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94 jours en mer, un démâtage brutal, deux semaines de navigation sous gréement de fortune… et une arrivée atypique. Mercredi 12 février, Arnaud Boissières a finalement posé le pied à terre au port du Marin, en Martinique, après une traversée qui ne ressemblait en rien à celle qu’il avait imaginée. Son objectif initial ? Boucler son cinquième Vendée Globe consécutif. Mais le sort en a décidé autrement.Le 30 janvier, en plein océan, l’IMOCA La Mie Câline perd son mât. Fin du rêve ? Pas pour Cali. Fidèle à lui-même, le skipper s’accroche, bricole un gréement de fortune et met le cap vers la terre la plus proche. Pas question d’abandonner en pleine mer. Une détermination sans faille qui lui permet de ramener son bateau à bon port, en autonomie, après 14 jours de navigation hors norme.
Une équipe sur le pont pour assurer la suiteÀ son arrivée en Martinique, l’émotion est forte, mais le travail ne s’arrête pas là. Son équipe technique, venue l’accueillir, se met immédiatement à l’ouvrage. Après une inspection minutieuse et plusieurs jours de préparation, La Mie Câline est sorti de l’eau mercredi 19 février et déquillé, première étape avant son rapatriement en métropole. Désormais démonté et sécurisé, l’IMOCA embarquera mi-mars sur un cargo en direction de la France. De son côté, Arnaud Boissières rentrera le 23 février, prêt à tourner la page de cette édition écourtée et à planifier la suite.
« L’histoire ne s’arrête pas là »« Ramener La Mie Câline à terre en sécurité, c’était ma priorité, confie Arnaud. Aujourd’hui, voir le bateau sorti de l’eau est un soulagement, mais surtout une fierté. Ce "Vendée Rhum" touche à sa fin, et on va pouvoir préparer au mieux le retour en métropole. »Malgré la frustration, Cali reste fidèle à son optimisme légendaire. La mobilisation de son équipe, les nombreux messages de soutien reçus de Martinique, des Sables d’Olonne et d’ailleurs, l’ont porté dans ces moments difficiles. « Sans eux, rien ne serait possible », souligne-t-il.Et maintenant ? Retour aux chantiers, réparation, préparation. Un Vendée Globe s’est arrêté trop tôt, mais l’envie de repartir, elle, est plus forte que jamais. L’histoire continue.