Lundi soir à 21h29, Erwan Le Roux et Audrey Ogereau ont coupé la ligne d’arrivée de la 51e Rolex Fastnet Race en deuxième position de la flotte Ocean Fifty. À bord de Koesio, ils ont parfaitement tenu le rythme d’une course haletante, tendue, marquée par de constants rebondissements. Solides, concentrés, toujours dans le match, ils ont confirmé la force de leur tandem et la justesse de leur préparation, à l’approche de leur grand objectif de la saison : la Transat Café de L’Or.
Une régate exigeante, au rythme effréné
« C’était dingue, les positions changeaient en permanence en tête de flotte ! », lance Erwan Le Roux à l’arrivée. Pendant plus de deux jours, la flotte Ocean Fifty s’est livré un duel sans relâche, dans un jeu de trajectoires et de transitions particulièrement exigeant. « À chaque pointage, le classement était chamboulé. Impossible de lever le pied ! » Zones de molle, relances tactiques, bords millimétrés : la régate n’a offert aucun répit. « On a tout eu : du vent, des calmes, des phases très techniques... C’était ultra complet », résume Audrey Ogereau. À bord de Koesio, les manœuvres se sont enchaînées sans temps mort. « On a fait de super bords, bien sentis. On est restés dans le tempo jusqu’au bout », ajoute le skipper. Une option stratégique aux abords des Scilly n’a pas tourné en leur faveur. « On s’est un peu égarés, et on a perdu le leadership à ce moment-là », reconnaît-il. Mais le duo est resté accroché. Présent sur chaque coup, combatif jusqu’à la fin, il a su défendre sa place avec détermination. « Ce n’était pas une course au rythme d’une transat, plutôt un sprint façon Figaro, sans temps mort. Mais on s’est fait plaisir, et notre fonctionnement à deux est bien en place », assure la navigatrice.
Un binôme solide, des axes clairs de progression
Au-delà du podium, cette deuxième place valide, de fait, le travail mené sur la complémentarité du duo. « Tout était fluide à bord, alors qu’on n’avait pas tant navigué ensemble en double ces derniers temps », souligne Audrey. Organisation, quarts, communication : chaque rouage a parfaitement fonctionné. La Rolex Fastnet Race faisait aussi office de test grandeur nature avant la Transat Café de L’Or. « C’est une vraie bonne base de travail », confie-t-elle. Plusieurs points clés ont été validés - veille, alimentation, stratégie météo - tandis que d’autres demandent encore à être affinés.
« Il faut qu’on optimise le logiciel de routage, il met encore un peu trop de temps à tourner. Et sur certains bords, on a encore de la vitesse à gagner », analyse Erwan. La vie à bord, elle aussi, continue de s’ajuster. « Il faut qu’on arrête d’éplucher les œufs durs, ça pourrit dans le sac ! », plaisante Audrey. « Mais dans l’ensemble, on avance bien. On a testé pas mal de choses, identifié ce qui marche, ce qu’il faut améliorer. »
Cap sur l’Atlantique
Avec ce nouveau podium et une dynamique bien installée depuis le début de saison, Erwan Le Roux et Audrey Ogereau poursuivent leur montée en puissance avec méthode et confiance.
La qualification pour la Transat Café de L’Or est acquise. D’ici là, Audrey enchaînera avec la Figar’Armor, tandis que Koesio passera en chantier pour sa révision estivale. « On sort le bateau de l’eau en fin de semaine, remise à l’eau début septembre », précise le duo. Le tandem se retrouvera fin septembre pour les 24h Ultim (25-28 septembre), ultime répétition avant le grand rendez-vous de l’automne : la transatlantique, point d’orgue d’une saison menée tambour battant.