le départ, j’avais identifié une quinzaine de bateaux vraiment rapides, dit-elle. Je suis derrière les fous furieux qui naviguent tout devant, mais bien au contact d’autres très bons concurrents. Je maintiens un rythme qui me semble raisonnable dans l’optique de tenir à l’échelle d’un tour du monde. Là c’est facile il y a 20 nœuds de vent, il fait beau, la mer est belle mais quand on va attaquer l'océan Indien, ce sera une autre histoire, donc je fais attention. Pour le moment, le bateau va vraiment bien et il est toujours à 100 % de son potentiel. »


« J’attends les mers du sud avec impatience »

D’après ses routages, Sam Davies devrait franchir le cap de Bonne-Espérance ce samedi 30 novembre. « J’attends les mers du sud avec impatience, déclare-t-elle. C’est vraiment ce qu’on vient chercher quand on participe à un tour du monde. Il y a aussi une part d’angoisse qui monte car on sait que ce sont des zones hostiles et qu’il n’y a plus d’abris pour bricoler si besoin. Je suis contente d’avoir participé à l’étape entre Cape Town (Afrique du Sud) et Itajaì (Brésil) lors de la dernière Ocean Race sur Biotherm, l’IMOCA de Paul Meilhat. C’était une expérience vraiment indispensable pour me préparer au mieux aux mers du Sud d’autant que lors du dernier Vendée Globe, après mon abandon en Afrique du Sud, j’étais hors course donc un peu en mode convoyage dans l’Indien et le Pacifique. » Cette fois, Sam Davies est bien en course, bien décidée à lutter jusqu’au bout dans le paquet de tête.
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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